Sévérac : fermeture du Sacré-Cœur, «passage en force» ?

  • Les élus tiennent à manifester leur soutien aux familles des élèves.
    Les élus tiennent à manifester leur soutien aux familles des élèves. Centre presse
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Centre Presse Aveyron

Education. Parents d’élèves, familles et élus sont surpris de la rapidité de cette décision.

Arnaud Viala, député, Camille Galibert, maire et conseiller départemental entourés des représentants de l’Ogec et de l’Apel ont tenu à manifester leur soutien aux enfants et aux familles des élèves du collège. L’annonce officielle du transfert, mercredi 27 janvier, est un coup de tonnerre pour tous.

"C’est un siècle d’histoire quand même, et ce sont des personnes tout à fait étrangères au territoire qui ont pris cette décision, sans argumentation concrète et fiable, ce choix est totalement aberrant" s’indigne Camille Galibert avant de poursuivre: "La structure existante est opérationnelle même si elle mérite quelques améliorations sans d’importants investissements. En revanche, la création d’une structure nouvelle demande de gros investissements. La pose et l’utilisation de structures mobiles va déjà poser quelques problèmes au niveau de l’accueil qui aurait pu être maintenu au Sacré-Cœur. Ainsi, 1,5 million d’euros seront nécessaires pour cette construction, pour 12 millions d’euros sur le Larzac".

Des interrogations

Le dossier sur le maintien du collège à Sévérac comporte 150 pages, une seule pour le projet sur Laissac. Emanuelle Berlaguet, présidente de l’Appel a montré sa tristesse et a affirmé qu’il y avait une autre solution pour 400 élèves sur le Sévéragais. Dans une période de quinze ans, la moyenne au Sacré-Cœur a été de 100 élèves. "On est vraiment triste de la façon dont c’est fait"

Tous sont surpris de la rapidité de cette décision, "ils valident, ils précipitent, on ne sait pas pourquoi, 1.5 millions € pour récupérer 20 élèves, il y a des chiffres qu’on ne peut pas comprendre, c’est aberrant" a déclaré Olivier Lutran, un parent d’élève. Le bassin de population est largement supérieur à celui du Laissagais. Sévérac-d’Aveyron a une position géographique aussi avantageuse, sinon plus, avec la proximité de la Lozère et des communes de Campagnac et une concurrence plus faible par rapport à la ville de Rodez.

"La précipitation, les choix, les arguments, il n’y a rien qui tient, ils enfoncent, ils sont deux personnes à prendre des décisions, c’est incompréhensible, ils valident, ils jouent dans la confusion depuis le départ en disant que c’est fait, ils n’ont pas de financement, ils n’ont pas de structures, ils essayent d’intimider plutôt que de construire un projet"

"Il y a un collège qui était géographiquement pas trop mal placé, laissez-le" renchérit Jean-Luc Majorel, président de l’Ogec. Nadia Molinié a insisté sur le fait que tous les élèves scolarisés aujourd’hui au Sacré- Cœur n’auront plus le choix, ce qui va à l’encontre des directives de l’enseignement catholique.

Des portes closes au Comité diocésain

Quant au dialogue, Jean- Luc Majorel et deux collègues ont trouvé portes closes au Comité diocésain de l’enseignement catholique (Codiec) et n’ont pas pu s’entretenir, mardi 14 janvier, dans l’enceinte du collège Sacré-Cœur avec sœur Anne-Marie Gladin (responsable de tutelle) et Jean Lachet (délégué de la tutelle) qui étaient venus annoncer «La» décision, sachant que les enseignants ne sont toujours pas informés.

"Quand on nous parle d’ouverture de dialogue, on a les portes fermées". Arnaud Viala a tenu à préciser que Sévérac et Laissac ne sont aucunement en opposition et élaborent des projets communautaires. "On assiste à un drame, c’est le drame de la communauté éducative, de la famille éducative qui existe depuis 100 ans et qui continue à exister... elle est blessée par la manière dont cette décision a été prise et la façon dont les responsables du diocèse se sont comportés... tous les acteurs du territoire doivent absolument être associés aux décisions... à aucun moment nous n’avons été associés d’une manière digne de cette appellation... on n’aurait pas accepté de tutelle publique, la méthode qui a été employée par le privé... la confiance, ce n’est pas quelque chose qui est unilatéral. On demande à ce que l’Évêque revoie quand même une copie qui a été balayée d’un revers de main en 20jours", a conclu Jean- Luc Majorel en précisant que "la mobilisation se poursuit. On va entreprendre tout ce qu’on peut faire pour essayer de prouver qu’il y a une vie possible à Sévérac-d’Aveyron parce qu’on y croit".

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