Rodez Aveyron Football. Pierre Laborde-Turon : «Je ne peux pas me cacher»

  • «Je sais que je vais devoir faire face à des gens qui diront que je n’ai pas assez d’expérience. Je le ressens déjà. Alors je me dis que je dois montrer deux fois plus», glisse l’ex-Bordelais, loin d’être le seul responsable du nul amer concédé face à Tarbes (1-1), samedi.
    «Je sais que je vais devoir faire face à des gens qui diront que je n’ai pas assez d’expérience. Je le ressens déjà. Alors je me dis que je dois montrer deux fois plus», glisse l’ex-Bordelais, loin d’être le seul responsable du nul amer concédé face à Tarbes (1-1), samedi. Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
Maxime Raynaud

Football. Coupable d’une erreur qui a permis à Tarbes d’égaliser (1-1), samedi, le gardien du Raf a accepté de se livrer. Entretien.

Coupable d’une erreur qui a permis à Tarbes d’égaliser (1-1), samedi, le gardien du Raf a accepté de se livrer, dimanche, parce qu’«il faut assumer pour avancer», dit-il. Le portier de 21 ans revient aussi sur son nouveau rôle de N.1 et son «envie de tout casser». Entretien.

Que s’est-il passé lors de cette 84e minute, samedi ?

Je vois qu’un Tarbais va centrer. J’anticipe au second poteau mais, à cet instant, et comme depuis le début du match, un joueur se positionne dans mon dos. Ma première idée était de claquer en corner mais en le voyant, je me dis que je vais envoyer le ballon sur ma gauche. Sauf que ça va dans l’axe. Mais la malchance est surtout que ça retombe sur le seul Tarbais face au but... Le geste que je voulais faire, il n’est pas facile. Mais je suis persuadé qu’il faut que je continue de le tenter, de le travailler.

Qu’est-ce que vous vous dites après le but ?

Je suis déçu bien sûr. Surtout pour l’équipe parce qu’on tenait. Mais à cet instant, je me dis surtout que ce n’est pas fini alors je continue de parler à ma défense. Des erreurs, on en fait tous. Le poste de gardien veut ça. Et c’est aussi pour cette raison que je l’aime, que je le fais. Ça forge le caractère. Maintenant, cette erreur entache ma performance alors que je me sens de mieux en mieux et que tout n’est pas à jeter.

Après le match, comme après votre erreur, l’entraîneur et vos partenaires vous ont immédiatement soutenu. Cela doit vous faire chaud au cœur ?

Bien sûr. On voit dans ces moments que ce groupe vit bien. Tous savent qu’un jour je peux être le héros et le lendemain faire une erreur. C’est le foot. Mais leur réaction prouve que, cette année, il y a un groupe. Le plus important pour moi, maintenant, c’est de passer au-dessus. Le soir on ne dort pas mais l’essentiel, c’est d’analyser le lendemain, ce que j’ai fait, pour revenir plus sereinement.

N’avez-vous pas le sentiment qu’à force de reculer, le Raf s’est aussi mis dans une mauvaise situation tout seul ?

En fait, les deux moments compliqués ont été les fins de mi-temps. Mais même si on a effectivement reculé, nous étions soudés. On savait qu’on serait pressé, Tarbes restait sur une défaite (face au promu Paulhan-Pézenas, 1-0, NDLR). Nous voulions être solides, reconquérir notre public et il y a eu de bonnes choses. 

C’est votre première saison en tant que gardien N.1 du groupe fanion. Comment vivez-vous ce changement de statut ?

Cela faisait un petit moment que je l’espérais. Quand on me l’a annoncé cet été, j’étais d’abord comme un enfant, avec un grand sourire parce que j’en suis très fier. Ensuite, j’ai demandé beaucoup de conseils à des gens expérimentés, pour mieux me préparer, mieux appréhender les matches, etc.

À mon âge (21 ans), c’est important d’être aidé. D’autant plus parce que je sais que je vais devoir faire face à des gens qui diront que je n’ai pas assez d’expérience. Je le ressens déjà. Alors je me dis que je dois montrer deux fois plus. Je sais ce dont je suis capable, mais je ne peux pas me cacher. Être titulaire à 21 ans, c’est un beau parcours, mais maintenant, j’ai envie de tout casser.

Devenir N.1 vous a-t-il dissuadé de partir ?

Bien sûr. Après quatre années en tant que N.2 (il était arrivé en 2013 des Girondins de Bordeaux après avoir remporté la Gambardella, NDLR), je commençais à me dire qu’il fallait jouer, se montrer, quitte à descendre de niveau. Être sur un banc, c’est perdre ses compétences. Donc pour moi, devenir N.1 c’était essentiel.

On vous sent d’une sérénité à toute épreuve...

Des périodes compliquées, j’en ai déjà vécu, que ce soit aux Girondins ou dans ma vie privée. Mais quand on est gardien, on ne doit rien montrer. Bien sûr, ma famille ou ma copine prennent ensuite (rire). Mais sur le terrain, quand il s’agit de foot, on doit être un mur (sic). C’est pour cette raison que des gens (dont l’épouse de David Suarez, coach mental, NDLR) m’aident à gérer mes émotions, à me protéger.

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