La Syrie replonge dans la guerre, Obama veut "rétablir" le cessez-le-feu

  • Une famille est évacuée après des bombardements à Alep, le 23 avril 2016, en Syrie
    Une famille est évacuée après des bombardements à Alep, le 23 avril 2016, en Syrie AFP - AMEER ALHALBI
  • Le président américain Barack Obama à Hanovre, en Allemagne, le 24 avril 2016
    Le président américain Barack Obama à Hanovre, en Allemagne, le 24 avril 2016 POOL/AFP - KAI PFAFFENBACH
  • Une famille est évacuée après des bombardements à Alep, le 23 avril 2016, en Syrie
    Une famille est évacuée après des bombardements à Alep, le 23 avril 2016, en Syrie AFP - KARAM AL-MASRI
  • Une famille est évacuée après des bombardements à Alep, le 23 avril 2016, en Syrie
    Une famille est évacuée après des bombardements à Alep, le 23 avril 2016, en Syrie AFP - AMEER ALHALBI
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Centre Presse Aveyron

La Syrie a replongé dans la guerre après huit semaines de trêve et les bombardements entre régime et rebelles ont fait 26 morts dimanche à Alep (nord), le président américain Barack Obama appelant à "rétablir" le cessez-le-feu en lambeaux.

Au moins 26 civils ont été tués dimanche dans des bombardements du régime et des rebelles à Alep, meurtrie par des violences pour la troisième journée consécutive.

Depuis vendredi, un total d'au moins 63 civils sont morts dans l'ancienne capitale économique de Syrie qui vit de nouveau au rythme des raids et tirs d'obus après une période de calme relatif lié à la trêve initiée par les Etats-Unis et la Russie et entrée en vigueur le 27 février.

Dimanche, des obus tirés par les insurgés contre les zones gouvernementales ont tué 10 civils, dont une femme et deux enfants, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.

Le régime du président Bachar al-Assad a répliqué par des raids aériens sur les zones tenues par les rebelles, tuant 16 civils, selon l'OSDH.

Douze de ces civils ont péri dans une frappe contre un marché de légumes sur le quartier de Sakhour et quatre dans d'autres quartiers, selon l'OSDH.

- Sauveteurs épuisés -

Dans les zones rebelles de la ville, les hôpitaux de campagne ont appelé à des dons du sang pour répondre à l'urgence et les écoles ont fermé jusqu'à nouvel ordre en raison des frappes.

Alep est divisée depuis juillet 2012 entre les zones tenues par le régime à l'ouest et celles contrôlées par les rebelles à l'est.

Au siège des "Casques blancs", la défense civile des zones rebelles, les sauveteurs étaient "épuisés", a constaté un correspondant de l'AFP. Ils ont recommencé des rotations 24 heures sur 24.

Par ailleurs, l'eau a été coupée dans la ville après une frappe du régime qui a touché la principale conduite, selon les autorités locales.

Le porte-parole de le la délégation de l'opposition du Haut comité des négociations (HCN), Salem al Meslet, a affirmé que "l'offensive du régime n'est pas seulement une attaque contre les Syriens mais contre le processus de négociations de Genève"

"Les tueries doivent cesser et les négociations reprendre sur la base de la cessation des hostilités", a-t-il dit en appelant la communauté internationale et la Russie, alliée du régime, à agir.

Une coalition de groupes rebelles a annoncé samedi soir que si le régime ne cessait pas ses attaques, elle "se sentirait dégagée complètement de la trêve".

Elle a donné 24 heures à la communauté internationale pour faire pression sur Damas.

Face au délitement de la trêve, le président Barack Obama a appelé à "rétablir" le cessez-le-feu et indiqué s'être entretenu récemment à ce sujet avec son homologue russe Vladimir Poutine.

"J'ai parlé avec le président Poutine au début de la semaine dernière pour tenter de garantir que nous pourrons rétablir un cessez-le-feu", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en Allemagne, où il effectue une visite.

Un porte-parole de l'Union européenne a pressé les Etats-Unis et la Russie "d'exercer toute leur influence pour mettre fin aux violations" de la trêve.

-"Erreur"-

Farouchement opposé à l'implication de son armée dans ce conflit où s'affrontent toutes les composantes ethniques, confessionnelles et politiques de la société syrienne, M. Obama a estimé que la solution doit être trouvée par la négociation.

"Ce serait une erreur" de la part des États-Unis, du Royaume-Uni ou de toute alliance de pays occidentaux "d'envoyer des troupes au sol et de renverser le régime d'Assad", a-t-il dit samedi à la BBC.

"Mais je crois vraiment que nous pouvons faire pression, internationalement, sur toutes les parties en présence (...) pour qu'elles s'assoient à une table et tentent de négocier une transition", a-t-il dit citant la Russie et l'Iran -- principaux soutiens d'Assad-- ainsi que l'opposition modérée syrienne.

Les tractations diplomatiques sont toutefois dans l'impasse.

A Genève, les discussions de paix indirectes entre les parties sous l'égide de l'ONU doivent théoriquement se poursuivre jusqu'à mercredi, mais aucun progrès n'est à attendre puisque le HCN a suspendu sa participation "formelle".

La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 270.000 morts et poussé au moins la moitié de la population à quitter son foyer.

Preuve de la complexité de cette guerre, après trois jours d'affrontements à Qamichli, dans le nord-est du pays, qui ont fait près de 60 morts, le régime et des représentants des Kurdes de Syrie ont enterré momentanément la hache de guerre et se sont même engagés à un échange de prisonniers.

Source : AFP

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