Aveyron. Pas question pour eux de valider les sept suppressions de postes à la rentrée 2016.
Le Comité technique spécial départemental de l’Éducation nationale s’est soldé hier matin par l’unanimité des syndicats enseignants contre les mesures proposées pour la carte scolaire. Une nouvelle convocation de cette instance de concertation est prévue le 18 février. Et il y a fort à parier que les syndicats n’accepteront pas à nouveau la physionomie de la rentrée 2016 et ses sept suppressions de postes.
On le sait (notre édition du 26 janvier), le rectorat, le Département et l’Association départementale des maires ont signé un «protocole pour l’école rurale» qui limite à 15 pour les rentrées 2016 et 2017 la suppression de postes dans le premier degré, en regard de la baisse de démographie chiffrée à 500 élèves sur ces deux ans. «Normalement, on aurait supprimé 40 postes», avance la rectrice Hélène Bernard. Un «mieux» que les syndicats n’interprètent pas de cette façon.
FSU : «C’est 102 postes qu’il faudrait en plus»
La FSU relève que l’Aveyron a ainsi perdu 123,5 postes en 15 ans «que la baisse démographique enregistrée seulement depuis 2014 ne saurait justifier, martèle Valérie Tavernier, secrétaire départementale. Le maître étalon du gouvernement, c’est toujours la calculatrice avec le ratio/professeur/élèves. L’Aveyron a de bons résultats scolaires, c’est reconnu. Et l’on augmente sans cesse le nombre d’élèves par classe: pour un bon maillage territorial, il nous faut plus d’enseignants».
Pour assurer les remplacements, les formations, les 25 élèves maximum par classe, les Rased (Réseau d’aide aux enfants en difficultés), «il faudrait 102,2 postes supplémentaires en Aveyron», chiffre le syndicat. Bien loin des décisions du protocole rural «signé sans la concertation des partenaires sociaux, pour une efficacité difficile à évaluer», déplore Noëlle Villeneuve pour la FSU.
SE-Unsa : «Le Dasen devrait réévaluer la question»
Les représentants de SE-Unsa sont sur la même longueur d’onde que leurs collègues de la FSU. Il rejette en bloc la carte scolaire pour l’année 2016 et demande au directeur académique (Dasen) de «réévaluer la question» sur certaines zones de tension comme sur Rodez ou Onet (lire ci-dessous).
«L’Aveyron est un département qui chute au niveau de la démographie. L’Insee prévoit une baisse des effectifs des élèves, estimée à 750, entre 2015 et 2017. Mais ce n’est pas une raison pour évoquer toujours les ratios, sans tenir compte des disparités des territoires», explique Émilie Bonnet.
SE-Unsa souhaite donc «porter la réflexion sur les territoires et améliorer les conditions des élèves», ajoute Sébastien Segur, également représentant syndical.
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