L'heure du retour de l'horloge a sonné à la cathédrale de Rodez

  • Hubert Bresson, devant cette horloge de Rodez « hors norme » qu’il a pris soin de remettre en état.
    Hubert Bresson, devant cette horloge de Rodez « hors norme » qu’il a pris soin de remettre en état. Philippe Routhe
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

La cathédrale Notre Dame de Rodez va retrouver son horloge. Et quelle horloge ! Une comtoise massive frôlant la tonne, occupant à elle seule toute une pièce. Autant dire qu’elle vaut le détour.

C’est ce qui a poussé l’association des Amis de la cathédrale à la sortir de son silence. La sortir de son nid de poussière pour entendre à nouveau son tic-tac. Pour cela, elle a été confiée à une horloger monumentaliste passionné et passionnant, installé à Sumène, aux confins du Gard, de l’Hérault et de l’Aveyron, Hubert Bresson. De son propre aveu, il en a rarement vu d’aussi impressionnante. « Quand je l’ai découverte, je ne m’attendais pas à en trouver une aussi imposante» sourit l’horloger.

Fabriquée vraisemblablement au début des années 1800, cette horloge est comme neuve aujourd’hui. Et retrouve sa place ces jours-ci dans le clocher, dans sa salle, qui elle aussi a été réaménagée pour l’occasion. «Elle sera désormais visible lors des visites au clocher», confie Jean-Charles Bielansky, le président des Amis de la cathédrale. Un président d’autant plus aux anges que, pour lui, cette salle de l’horloge est une des plus belles de la cathédrale.

Arrêtée depuis 1952

Depuis 1952, l’horloge ne fonctionnait plus. Cela avait entraîné le retrait du cadran et des aiguilles, alors installé sur la façade orientale du clocher. «C’était une horloge importante car c’était la seule qui indiquait l’heure dans la ville» rappelle Louis Causse, l’ancien architecte des bâtiments de France.

Pour autant, cadran et aiguilles ne vont pas retrouver leur place. Quant à l’horloge, qui va retrouver sa salle, où elle avait été rangée dans un coin, elle va donc sortir des oubliettes ! « Dans une ville, que je ne citerai pas, des agents techniques avaient démonté l’horloge de la cathédrale une semaine avant que je ne vienne la récupérer, et ont utilisé toute la ferraille pour renforcer leur béton sur des chantiers. Je peux vous dire que j’étais sacrément en colère » raconte Hubert Bresson.

«Une démarche patrimoniale de plus en plus rare»

Heureusement, point de tout cela à Rodez, où l’association des Amis de la cathédrale et les Bâtiments de France ont œuvré de concert pour remettre à jour un des nombreux joyaux de la cathédrale. « C’est une démarche patrimoniale de plus en plus rare aujourd’hui. On investit peu sur de telles horloges » confie encore l’horloger, parmi les derniers en France à être spécialisé dans les horloges de monuments.

«C’est un beau témoignage du passé. Puis cela reste quelque chose de fascinant, avec ces mécanismes ingénieux que l’on ne se lasse pas d’observer» lance Jean-Charles Bielansky, également à l’origine de la remise au jour du puits dans l’enceinte de la cathédrale et de la clef de voûte aux armoiries de Bertrand de Chalençon.

Dans quelques jours, dans son écrin, tous les rouages de l’horloge vont à nouveau se mettre à tourner. Et ceux qui profiteront d’une visite au clocher n’y seront pas insensibles. Rendez-vous donc à la bonne heure pour l’entendre... Et surtout la voir!

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