Primaire écologiste: Duflot éliminée, une finale Jadot-Rivasi

  • Cécile Duflot et Yannick Jadot le 28 septembre 2016 à Bordeaux
    Cécile Duflot et Yannick Jadot le 28 septembre 2016 à Bordeaux AFP/Archives - NICOLAS TUCAT
  • Les eurodéputés d'EELV Michel Rivasi et Yannick Jadot
    Les eurodéputés d'EELV Michel Rivasi et Yannick Jadot AFP/Archives - JOEL SAGET
  • Cécile Duflot lors d'une manifestation à Notre-Dames des Landes contre le projet d'aéroport, le 8 octobre 2016
    Cécile Duflot lors d'une manifestation à Notre-Dames des Landes contre le projet d'aéroport, le 8 octobre 2016 AFP/Archives - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • Dépouillement des votes à la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts, le 19 octobre 2016 au siège du parti à Paris
    Dépouillement des votes à la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts, le 19 octobre 2016 au siège du parti à Paris AFP - FRANCOIS GUILLOT
  • La candidate à la primaire d'EELV, Karima Delli, manifeste à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d'aéroport, le 8 octobre 2016
    La candidate à la primaire d'EELV, Karima Delli, manifeste à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d'aéroport, le 8 octobre 2016 AFP/Archives - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
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Centre Presse Aveyron

Les eurodéputés Yannick Jadot et Michèle Rivasi -invitée surprise- se sont qualifiées mercredi pour le second tour de la primaire organisée par Europe Ecologie-Les Verts, deux personnalités peu connues du grand public qui ont éliminé la favorite, Cécile Duflot.

Avec 35,61% des suffrages, Yannick Jadot, 49 ans, fait la course en tête, suivi par Michèle Rivasi, 63 ans, qui réunit sur son nom 30,16% des 12.343 votants, sur un corps électoral de 17.146 (dont environ 7.000 adhérents EELV).

Coup de théâtre, l'ancienne ministre et patronne des Verts, Cécile Duflot, 41 ans, subit un camouflet en n'arrivant qu'en troisième position (24,41%). La quatrième candidate, la députée européenne de 37 ans Karima Delli recueille 9,82% des voix.

"Quand le biotope écolo est interrogé, ce sont des gens qui veulent changer le système, ils ne font pas la promotion de ceux qu'ils considèrent comme ses représentants", a commenté auprès de l'AFP le collègue de Mme Duflot à l'Assemblée, Sergio Coronado.

L'ex-ministre du Logement a réagi immédiatement à cette défaite en se disant "déçue" sur Facebook. Celle qui se préparait à l'échéance présidentielle depuis plus d'un an s'est refusée à donner une consigne de vote pour le second tour, programmé le 7 novembre, mais a promis de soutenir le gagnant dans la campagne.

Avec le slogan "une présidente écologiste", Mme Duflot se disait "convaincue" de pouvoir figurer au second tour de la présidentielle.

Une divergence nette avec Yannick Jadot, pour qui "personne ne croit aujourd'hui sérieusement que les écologistes peuvent gagner l'élection présidentielle de 2017". Soucieux de "ne pas construire la crédibilité de l'écologie politique sur un coup de bluff", il avait regretté de voir ses concurrentes "baratiner les Français".

- "Douloureux pour Cécile" -

"C'est vraiment la reconnaissance de tous mes combats depuis 30 ans (…) on sent qu'il y a une authenticité qui a été reconnue et que ce travail sur le terrain que je porte sur le plan politique a porté ses fruits", a déclaré Mme Rivasi à l'AFP après les résultats.

Un écologiste "réformiste" rappelle cruellement avoir "dit en 2014 que quitter le gouvernement, c'était se lancer sur un toboggan: eh bien ça finit généralement tout en bas".

Reste à savoir si cette surprise se transformera pour les écologistes en une bonne nouvelle et mettra un coup d'arrêt aux sondages plaçant Mme Duflot, la seule "testée" par les instituts, entre 2 et 3% des intentions de vote.

"Ca va être douloureux pour Cécile (...), nous sommes les spécialistes de comment se tirer une balle dans le pied", a analysé pour l'AFP la députée Danielle Auroi, voyant dans cet échec "une espèce de rejet de l'institution, parce qu'elle a été ministre".

Un titre qui agit comme un repoussoir au sein d'un parti resserré après les multiples départs d'élus et d'adhérents depuis la rentrée 2015. Le Congrès organisé en juin a en effet consacré une écologie "autonome" et rejeté tout accord avec le grand frère socialiste.

Les deux finalistes ont accepté cet engagement. Mais au sein de la famille écologiste, des doutes demeurent sur la réelle volonté de M. Jadot d'aller jusqu'au bout de la bataille présidentielle.

Candidat à la primaire du PS, Arnaud Montebourg a félicité le député européen, "un homme de grande qualité pour qui" il a "une grande amitié". Egalement candidat, Benoît Hamon y voit le signe de "la démocratie" signifiant que "tout est possible" et a rappelé que François Hollande, en 2011, était "annoncé à 3 à 4% et a gagné la primaire".

Le député européen est un "proche de Dany (Cohn-Bendit) avec lequel il avait initié des primaires avortées incluant le PS, il est légitime de douter que, s'il est candidat, il le sera jusqu'au bout", a lâché à l'AFP le maire du IIe arrondissement de Paris, Jacques Boutault.

"C'est un drôle de faux procès qui m'est fait, aucun de mes mandats n'est lié au PS, je n'ai jamais rien bidouillé avec le PS, moi. Je ne vais pas commencer maintenant", a réagi le vainqueur de la primaire.

Source : AFP

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