« Qui a tué Fualdès ? » (14/40)

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    « Qui a tué Fualdès ? » (14/40)
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Les 27, 28, 29 et 30 juillet, sur la place Foch à Rodez, sera présentée la pièce de Paul Astruc « Qui a tué Fualdès ? », à la nuit tombée. À la veille du bicentenaire - en 2017 - de cette énigmatique affaire criminelle qui a valu pendant longtemps une sale réputation à la ville, les 35 comédiens nous plongent dans le Rodez des années 1800. À travers ses quartiers, ses habitants, ses us et coutumes. Cette série de quarante textes, illustrée par Gérard Marty, court jusqu’au 26 juillet. Infos et billetterie : www.quiatuefualdes.com

Je quittai Paris le 7 février 1819 après un mois passé chez mon ami Mr de Cabrières. Je retournai à Rodez, ma ville natale, où j’exerçais mon métier, dans un atelier place de la Cité, à l’enseigne « Louis-Blaise Carrère, imprimeur ». La malle-poste me transportait jusqu’à Limoges. C’était une caisse rectangulaire posée très bas sur des roues de moyen diamètre et pourvue sur le toit, d'un léger cabriolet pour le conducteur. A l'intérieur, outre la cabine aux sacs postaux, un coupé de trois places était réservé pour la location aux particuliers.

Depuis Limoges, ce fut dans une diligence que je poursuivis mon voyage. Elle filait bon train avec un bruit de tonnerre sur les routes caillouteuses. Nous fûmes secoués ainsi durant 6 jours et même si la diligence faisait une halte toutes les 5 lieues, nous étions tous fatigués. La pause du soir se faisait dans des relais, parfois aux abords d’une ville, parfois perdus en terre de nulle part. Ces lieux respiraient le café et l’alcool, les brailles des marmots et les chansons à boire. Le matin, les voyageurs qui n’avaient pas retenu de places, parlementaient. La voiture, même comble, laissait rarement les gens dans la peine.

On fourrait les derniers arrivants sous la bâche, entre les malles ou au-dessus. « Hue dia ! » La machine grinçante s'ébranlait au claquement du fouet avec un bruit terrible de ferraille froissée, un formidable cliquetis de grelots et de jurons. Le danger sur les routes était bien présent, que ce soit à cause des intempéries, de postillons fatigués, ivres ou inattentifs, du mauvais état de la chaussée, des défaillances des chevaux, des problèmes liés aux voitures ou encore du brigandage. Il était même recommandé de signer son testament avant de partir !

Quant aux brigands, ils agissaient dans des lieux déserts, bloquant le chemin de branches ou de pierres. Ils surgissaient alors des fourrés, se faisant remettre or et bijoux. S’ils étaient pris sur le fait, il n’était pas rare de les voir pendus à l’endroit même de leur méfait. La justice se faisait parfois à coups d’expédients. Ça me rappelle l’histoire de l’attaque de la diligence d’Espalion. Je l’ai entendue il y a quelques années déjà, au tribunal de Rodez.

Question : A quelle époque le train arriva-t-il à Rodez ? La gare de Rodez fut mise en service le 5 novembre 1860 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans et la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne. Le tramway de Rodez assurait la jonction entre le centre-ville et la gare entre 1902 et 1920.

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