« Qui a tué Fualdès ? » (8/40)

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    « Qui a tué Fualdès ? » (8/40)
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Centre Presse Aveyron

Les 27, 28, 29 et 30 juillet, sur la place Foch à Rodez, sera présentée la pièce de Paul Astruc« Qui a tué Fualdès ? », à la nuit tombée. À la veille du bicentenaire - en 2017 - de cette énigmatique affaire criminelle qui a valu pendant longtemps une sale réputation à la ville, les 35 comédiens nous plongent dans le Rodez des années 1800. À travers ses quartiers, ses habitants, ses us et coutumes. Cette série de quarante textes, illustrée par Gérard Marty, court jusqu’au 26 juillet. Infos et billetterie : www.quiatuefualdes.com

Aucun mari n’avait voulu d’Angèle. Etait-ce à cause de cette infirmité? N’ayant plus de parents, elle vivait seule, travaillant tard le soir à broder des étoffes que les marchands de Rodez venaient lui acheter. Elle avait des doigts de fée et était assidue à son ouvrage. Elle cultivait ses légumes et récoltait ses fruits qui étaient l’essentiel de sa nourriture avec les quelques poules et lapins qu’elle élevait. En décembre 1812 les gendarmes étaient venus annoncer à sa voisine Jeanne que son mari était mort lors de la retraite de Russie ; Les soldats, épuisés, avaient marché pendant des semaines dans la neige. La guerre avait encore frappé. Il était mort d’épuisement et de froid, les pieds gelés. Cette pauvre Jeanne se retrouvait ainsi seule avec ses cinq enfants qu’elle ne pourrait nourrir. Angèle avait travaillé de plus belle et pris en charge toute l’assemblée. Elle avait même appris la broderie à sa voisine qui pourrait peut-être subvenir un jour à ses propres besoins. Et puis elle avait institué une tradition avec les enfants pour commémorer leur père mort dans la neige et le froid sibérien. Chaque année à l’arrivée des premiers flocons, elle leur faisait construire un soldat de neige à un endroit précis qu’elle seule connaissait. Et devant cette statue de neige, elle avait demandé aux enfants de mettre une pierre avec une inscription marquée à la craie : «A notre papa qui ne courra plus jamais ». Lorsque mon frère et moi avons vu cela, nous avons cessé de l’importuner ; la vie nous avait appris qu’au-delà des apparences, le coeur des hommes peut se révéler très généreux.

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