Syrie: Moscou espère une trêve "dans les prochaines heures" à Alep

  • Un homme marche dans une rue d'Alep détruite par les bombardements, le 2 mai 2016
    Un homme marche dans une rue d'Alep détruite par les bombardements, le 2 mai 2016 AFP - KARAM AL-MASRI
  • John Kerry le 3 mai 2016 à Washington
    John Kerry le 3 mai 2016 à Washington AFP - MANDEL NGAN
  • Le quartier détruit de Bab al-Hadid à Alep, le 2 mai 2016
    Le quartier détruit de Bab al-Hadid à Alep, le 2 mai 2016 AFP - KARAM AL-MASRI
  • Des habitants évacués de leur immeuble après un raid aérien, à Alep le 28 avril 2016, en Syrie
    Des habitants évacués de leur immeuble après un raid aérien, à Alep le 28 avril 2016, en Syrie AFP/Archives - AMEER ALHALBI
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Centre Presse Aveyron

Moscou a déclaré mardi espérer un cessez-le-feu "dans les prochaines heures" à Alep, la grande ville divisée du nord de la Syrie où de nouveaux combats et bombardements ont fait une trentaine de morts, touchant encore une fois un établissement médical.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a cependant menacé le président syrien Bachar al-Assad de "répercussions" si son régime ne respectait pas le nouveau cessez-le-feu actuellement discuté entre Washington et Moscou, qui concerne notamment Alep.

Estimant que "Alep brûle", l'ambassadeur britannique à l'ONU Matthew Rycroft a jugé qu'il s'agissait d'un dossier relevant "de la plus haute priorité". Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi, à la demande de son pays et de la France, pour évoquer la situation à Alep.

Selon un photographe travaillant pour l'AFP, mardi fut la journée la plus terrible qu'ait connu le secteur contrôlé par le régime de Bachar al-Assad depuis la reprise le 22 avril des hostilités dans la deuxième ville syrienne, où plus de 270 personnes ont été tuées en 12 jours.

Cette intensification des violences a fait voler en éclats la trêve entrée en vigueur à partir du 27 février sous l'impulsion de la Russie, alliée du régime, et des Etats-Unis qui soutiennent l'opposition.

Alarmé par cette dégradation, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a rencontré mardi à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

"Nous devons nous assurer que la cessation des hostilités soit à nouveau sur les rails", lui a-t-il dit.

- Répercussions ? -

"J'espère que, au plus vite, peut-être même dans les prochaines heures, une telle décision sera annoncée", a déclaré M. Lavrov concernant un éventuel accord.

De son côté, M. Kerry a affirmé mardi que si le président "Assad n'adhère pas à cela (un cessez-le-feu), il y aura clairement des répercussions".

"Je ne crois pas que la Russie veuille cela. Je ne pense pas que le (régime) Assad puisse profiter de cela" a-t-il dit, faisant planer le spectre d'une "destruction totale du cessez-le-feu" et "d'autres répercussions en discussion".

Toujours sur le plan diplomatique, l'Allemagne a annoncé des pourparlers mercredi à Berlin avec M. de Mistura, le coordinateur de l'opposition syrienne Riad Hijab et le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault.

Sur le terrain, les rebelles ont lancé une offensive majeure avec de violents bombardements contre les secteurs gouvernementaux d'Alep, où au moins 16 civils ont été tués et plus de 60 blessés, a affirmé l'agence officielle syrienne Sana.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) donne de son côté un bilan de 19 morts et 80 blessés, dont certains grièvement atteints.

- Maternité touchée -

L'agence Sana a indiqué notamment que "des obus tirés par les rebelles" contre une maternité dans le quartier du Gouvernorat avaient tué au moins "trois femmes et fait 17 blessés". Le bombardement a été confirmé par l'OSDH qui ne disposait cependant pas d'un bilan dans l'immédiat.

Au total, quatre hôpitaux du côté rebelle et deux du côté gouvernemental ont été durement touchés par la dernière vague de violences.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi à l'unanimité une résolution qui réaffirme que les personnels de santé et les installations médicales doivent impérativement être protégés lors des conflits.

L'armée syrienne a fait état d'une "grande attaque sur plusieurs fronts d'Alep" menée par les groupes du Front al-Nosra (branche syrienne d'al-Qaïda), Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam, avec des "bombardements intenses sur des quartiers résidentiels".

L'offensive a commencé, selon un photographe de l'AFP, par une attaque contre le quartier général des services de renseignements de l'armée de l'air à Zahra, dans l'ouest de la ville.

L'aviation et l'artillerie du régime ont répliqué en visant les quartiers rebelles de l'est de la ville. Les services de la Défense civile ont fait état de la mort de 11 civils.

Sur le front des combats contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle de larges pans du territoire, une série de raids aériens sur Raqa (est), son fief en Syrie, a tué 19 civils, selon l'OSDH.

L'ONG n'était cependant pas en mesure de préciser si les frappes avaient été menées par des avions russes ou de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.

Le directeur général de l'OIAC a assuré mardi qu'il y avait des signes permettant de penser que l'EI pouvait fabriquer ses propres armes chimiques, ce qu'il a jugé d'"extrêmement inquiétant".

Source : AFP

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