Gilbert Gineston au volant d’une passion qui tient la route

  • Gilbert Gineston au milieu de drôles de machines qui véhiculent l’humanité.
    Gilbert Gineston au milieu de drôles de machines qui véhiculent l’humanité. Olivier Courtil
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    Gilbert Gineston au milieu de drôles de machines qui véhiculent l’humanité. Olivier Courtil
  • Gilbert Gineston au milieu de drôles de machines qui véhiculent l’humanité.
    Gilbert Gineston au milieu de drôles de machines qui véhiculent l’humanité. Olivier Courtil
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Olivier Courtil

Portrait.  Originaire du Nayrac, il est à la fois l’homme caché derrière TGG (Transports Gilbert Gineston) et l’amateur éclairé d’anciens camions dont certains sont uniques en France.

Pas besoin de tourner la manivelle pour écouter ses paroles. Comme tout passionné, Gilbert Gineston ne tient pas en place. Et cela ne risque pas de le déranger puisque sa voie du bonheur est celle de la route.  ,«J’ai toujours voulu être routier»,  confie cet entrepreneur du Nayrac (où ses ancêtres sont présents depuis 1795!). Technicien méthode chez Citroën après un BTS en fabrication mécanique, l’homme a la tête sur les épaules, les mains dans le moteur et une passion qui le transporte. Gilbert Gineston démarre ainsi sa petite entreprise au Nayrac avec un GLR Berliet cédé par son beau-père. Aujourd’hui, il a transmis son entreprise à ses fils. Parenthèse refermée. «Vivons heureux, vivons cachés», martèle-t-il. Et ce bonheur est lié à l’attrait de la route, du bitume, des rencontres humaines et au goût d’entreprendre. Profession et passion ne font qu’un.

«La famille Berliet»

Avec sa casquette, à l’effigie de Bibendum, vissée sur sa tête, entouré de boîtes d’huile et de véhicules pour une ode à la marque française Berliet, Gilbert Gineston, qui est d’une certaine façon de «la famille Berliet», connaît toutes les routes et les véhicules par cœur. «Ils ont tous une histoire», résume-t-il. Du camion du minotier de Saint-Affrique au bus parisien en passant par le camion avec l’échelle de pompiers de Grasse et l’imposante dépanneuse avec sa grue, tout est histoire. Histoire de mécanique sans les rouler, histoire de rencontres fraternelles.«Les routiers sont sympas», dit le slogan. Bien plus que ça. Des copains aussi, devenus des amis que l’on ne laisse pas en bord de route mais au contraire que l’on vient voir pour partager l’être et non le paraître.

«Un métier qui relie les hommes»

Pour cette raison, il effectue des sorties avec des pièces d’exception, arpentant le bitume en terre aveyronnaise et ailleurs. Il déclarait à l’occasion de la manifestation «La vieille route Aubrac et Olt», organisée au printemps dernier: «Il ne faut pas verser dans la nostalgie, bien au contraire, se servir de cette expérience pour juger de l’évolution formidable des métiers de la route, se rappeler que ce métier est un métier d’homme qui relie les hommes. Ce genre de manifestation sert à nous rappeler qu’à l’heure du tout informatique, la dimension humaine est de retour parmi nous».

Le nous du partage pour compenser un peu la solitude - celle du passionné - qui retape dans son hangar ces colosses chargés de souvenirs. Car le camion est sur la terre des rencontres, celle de la route; vecteur économique aussi, représentant tout une période d’expansion. La présence de ces véhicules dont l’un remonte à 1931 en est la trace. Et comme Gilbert Gineston n’aime pas ce qui brille, il patine même ces camions pour donner le goût de vieillir. De partir prendre la route. Explorer l’autre et la nature. La vie comme le plus beau des voyages. «On croit qu’on va faire un voyage mais, bientôt, c’est le voyage qui vous fait ou vous défait», écrivit Nicolas Bouvier, auteur de «L’usage du monde». Un voyage se mérite. Gilbert Gineston en fait toujours. Il retrace actuellement, à son échelle, la route de Paris avec les bornes authentiques. Et au milieu de toutes ces machines qui rugissent, toussent, fument, klaxonnent, autant de sons qui rappellent des fragments de vie et des pans d’histoire, «ce dont je suis le plus fier», conclut-il, c’est «la transmission du goût du travail à mes enfants».

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