Marius Dobré : «Avec les Roumains, c’est tout ou rien»

  • Passé par le Rodez Aveyron football époque Frédéric Hantz et actuel entraîneur spécifique à l’OCF, Marius Dobré garde un œil avisé sur la «Tricolorii>» dont il connaît très bien l’actuel sélectionneur, Anghel Iordanescu.
    Passé par le Rodez Aveyron football époque Frédéric Hantz et actuel entraîneur spécifique à l’OCF, Marius Dobré garde un œil avisé sur la «Tricolorii>» dont il connaît très bien l’actuel sélectionneur, Anghel Iordanescu. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Aurélien Parayre

Euro 2016. A l’heure de l’affrontement entre sa patrie de naissance et celle d’adoption, Marius Dobré, footballeur roumain des plus emblématiques  en Aveyron nous livre son pronostic. 

Pas de doute. L’accent est là. Et ce n’est pas la bonne quinzaine d’années passées en France qui effacent cette diction si singulière des amoureux de la Dâmbovita, l’affluent du Danube qui coule dans la capitale roumaine, Bucarest. La même qui ensoleille toujours le visage du plus aveyronnais des sportifs roumains, Marius Dobré.

Alors à l’heure de l’affrontement entre sa patrie de naissance et celle d’adoption («J’ai la double nationalité», rappelle-t-il), impossible de ne pas invoquer ses sciences. Celle de sa nation et celle du foot. «Si on ne prend pas de but dans les 20 premières minutes, on peut tenir, distille celui qui travaille à la ville chez Verdié autocars. En revanche, si ce n’est pas le cas... Je peux vous dire que la France va se régaler !» Pourquoi ? «Car avec les Roumains, c’est tout ou rien. Et s’il y a de la déconcentration, elle sera totale.»

Un sélectionneur général 

Néanmoins, il a confiance en la rigueur de ses compatriotes : «C’est sûr que nous n’allons pas faire le jeu. On va se présenter en mode catenaccio, à l’italienne (rires).» «Et vous pouvez faire confiance au sélectionneur pour cela», enchaîne-t-il en indiquant que ce dernier, Anghel Iordanescu, est affublé du grade de général ! Un sélectionneur que Marius Dobré connaît très bien. «En 1998, je m’occupais de l’équipe, notamment lors des matches à Toulouse», se souvient-il.

Déjà, Anghel Iordanescu était aux manettes de la «Tricolorii», surnom de la sélection renvoyant aux trois couleurs du drapeau national. Un Mondial achevé «à Lyon après la défaite contre la Croatie (1-0, en 8es de finale, NDLR)», se souvient-il. Le lien est encore plus fort puisque les deux hommes ont porté les mêmes couleurs, celles du fameux Steaua Bucarest.

En revanche, même si son cœur l’espère, la raison pousse celui qui est arrivé en France avec le football et un contrat à Épinal (national puis D2) au carrefour des années 2000 à rester lucide sur le niveau de la sélection actuelle : «On est loin de la génération d’or, comme on dit. Les Hagi, Popescu, Petrescu... » Ceux qui ont connu des heures de gloires lors de trois qualifications en coupe du monde consécutives, en 1990, 94 et 98. Avec en point d’orgue, un quart de finale aux États-Unis (1994) «perdu» contre la Suède aux tirs au but (2-2, 5-4 tab), après avoir sorti l’Argentine en 8es (3-2).

Nicolae Stanciu, la gâchette

«Il faut être honnête, pour l’instant, c’est plutôt fébrile, soupire-t-il avant de préciser néanmoins: Attention toutefois, un Roumain reste un Roumain. Et les Roumains, ils sont fous !» Entendez, il faut s’attendre à tout de leur part. À commencer de la part du jeune Nicolae Stanciu. Comme l’ancien offensif du Raf version Frédéric Hantz, il porte la tunique du Steaua, avec un numéro 10 dans le dos.

«C’est un petit gabarit très technique, commente le quadra aveyronnais. Il est novice mais a marqué 4 buts en 4 matches (5 en fait, NDLR).» Suffisant pour faire pencher la balance ? La grimace de celui qui est aujourd’hui en charge des entraînements spécifiques attaquant et gardien au club d’Onet-le-Château en dit long. Et ses pronostics le corroborent.

«Si je parle avec la raison, je dis 2-1 pour la France, si la Roumanie n’encaisse pas de but au début du match. Et avec le cœur, je dis match nul, 1-1.» De toutes les façons, il entend bien être gagnant quoi qu’il en soit: «La France et la Roumanie doivent tous les deux sortir de cette poule.» Prêtant même un destin couvert de gloire aux Français dont «le soutien du 12e homme sera énorme», surtout «en cette période troublée». [

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