Manifestations parfois émaillées de violences contre la loi travail et le 49-3

  • Les manifestants tentent d'échapper au nuage de gaz lacrymo lors des manifestations contre la loi Travail, à Paris le 12 mai 2016
    Les manifestants tentent d'échapper au nuage de gaz lacrymo lors des manifestations contre la loi Travail, à Paris le 12 mai 2016 AFP - JOEL SAGET
  • Un casseur en marge de la manifestation contre la loi travail à Nantes, le 12 mai 2016
    Un casseur en marge de la manifestation contre la loi travail à Nantes, le 12 mai 2016 AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
  • Les secrétaires généraux de la CGT, Philippe Martinez (G) et FO, Jean-Claude Mailly (D) se serrent la main en tête de cortège contre la loi Travail, le 12 mai 2016 à Paris
    Les secrétaires généraux de la CGT, Philippe Martinez (G) et FO, Jean-Claude Mailly (D) se serrent la main en tête de cortège contre la loi Travail, le 12 mai 2016 à Paris AFP - JOEL SAGET
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Centre Presse Aveyron

Des dizaines de milliers d'opposants à la loi travail et au recours au 49-3 ont manifesté jeudi dans toute la France, lors de rassemblements parfois émaillés de violences, comme à Paris, Nantes ou Toulouse, mais la mobilisation a marqué le pas.

Au total, 55.000 personnes ont manifesté, dont 43.000 en province où ont eu lieu 163 rassemblements et défilés, selon le ministère de l'Intérieur.

"Des heurts, parfois très violents, dus à une minorité d’activistes, ont (...) été constatés dans la capitale et en province", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. "Au total 18 policiers, gendarmes et militaires ont été blessés", 12 en province et 6 à Paris.

"Ces violences sont inacceptables et font l’objet de la plus grande fermeté de la part du gouvernement", a-t-il ajouté.

Sur un total de 82 interpellations, il y en a eu 75 en province et 7 à Paris, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Dans le même temps, une motion de censure, déposée par la droite, était débattue à l'Assemblée nationale. En fin de journée, son échec a abouti à l'adoption en première lecture du projet de loi contesté.

Il s'agissait de la cinquième journée de mobilisation nationale et unitaire en deux mois à l'appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et la Fidl.

Dans la capitale, la préfecture de police a annoncé 11.500 à 12.500 manifestants. La CGT en a compté 50.000.

A l'issue du parcours, de brefs affrontements ont éclaté près des Invalides, quelques jeunes cagoulés lançant des projectiles, dont des pavés, sur les manifestants, ont constaté des journalistes de l'AFP. Des casseurs s'en sont pris brièvement aux manifestants et aux journalistes.

Vingt personnes ont été légèrement blessées, dont la moitié faisait partie du service d'ordre de la CGT, a indiqué la préfecture de police, des sources syndicales évoquant pour leur part treize blessés. Les services d'ordre (SO) des syndicats ont été pris à partie dès le début de la manifestation, essuyant des injures telles que "SO salaud, le peuple aura ta peau".

A Marseille, des jeunes ont jeté des projectiles sur le service d'ordre de la CGT, qui a fait usage en retour de sprays lacrymogènes, avant que les forces de l'ordre ne s'interposent.

A Nantes, des heurts ont opposé manifestants et forces de l'ordre et le trafic SNCF a dû être brièvement interrompu.

A Lille, quelque 300 manifestants se sont positionnés devant le commissariat central et ont été dispersés par les forces de l'ordre à coup de gaz lacrymogènes. Ils ont riposté en lançant des projectiles et ont brûlé plusieurs poubelles.

- "49-3, on n'en veut pas" -

A Caen, 25 personnes ont été placées en garde à vue.

Au Havre, le siège du PS a été saccagé au passage de la manifestation, selon la préfecture.

A Toulouse, 3.000 manifestants ont été comptabilisés, (12.000 selon les syndicats), 2.500 à Nantes, 1.200 à Strasbourg ou encore 1.000 à Grenoble.

"Avec cette loi, on nous crache à la figure", s'indignait Nathalie, une manifestante toulousaine, se disant "un peu écœurée" par la "façon de faire" du gouvernement.

Côté lycéens, Pierre Monquet, vice-président du Syndicat général des lycéens (SGL), a évoqué "une faible mobilisation" à un mois du Bac, avec des blocages filtrants dans une trentaine de lycées en France.

"Le gouvernement n'arrivera pas à faire taire les jeunes", a affirmé le président de l'Unef, William Martinet, dans le cortège parisien, tandis que le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a voulu se montrer "optimiste" en rappelant qu'il y a dix ans le contrat première embauche (CPE) avait été "adopté, voté, et retiré".

"Il y a besoin de passer à la vitesse supérieure", a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dans une interview à l'Humanité. Pour lui, "les salariés semblent décidés à s'engager dans un mouvement dur".

Deux autres journées de mobilisation ont été fixées aux 17 et 19 mai, à l'appel des sept syndicats, et des grèves reconductibles sont prévues dans certains secteurs, notamment chez les dockers et les marins, ou à la SNCF.

La mobilisation la plus importante contre le projet de loi remonte au 31 mars, avec 390.000 personnes selon la police, 1,2 million selon les organisateurs dans l'ensemble du pays. Le mouvement Nuit Debout s'était installé dans la foulée.

Jeudi soir, environ 200 personnes se sont rassemblées devant l'Assemblée nationale, assises sur la chaussée dans une "Nuit debout" improvisée.

Source : AFP

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