Grève et mobilisation à Paris et en régions autour des "8 condamnés de Goodyear"

  • Manifestation de soutien pour les ex-salariés de Goodyear, le 26 janvier 2016 à Paris
    Manifestation de soutien pour les ex-salariés de Goodyear, le 26 janvier 2016 à Paris AFP/Archives - JACQUES DEMARTHON
  • Le logo de la branche CGT chez Goodyear, le 7 février 2013 à Amiens
    Le logo de la branche CGT chez Goodyear, le 7 février 2013 à Amiens AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
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Centre Presse Aveyron

RER perturbé, manifestations dans plusieurs villes: la CGT mobilise jeudi pour demander la relaxe des huit ex-salariés de Goodyear condamnés à de la prison ferme et, plus généralement, "l'arrêt de la chasse aux sorcières" contre les syndicalistes.

En Ile-de-France, un train sur deux circulait sur les RER A et B, deux des lignes les plus fréquentées en Europe, en raison des préavis de grève déposés par la CGT. Le reste du réseau Transilien fonctionnait normalement, comme les lignes de métro, bus et tramway.

Dans la capitale, le rassemblement est prévu Place de la Nation, de 11H00 à 14H00. Outre le leader de la CGT, devaient également être présents des personnalités de gauche, des représentants associatifs et des artistes. Sanseverino et le chanteur nordiste HK monteront ainsi sur scène.

Les militants de Nord-Pas-de-Calais-Picardie étaient attendus en nombre. Pas moins de dix-huit autocars ont été prévus pour les acheminer, selon l'ancien délégué CGT Goodyear, Mickaël Wamen, l'un des huit condamnés.

Ce dernier en profitera pour "demander l'arrêt immédiat de la chasse aux sorcières de la part du gouvernement, par le Medef, contre les organisations syndicales". Dans le cas des huit ex-salariés de Goodyear condamnés le 12 janvier à 24 mois de prison dont neuf ferme - une peine inédite - pour la séquestration de deux cadres, le parquet avait décidé de les poursuivre malgré le retrait de plainte des dirigeants séquestrés.

Certains à gauche avaient alors accusé le gouvernement d'être à la manœuvre. Le Premier ministre Manuel Valls avait répondu à ces accusations en assurant que "la justice (était) indépendante", tout en reconnaissant une peine "indéniablement lourde".

D'autres manifestations étaient annoncées, notamment à Nantes, Strasbourg, Nice, Toulouse, Lyon ou encore sur le site Goodyear de Riom (Puy-de-Dôme), près de Clermont-Ferrand.

- "Répression sans précédent" -

"La condamnation des ex-Goodyear, c'est une attaque contre tous les travailleurs. Qui se lèvent pour dire +ça suffit !+", a déclaré sur Sud Radio Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière).

Pour Philippe Martinez, le patron de la CGT, il faut que la "criminalisation de l'action syndicale cesse". Et la "solidarité", "rapide, spontanée et très large", observée depuis la condamnation des ex-Goodyear, est "une excellente réponse au gouvernement et au patronat qui lance une campagne de dénigrement du syndicalisme, et en particulier de la CGT", estime-t-il dans un entretien à L'Humanité.

Cette mobilisation "va se poursuivre" pour "défendre les Goodyear, mais aussi l'ensemble de nos syndiqués menacés", dit-il. M. Martinez cite le cas des "camarades d'Air France", convoqués en mai devant la justice pour les violences commises lors du CCE où le DRH de la compagnie avait vu sa chemise arrachée. Mais "notre souci est de n'oublier personne, car il n'y a pas de petites et de grandes attaques contre les syndicalistes".

La pétition lancée par la CGT pour demander la relaxe en appel des ex-Goodyear a recueilli plus de 150.000 signatures. Elle accuse notamment François Hollande et son gouvernement d'avoir "décidé de déclencher une répression sans précédent des syndicalistes qui luttent dans les entreprises". La CGT dit observer une "multiplication" de cas depuis l'affaire des cinq militants CGT de Roanne, poursuivis pour avoir refusé un prélèvement ADN, avant d'être relaxés en 2013.

Source : AFP

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