Violents affrontements lors des manifestations contre la loi travail

  • Des policiers interpellent un manifestant à Lyon en marge de la manifestation contre la loi travail, dans le sud-est de la France, le 28 avril 2016
    Des policiers interpellent un manifestant à Lyon en marge de la manifestation contre la loi travail, dans le sud-est de la France, le 28 avril 2016 AFP - PHILIPPE DESMAZES
  • Un policier anti-émeute se protège de fumigènes jetés par des manifestants à Paris, le 28 avril 2016 Un policier anti-émeute se protège de fumigènes jetés par des manifestants à Paris, le 28 avril 2016
    Un policier anti-émeute se protège de fumigènes jetés par des manifestants à Paris, le 28 avril 2016 AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Des heurts entre manifestants et policiers à Rennes, dans l'ouest de la France, le 28 avril 2016
    Des heurts entre manifestants et policiers à Rennes, dans l'ouest de la France, le 28 avril 2016 AFP - DAMIEN MEYER
  • Une Porsche incendiée lors d'une manifestation contre la loi travail à Nantes, le 28 avril 2016
    Une Porsche incendiée lors d'une manifestation contre la loi travail à Nantes, le 28 avril 2016 AFP - LOIC VENANCE
  • Des lycéens et étudiants manifestent à Nantes contre la loi travail, le 20 avril 2016
    Des lycéens et étudiants manifestent à Nantes contre la loi travail, le 20 avril 2016 AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • Loi du travail : changements pour les entreprises
    Loi du travail : changements pour les entreprises AFP - Paul DEFOSSEUX, Kun TIAN, Jean-Michel CORNU
Publié le
Centre Presse Aveyron

Entre 170.000 personnes (autorités) et 500.000 (CGT) ont défilé jeudi contre la loi travail lors de manifestations émaillées de violents affrontements à Paris et dans plusieurs villes, avec des blessés graves du côté des forces de l'ordre et des manifestants et plus d'une centaine d'interpellations.

A Paris, 60.000 personnes, selon la CGT, et entre 14.000 et 15.000 selon la préfecture, ont participé au cortège entre les places Denfert-Rochereau et Nation. En dehors de la capitale, quelque 209 cortèges ont réuni 155.000 manifestants, dont 15.000 jeunes, selon le ministère de l'Intérieur.

Lors de la précédente journée de mobilisation le samedi 9 avril, 120.000 personnes avaient manifesté en France selon les autorités. La CGT n'avait alors pas livré d'estimation.

Au plus fort de la contestation le 31 mars, les autorités avaient recensé 390.000 personnes et les syndicats 1,2 million.

Comme lors des précédentes journées, des échauffourées ont éclaté dans la capitale, à Nantes, Rennes, ou encore Lyon, en marge des défilés rassemblant salariés, étudiants et lycéens, à l'appel de sept syndicats. A Paris, le calme est revenu en début de soirée.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a fait état de "24 policiers ou gendarmes blessés, dont 3 très grièvement à Paris" et de "124 interpellations" dans tout le pays. Il a "demandé aux organisateurs de condamner (...) les violences à l'encontre des forces de l'ordre".

"Ces violences, nous les avons toujours condamnées", lui a répondu Jean-Claude Mailly (FO) sur LCP, faisant valoir qu'elles éclataient "en dehors des manifs, à côté des manifs".

Le président de l'Unef William Martinet a lui aussi condamné les casseurs mais également dénoncé un "usage disproportionné de la force par la police" et "exigé" l'arrêt de l'utilisation des flashballs.

A Rennes, au moins trois policiers ont été blessés, ainsi qu'un manifestant, selon la préfecture.

"Tout le monde déteste la police", criaient des manifestants aux visages dissimulés, à Paris et à Nantes, où une Porsche a été incendiée. A Paris, des Autolib ont été saccagées, ainsi que des vitrines et des abribus, a constaté un journaliste de l'AFP.

A Toulouse, où des manifestants cagoulés ont procédé à des "jets de projectiles nourris", selon la police, les organisateurs ont préféré disperser la manifestation à mi-parcours.

- 'eh oh la gauche est dans la rue' -

Partout, l'opposition à la loi travail s'affichait : parfois par de simples pancartes barrées d'un "NON!" ou réclamant la "démacronisation" du projet de loi, ou affirmant "eh oh la gauche est dans la rue".

"On a fait bouger les lignes par l'action collective", a déclaré William Martinet, en se félicitant du "niveau de mobilisation élevé chez les jeunes".

Le gouvernement peut encore "modifier substantiellement" le texte, a affirmé, Jean-Claude Mailly, pour lequel la mobilisation "ne s'essouffle pas".

Depuis le 31 mars, la contestation s'est élargie avec le mouvement Nuit debout. Jeudi dans la soirée, le numéro un de la CGT Philippe Martinez s'est rendu Place de la République, occupée depuis un mois.

Selon les chiffres de la police, cette journée a réuni 8.500 personnes à Nantes (20.000 selon les organisateurs), 5.500 au Havre et à Lyon, 4.800 à Marseille, 4.500 à Bordeaux 4.000 à Rennes comme à Rouen, 3.800 à Toulouse, 3.600 à Grenoble, 3.000 à Tours.

- 1er mai en ligne de mire -

L'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, Fidl, UNL souhaite maintenir la pression à quelques jours du début du débat parlementaire, fixé au 3 mai.

Le 1er mai sera donc également focalisé sur le projet de loi, perçu comme un facteur de précarité pour les salariés et comme trop favorable aux employeurs, en leur donnant par exemple plus de latitude en matière d'aménagement du temps de travail.

Le 3 mai, les opposants devraient se mobiliser pour appeler les parlementaires à "rejeter" le texte, pourtant déjà expurgé de mesures comme le plafond des indemnités prud'homales. Mais pas d'une mesure inacceptable par les syndicats : la possibilité de laisser un accord d'entreprise primer sur un accord de branche.

Pour le rapporteur de la loi, Christophe Sirugue, le texte pourrait recueillir une majorité, malgré des points restant "à clarifier".

Source : AFP

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