Loi travail: une nouvelle semaine mouvementée s'annonce

  • Manifestation contre la loi travail le 19 mai à Paris
    Manifestation contre la loi travail le 19 mai à Paris AFP - KENZO TRIBOUILLARD
  • Manifestation contre la loi Travail à Lille, le 19 mai 2016
    Manifestation contre la loi Travail à Lille, le 19 mai 2016 AFP/Archives - Philippe HUGUEN
  • Des employés bloquent la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher dans le nord-ouest de la France, le 18 mai 2016
    Des employés bloquent la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher dans le nord-ouest de la France, le 18 mai 2016 AFP/Archives - CHARLY TRIBALLEAU
  • Le Premier ministre Manuel Valls sort de l'Elysée à Paris le 19 mai 2016
    Le Premier ministre Manuel Valls sort de l'Elysée à Paris le 19 mai 2016 AFP/Archives - STEPHANE DE SAKUTIN
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Centre Presse Aveyron

Blocage de raffineries et de ports, huitième journée nationale d'action, tentative de "généraliser la grève": les partisans d'un retrait de la loi travail promettent de durcir encore leur mouvement la semaine prochaine, pour faire plier le gouvernement.

- Une huitième journée nationale jeudi -

Les opposants au projet de loi battront le pavé jeudi, lors d'une huitième journée nationale de grèves et de manifestations à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL. Une neuvième journée est déjà programmée le 14 juin, avec ce jour-là, un rassemblement unique à Paris.

Alors que le mouvement semblait s'essouffler depuis le 31 mars (entre 390.000 et 1,2 millions de manifestants), il a repris de l'ampleur jeudi, avec entre 128.000 et 400.000 manifestants.

Les manifestations perdent toutefois du crédit dans l'opinion, selon un sondage BVA pour iTELE : près de six Français sur dix souhaitent qu'elles cessent.

L'enjeu, pour les syndicats, est désormais de propager la mobilisation de la rue aux entreprises, en multipliant les arrêts de travail. Le leader cégétiste Philippe Martinez a appelé mardi à "généraliser les grèves".

Jeudi, l'objectif sera de "s'appuyer sur les secteurs en grève reconductible - raffineries, cheminots - pour faire la jonction avec ceux qui vont entrer dans le mouvement", expliquait vendredi Fabrice Angéi (CGT).

- Le blocage des raffineries continue -

C'est désormais l'épicentre de la contestation. Quatre des huits raffineries françaises, qui représentent près de 50% de la capacité de raffinage, sont affectées: certaines unités de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Lyon) sont à l'arrêt, tandis que Grandpuits (Seine-et-Marne) tourne au ralenti.

Tout le week-end, les automobilistes ont pris d'assaut les pompes à essence du nord-ouest. Résultat: 1.500 stations en rupture partielle ou totale, sur 12.000 en France, selon le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies. Plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution de carburant.

"Nous sommes très déterminés à ce qu'il n'y ait aucune pénurie en France", a prévenu dimanche Manuel Valls. "Nous allons continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts", a-t-il affirmé.

Vendredi et dimanche, les forces de l'ordre ont débloqué plusieurs importants dépôts, permettant de réalimenter certaines stations, mais au risque de mettre de l'huile sur le feu.

"Hollande et Valls utilisent les mêmes méthodes que M. Sarkozy en 2010. Face à la lutte des salariés, ils envoient les forces de l'ordre pour casser les grèves", a dénoncé Philippe Martinez, promettant "une réaction à la hauteur de ce que le gouvernement fait".

"Des discussions et des assemblées générales sont engagées pour amplifier le mouvement" dans le secteur, a-t-il prévenu.

Jean-Claude Mailly (FO), quant à lui, s'en est remis au choix des salariés. "S'ils décident de poursuivre le mouvement, on le soutiendra", a-t-il déclaré dimanche soir.

- Nouvelles actions dans les ports -

La CGT appelle les dockers à suivre les appels à la grève des 26 mai et 14 juin. "L'activité sera à zéro dans la plupart des ports", a prévenu Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks, interrogé par l'AFP.

D'ici là, "on appelle nos camarades à être solidaires des initiatives territoriales", après des actions dans les ports de Nantes-Saint-Nazaire, du Havre ou encore de Lorient la semaine dernière.

A Nantes-Saint-Nazaire, quatrième port français, le personnel a reconduit jusqu'à lundi sa grève, qui empêche tout mouvement de bateau. Une nouvelle assemblée générale se tiendra à 08H00 pour décider des suites du mouvement.

- Incendie éteint chez les routiers ? -

Le gouvernement espère avoir désamorcé le mouvement des routiers, en leur promettant que la réforme n'aurait pas d'effets sur leurs heures supplémentaires, qui ne pourront donc pas être majorées de moins de 25%.

Une "très bonne nouvelle" saluée par la CGT et FO, qui ont toutefois appelé à poursuivre les opérations escargots, blocages de zones logistiques et autres barrages filtrants.

Mais pas sûr que la base suive, selon une source syndicale: "On appelle à poursuivre jusqu'au retrait du projet de loi, mais on sait que la réaction des salariés ne sera pas tout à fait la même. Les heures supplémentaires, c'est vraiment ce qui crispait."

Source : AFP

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