Espalion : la belle histoire d’une prison « modèle »… devenue musée

  • Débarrassées du mur d’enceinte, les anciennes prisons abritent aujourd’hui le musée du Rouergue.
    Débarrassées du mur d’enceinte, les anciennes prisons abritent aujourd’hui le musée du Rouergue. Centre Presse
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Centre Presse Aveyron

Sous-préfecture jusqu’en 1928, la cité des peintres a vu son statut administratif disparaître en même temps que sa prison et ses derniers occupants.

On les appelle encore les vieilles prisons et on parle toujours de la place des prisons… pourtant baptisée depuis longtemps, place Frontin. Il y a pourtant belle lurette que geôliers et prisonniers ont disparu d’Espalion, victimes du redressement du franc mené dans les années 1927-1928 par le gouvernement Poincaré.

En son temps, Espalion a payé un lourd tribut à la Grande Guerre. En plus de la longue liste des victimes dont la lecture à chaque 11 novembre ne manque pas d’impressionner, la ville a perdu en même temps son statut de sous-préfecture et ses prisons. Dans la réorganisation de la France consécutive à la Révolution, Napoléon Bonaparte avait choisi la cité des peintres comme sous-préfecture.

Ceci au grand dam de Saint-Geniez-d’Olt également candidate. Ce statut, partagé alors, par Villefranche, Millau et Saint-Affrique, en faisait la capitale du Nord-Aveyron et les édiles de l’époque allaient l’assumer par toute une série de constructions remarquables courant du XIXe siècle.

C’est dans ce contexte que fut érigée, à partir de 1837, la prison par l’architecte départemental Étienne Boissonnade. Inaugurée en 1844, cette prison «modèle» dans la mesure où elle offrait aux prisonniers le confort, rare pour l’époque, de cellules individuelles aux impressionnantes portes et verrous que l’on peut encore voir dans le bâtiment. Le mur d’enceinte aujourd’hui détruit n’incitait guère à l’évasion.

Désaffectée en 1933 pour les raisons budgétaires précitées, la prison «modèle» sera ensuite louée par la commune à un ferrailleur… avant d’accueillir depuis 1978 et d’importants travaux, une antenne du musée du Rouergue.

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