Chômage: encore un mois décevant mais la tendance reste à la baisse

  • Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a de nouveau augmenté en juin en France
    Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a de nouveau augmenté en juin en France AFP/Archives - PASCAL GUYOT
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Centre Presse Aveyron

La reprise mollit sur le front de l'emploi: après un mois de mai décevant, le chômage a encore légèrement augmenté en juin, mais sans effacer la tendance à la baisse sur les six premiers mois de l'année.

Quelque 5.400 demandeurs d'emploi sans activité sont venus grossir les rangs de Pôle emploi en juin, soit une hausse de 0,2%, pour un total de 3,53 millions de personnes en métropole. Cette augmentation a été un peu moins forte en incluant l'outre-mer (+0,1%), pour un total de 3,78 millions de personnes.

Malgré deux mois consécutifs de petite hausse, l'indicateur a baissé en métropole sur les six premiers mois de l'année (-54.800, soit -1,5%) ainsi que sur l'année (-24.600, -0,7%).

"La tendance reste clairement orientée à la baisse sur les six premiers mois de l'année", a commenté la ministre du Travail, Myriam El Khomri, dans un communiqué, ajoutant: "Cela fait deux trimestres consécutifs que le chômage baisse, ce qui n'était plus observé depuis début 2008."

La baisse enregistrée au deuxième trimestre (-5.300) n'est cependant pas significative car, selon la Dares (le service des statistiques du ministère), les chiffres de Pôle emploi ne révèlent une tendance qu'à partir d'une évolution trimestrielle de 35.000 chômeurs.

La hausse sur le seul mois de juin est un peu moins marquée en comptant les demandeurs d'emploi exerçant une petite activité (+0,1%), pour un total de 5,43 millions en France métropolitaine, 5,73 millions avec l'outre-mer.

- Hausse des entrées en formation -

Fait notable, la catégorie D, qui rassemble les personnes en formation, atteint un niveau record, dépassant les 300.000 personnes (+11,3% sur le trimestre). En juin, près de 90.000 sont sorties des catégories A, B, et C pour entrer en formation. Elles étaient habituellement entre 40.000 et 50.000 chaque mois avant l'entrée en vigueur du plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi annoncé par François Hollande en janvier.

Conséquence probable de cette montée en puissance: le nombre de chômeurs de longue durée, ciblés par le plan formation, a baissé de -0,9% sur un mois.

Pour le deuxième mois consécutif, le chômage a progressé chez les jeunes (+4.000 inscrits, soit +0,8%), de même que sur le trimestre (+0,6%). Mais il a globalement baissé sur un an (-30.000, -5,7%).

La situation des seniors se détériore (+0,2%) après une éclaircie de trois mois, et reste très dégradée sur un an (+3,8%).

"La mobilisation du gouvernement dans la lutte contre le chômage va s'amplifier pour que la baisse soit encore plus forte et rapide au second semestre", assure Mme El Khomri.

- 'Cela reste poussif' -

Pour Mathieu Plane, de l'OFCE, les hausses des deux derniers mois "sont une forme d'ajustement après la forte baisse de mars et avril (-79.900 cumulé, NDLR), mais cela ne remet pas en cause la légère amélioration du premier semestre".

"Cela reste quand même poussif", estime l'économiste.

Philippe Waechter, de chez Natixis, renchérit: "Il y a eu d'importantes améliorations au premier trimestre et l'impulsion est beaucoup moins forte désormais." Selon l'économiste, "il faut espérer que les données macroéconomiques vont s'accélérer et que le risque associé au Brexit et aux attentats ne soit pas trop important. Cela permettrait de retrouver l'allure du premier trimestre".

"Toujours pas d'inversion de la courbe en vue", a commenté FO dans un communiqué, alors que François Hollande a conditionné sa candidature à un second mandat en 2017 à une baisse "crédible" du chômage. Il a assuré, le 14 juillet, que la France allait connaître "une inversion de la courbe".

"L'embellie n'est pas encore là", souligne la CGT, observant que les "catégories des travailleurs précaires continuent d'augmenter". "Alors que la loi travail vient d'être adoptée après un ultime passage en force, la CGT constate qu'elle va aggraver le chômage et la précarité", ajoute la centrale dans un communiqué.

Pour le Medef, la "nouvelle hausse du chômage est un appel à réformer: englué dans de pseudo-réformes, notre pays doit continuer à baisser les prélèvements et les charges, simplifier le marché du travail, restaurer la compétitivité et la confiance".

Source : AFP

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