Laurence Engel, première femme nommée à la tête de la BnF

  • La Bibliothèque nationale de France à Paris, vue du ciel le 28 mai 2015
    La Bibliothèque nationale de France à Paris, vue du ciel le 28 mai 2015 AFP/Archives - JOEL SAGET
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Centre Presse Aveyron

Laurence Engel, la première femme présidente de la Bibliothèque nationale de France (BnF), l'une des plus importantes au monde, aura de nombreux défis à relever, comme la numérisation des ouvrages et documents ou l'achèvement des travaux du site historique de Richelieu.

La BnF était sans président depuis samedi, l'exécutif ne parvenant pas à se mettre d'accord sur un nom pour succéder à Bruno Racine, qui a présidé le plus grand établissement culturel de France pendant neuf ans.

Ancienne directrice de cabinet de l’ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, médiatrice du livre depuis 2014, Laurence Engel, 49 ans, sera la première femme à occuper cette fonction. Selon Le Figaro, elle était soutenue par Matignon alors que le ministère de la Culture penchait plutôt vers Olivier Poivre d'Arvor, candidat malheureux à plusieurs postes culturels.

Contrairement à son prédécesseur, nommé (à trois reprises) pour trois ans, elle a été nommée pour un mandat de cinq ans.

Cette nomination était particulièrement attendue, alors que M. Racine a officiellement quitté ses fonctions vendredi dernier à minuit. C'est la première fois dans l'histoire de cette institution que le nom du futur patron n'était pas connu avant le départ de son prédécesseur.

"J'espère que, dans sa sagesse, l'exécutif ne tardera pas à me trouver un successeur", avait déclaré Bruno Racine, lors de sa soirée d'adieu. Quelques minutes avant l'annonce officielle de sa nomination, Mme Engel lui a téléphoné pour lui annoncer elle-même la nouvelle.

"Première femme nommée à ce poste, Laurence Engel aura pour mission première de proposer une politique des publics ambitieuse, à la fois attentive aux étudiants et chercheurs français et étrangers, mais aussi résolument tournée vers une population plus jeune et parfois éloignée de la culture", souligne le communiqué du ministère de la Culture annonçant sa nomination. Il s'agit de l'une des premières nominations depuis l'arrivée d'Audrey Azoulay à la Culture, en février.

Mme Engel a également été responsable des Affaires culturelles de la Ville de Paris. Cette ancienne élève de l'ENS et de l'ENA, conseillère maître à la Cour des comptes (comme Bruno Racine), est la compagne d'Aquilino Morelle, ancien conseiller de François Hollande, qui a démissionné en 2014 après avoir été mis en cause sur une éventuelle prise illégale d'intérêts en lien avec des laboratoires pharmaceutiques. Début mars, l'enquête préliminaire le visant a été classée sans suite.

- Grands travaux et numérisation -

Depuis 2014, Laurence Engel était médiatrice du livre, présidente du conseil d'administration de l'Institut national d'Histoire de l'Art et présidente de la commission financière de l'AFP.

La BnF compte quelque 2.400 agents et bénéficie du plus gros budget attribué par le ministère de la Culture et de la communication, soit, pour 2016, 176,3 millions d’euros de budget de fonctionnement et 21,6 millions de budget d’investissement.

Le premier grand dossier de la nouvelle présidente sera la réouverture, à la fin de l'année, du "quadrilatère Richelieu", le site historique de la BnF au coeur de Paris, en travaux depuis sept ans.

Elle aura également à poursuivre l'ambitieuse politique de numérisation entamée par M. Racine.

Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF, proposait 70.000 documents à l'arrivée de celui-ci. Elle en compte aujourd’hui 3 millions.

Laurence Engel devra déterminer si elle poursuit ou non le développement du mécénat, auprès d'entreprises, de fondations ou d'investisseurs privés, lancé par son prédécesseur. Cette politique, soulignait l'équipe sortante, a permis en dix ans à la BnF de porter ses acquisitions patrimoniales "à un niveau jamais connu depuis plus d'un siècle".

Ainsi en 2010, la BnF a acquis le manuscrit des mémoires de Casanova, un événement au retentissement mondial. En 2011, elle a pu acquérir la totalité des archives de Guy Debord, l'auteur de "La Société du spectacle", pourtant convoitées par l'université américaine de Yale et, en 2013, les archives complètes de Michel Foucault.

Il y a eu aussi l'acquisition des archives personnelles de Claude Levi-Strauss (2007) ou de Roland Barthes (2010) mais aussi, en 2012, d'une grande partie de l'oeuvre du dessinateur Georges Wolinski.

Source : AFP

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