General Electric taille dans les effectifs du pôle énergie d'Alstom, à peine racheté

  • Un employé de General Electric dans l'usine de Belfort, dans l'est de la France, le 27 octobre 2015
    Un employé de General Electric dans l'usine de Belfort, dans l'est de la France, le 27 octobre 2015 AFP/Archives - SEBASTIEN BOZON
  • Les logos de General Electric à l'usine française de Belfort et celui d'Alstom à Aytre, dans l'ouest de la France
    Les logos de General Electric à l'usine française de Belfort et celui d'Alstom à Aytre, dans l'ouest de la France AFP/Archives - SEBASTIEN BOZON, Jean-Pierre MULLER
  • L'usine General Electric de Belfort, dans l'est de la France, le 27 octobre 2015
    L'usine General Electric de Belfort, dans l'est de la France, le 27 octobre 2015 AFP/Archives - SEBASTIEN BOZON
  • Un employé d'Alstom sous le logo de General Electric à Belfort, le 29 avril 2014 Un employé d'Alstom sous le logo de General Electric à Belfort, le 29 avril 2014
    Un employé d'Alstom sous le logo de General Electric à Belfort, le 29 avril 2014 AFP/Archives - SEBASTIEN BOZON
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Centre Presse Aveyron

Le conglomérat américain General Electric a annoncé mercredi des coupes claires dans les activités énergétiques qu'il vient de racheter au français Alstom, essentiellement en Europe où le secteur est déprimé, et notamment en France où il s'est pourtant engagé à créer 1.000 emplois nets.

"Le plan de restructuration va toucher plusieurs pays européens et impacter potentiellement 6.500 emplois sur 35.000" venant d'Alstom, a indiqué à l'AFP un porte-parole de GE, justifiant ces mesures par un marché difficile, notamment pour les activités gaz et vapeur.

En tout, GE compte environ 51.000 salariés dans l'énergie en Europe, sur des effectifs de plus de 100.000 personnes.

Des pays non européens seront également touchés par cette restructuration, mais le groupe n'a pas confirmé le chiffre de quelque 10.000 suppressions de postes en tout dans le monde, avancé par les syndicats CGT et CFE-CGC.

"On a vraiment l'impression que c'est un plan de licenciement boursier, qu'il faut trouver trois milliards de dollars d'économies et que, du coup, ça se décline en 10.000 suppressions de postes à faire d'ici fin 2017", a déclaré à l'AFP Arnaud Séjourné, de la CFE-CGC.

Environ 1.700 emplois seront supprimés en Allemagne et 1.300 en Suisse où, selon un communiqué de GE, "la restructuration a pour but de corriger les faiblesses de compétitivité des anciens domaines d'activité d'Alstom".

En France, la restructuration devrait concerner 765 personnes sur un peu moins de 9.000 d'Alstom, essentiellement au siège de Levallois-Perret, près de Paris, et dans les activités liées aux réseaux électriques à la Défense et à Massy (Essonne), d'après GE.

"On n'a jamais caché que les fonctions support allaient être touchées", a dit le porte-parole de GE. "Les consultations avec les comités d'entreprise démarrent aujourd'hui et le processus s'étendra sur deux ans. Nous avons pris des engagements de reclassement et les suppressions de postes se feront essentiellement par départs volontaires", a-t-il ajouté.

Mais les syndicats affirment que la direction a évoqué devant les partenaires sociaux, réunis mardi en comité d'entreprise européen, la perspective de 830 suppressions de postes, notamment, selon la CGT, dans "des activités industrielles liées aux centrales à charbon et aux chaudières".

La CFE-CGC a précisé que l'activité Alstom Boiler à Massy serait transférée en Angleterre.

- Belfort préservé -

Le site emblématique de Belfort sera épargné, comme les activités dans les énergies renouvelables, a indiqué l'industriel américain, qui insiste sur le fait que son engagement de créer 1.000 emplois nets qualifiés dans l'Hexagone au cours des trois prochaines années est maintenu.

Ce dont doute la CGT. Le syndicat fustige un "habillage" de créations "via de l'internalisation de sous-traitance et du rapatriement d'activités d'autres pays européens".

Cette promesse de création d'emplois avait été concédée par GE pour obtenir l'aval du gouvernement français au rachat du pôle énergie d'Alstom, que le groupe américain avait dû longuement et âprement négocier au printemps 2014, face aux craintes de voir passer sous pavillon étranger des activités jugés stratégiques pour le pays.

L'exécutif sera "comptable" des engagements du groupe, a réagi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

"Nous vérifierons de manière très précise la conformité des créations d'emplois de General Electric aux engagements pris", a abondé le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, à la sortie du conseil des ministres. "Tout emploi supprimé en France fera l'objet d'une compensation", a-t-il assuré.

Mais pour Laurent Santoire, délégué CGT, "le gouvernement français n'a pas verrouillé le devenir d'Alstom et donc le devenir de la filière énergétique".

"Est-ce qu'il est pertinent qu'un groupe aussi riche qui dit s'engager dans l'industrie ait comme seul acte un plan de restructuration? Où est le plan d'investissement?", s'interroge-t-il.

Le rachat du pôle énergie d'Alstom, le plus important dans l'histoire de GE, avait été finalisé le 2 novembre 2015 pour 9,7 milliards d'euros.

Il a marqué la naissance d'une nouvelle division énergie pour le géant américain, forte de 130.000 salariés dans plus de 120 pays, dont 65.000 venant d'Alstom, et le recentrage du groupe français sur ses seules activités de transport.

"Sur le long terme, nous restons persuadés que le mariage de GE et d'Alstom nous rendra plus forts pour aborder ce marché", a assuré le porte-parole.

Source : AFP

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