Noël : comme un air de printemps

  • Dans les Alpes, les stations de ski font grise mine, même si certaines sauvent les meubles grâce à la neige artificielle.
    Dans les Alpes, les stations de ski font grise mine, même si certaines sauvent les meubles grâce à la neige artificielle. AFP
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Centre Presse Aveyron

«C’est vraiment Noël au balcon», résume Frédéric Nathan de Météo-France, en égrenant des records de température enregistrés ces derniers jours dans le nord de l’Europe, de Londres à Moscou.

«C’est vraiment Noël au balcon», résume Frédéric Nathan de Météo-France, en égrenant des records de température enregistrés ces derniers jours dans le nord de l’Europe, de Londres à Moscou. «Dimanche, un record absolu de température a été battu pour un mois de décembre en Finlande: il a fait 11,2 °C à Kokemaki», une localité du sud-ouest du pays, indique le météorologue français. À Helsinki, le mercure a affiché 10,3 °C, un record pour la capitale, où la moyenne pour un mois de décembre est normalement négative (-1 °C). À Stockholm, il a fait dimanche 12,6 °C ! Un record pour un mois de décembre, dont la moyenne est de moins 1,7 °C. Idem en Estonie, avec 11,3 °C à Tallin, où le précédent record de décembre était de 10,6 (en 2006) pour une moyenne mensuelle de -1 °C.

«Ce n’est plus une patinoire, c’est un bel étang»

«La douceur est aussi remarquable à Londres», souligne Frédéric Nathan. Il a par exemple fait 16,9 °C à St James’s Park et 16,4 °C à l’aéroport d’Heathrow dimanche. À 2500 km plus à l’est, Moscou collectionne d’inhabituelles températures positives. «La température moyenne de lundi (+5 °C) est de presque 12° supérieure à la norme saisonnière (-6,5°)», a indiqué Nikolaï Terechonok, chef du département chargé du monitoring de la météo et du climat dans le centre de la Russie et à Moscou. Sur la place Rouge, la patinoire artificielle a fermé hier pour «raisons techniques». «Ce n’est plus une patinoire, c’est un bel étang», a expliqué la porte-parole de la patinoire. Quant aux 1200 patinoires naturelles de la capitale, elles n’ont jamais ouvert. À Saint-Pétersbourg, sur les bords de la mer Baltique, avec 11 °C lundi matin, le thermomètre a battu de plus de 5 °C le précédent record à cette période de l’année.

Des hivers doux plus fréquents

Cette exceptionnelle douceur jouant les prolongations, la nature s’en retrouve déboussolée. Au Royaume-Uni, les jonquilles ont déjà refleuri, avant même l’entrée officielle dans l’hiver. Le changement climatique explique-t-il ce mois de décembre exceptionnellement doux en Europe du Nord? En partie seulement. Car la variabilité naturelle du climat, qui peut être de plusieurs degrés d’une année sur l’autre dans un lieu donné, est le facteur déterminant. «Ce n’est pas nouveau cette variabilité forte d’une année sur l’autre», explique Frédéric Nathan, en rappelant par exemple que les mois de décembre les plus chauds en France ont été enregistrés en 2000 et en...1934. «Mais la tendance de fond au réchauffement accentue encore une année comme 2015 marquée par une grande douceur», ajoute le prévisionniste. Les climatologues, qui ne peuvent pas attribuer les données exceptionnelles d’une année - 2015 par exemple - au réchauffement global de la planète, affirment en revanche que ce type d’hiver doux en Europe du Nord sera de plus en plus fréquent.

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