Loi travail: les jeunes reçus par le gouvernement et déterminés à arracher des mesures

  • Les organisations de jeunesse, dont l'Unef (son président William Martinet, en bas à droite), reçue le 6 avril 2016 au ministère de l'Education nationale à Paris
    Les organisations de jeunesse, dont l'Unef (son président William Martinet, en bas à droite), reçue le 6 avril 2016 au ministère de l'Education nationale à Paris AFP - JACQUES DEMARTHON
  • Alexandre Leroy (d), président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et la vice-présidente Alice Clément, le 6 avril 2016 au ministère de l'Education à Paris
    Alexandre Leroy (d), président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et la vice-présidente Alice Clément, le 6 avril 2016 au ministère de l'Education à Paris AFP - JACQUES DEMARTHON
  • Des militants de "Nuit debout" rassemblés le 5 avril 2016 contre le projet de loi travail
    Des militants de "Nuit debout" rassemblés le 5 avril 2016 contre le projet de loi travail AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
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Centre Presse Aveyron

Les organisations de jeunesse, dont l'Unef, qui a appelé à maintenir la mobilisation contre la loi travail, ont exigé mercredi du gouvernement des mesures concrètes pour lutter contre la "précarité des jeunes".

Il est "très important que les jeunes restent mobilisés", notamment lors de la manifestation "déterminante" prévue samedi avec les syndicats de salariés, a déclaré à la presse William Martinet, président de l'Unef, syndicat étudiant à la pointe de la contestation contre la loi travail.

Car "le désaccord persiste" sur ce projet de réforme du Code du travail, malgré "un cadre de dialogue qui, on l'espère, permettra de faire bouger les choses en positif", a-t-il dit après sa rencontre avec les ministres de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, son collègue chargé de la Jeunesse Patrick Kanner et Myriam El Khomri, l'auteure du projet contesté.

Arrivé à la rencontre avec "des contre-propositions", William Martinet estime avoir été "écouté".

Le syndicat étudiant demande l'"accès à un emploi stable" et "aux droits sociaux". Le RSA n'étant pas accessible aux moins de 25 ans, l'Unef plaide pour que les bourses étudiantes continuent à être versées entre la fin du diplôme et l'accès à la vie professionnelle. L'organisation veut également une augmentation du nombre de places de formation professionnelle et l'amélioration des conditions de vie et de travail des apprentis.

Reçu à son tour, Alexandre Leroy, le président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), deuxième organisation étudiante qui ne s'oppose pas, elle, à la nouvelle mouture de la loi travail, a plaidé pour "une allocation d'un niveau équivalent au RSA" versée aux jeunes diplômés jusqu'au premier emploi.

La Fage a par ailleurs demandé pour la prochaine rentrée universitaire "un geste sur les bourses, notamment les bourses d'un niveau inférieur" et la non-augmentation des frais d'inscription.

Les organisations lycéennes veulent toujours le retrait de la loi travail, ont-elles indiqué après leur entrevue. Mais Samya Mokhtar, la présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL), a noté "une prise en compte sérieuse des organisations et des lycéens". "Il y a certaines pistes qui vont dans le bon sens".

Pour Maayane Pralus, du Syndical général lycéen (SGL), le gouvernement "essaye de nous calmer mais nous ne sommes pas dupes". Et Zoia Guschlbauer, de la Fidl, appelle les lycéens "à aller dans leur lycée organiser des débats, se saisir du concept qui a émergé des Nuits debout, mais au sein des lycées".

- Eteindre la contestation -

Une intersyndicale réunissant les organisations de travailleurs opposées à la loi (CGT, FO, FSU, Solidaires), étudiants (Unef) et lycéens (UNL, Fidl) doit se tenir mercredi soir pour préciser les modalités de la nouvelle manifestation de samedi.

Parallèlement, le mouvement "Nuit debout" se poursuit chaque soir place de la République à Paris et a commencé à s'étendre à plusieurs villes de province.

Du côté du gouvernement, on rappelle que le projet de loi est déjà à l'étude en commission à l'Assemblée nationale. Est-il trop tard pour éteindre la contestation ou bien des avancées sur d'autres dossiers pourraient-elles calmer le jeu?

Il faut "apporter une aide financière pour accompagner les jeunes diplômés dans la recherche d'un premier emploi", a répondu la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem à l'issue des premières rencontres, qu'elle a jugées "constructives et agréables".

"La question de la précarité des jeunes dépasse le seul cadre de la loi travail", il faut "répondre aux difficultés" des jeunes "qui n'ont "aucun filet de sécurité" entre la fin de leurs études et leur premier emploi, a-t-elle ajouté.

Aux côtés de ses homologues du Travail et de la Jeunesse, la ministre de l'Education s'est engagée à travailler sur ces propositions pour "proposer des mesures concrètes" au Premier ministre, qui doit rencontrer prochainement les organisations de jeunesse.

Reste à savoir si dans un contexte de crise économique et de restriction budgétaire, l'Etat pourra disposer d'une enveloppe suffisante pour financer ces mesures.

Source : AFP

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