La lutte contre la jussie s’expérimente à La Fouillade

  • Une dizaine de rouleaux de 20 mètres de cette plante invasive ont été extraits des eaux à La Fouillade.
    Une dizaine de rouleaux de 20 mètres de cette plante invasive ont été extraits des eaux à La Fouillade. XB
Publié le
Xavier Buisson

Nature.  La plante est dangereusement invasive et semble prendre ses aises dans les cours d’eau du département. À La Fouillade, 14 personnes ont procédé à un arrachage manuel de la jussie, une première dans l’Aveyron.

Le printemps prochain nous révélera si cette action a été efficace, dans un premier temps pour réduire l’ampleur du foyer. Nous espérons au bout de quelques années de travail, affaiblir significativement, voire éradiquer, la Jussie sur ce site expérimental ». Chloé Fournel, technicienne rivière au SIAV2A (Syndicat intercommunal d’aménagement des vallées de l’Aveyron et de l’Alzou), estime qu’il est sans doute possible, à terme, de remporter la bataille contre la jussie. « À condition d’y mettre les moyens, humains et financiers, pendant plusieurs années consécutives », explique-t-elle. Récemment, le plan d’eau du lieu-dit Le Crouzet, à La Fouillade, accueillait 14 personnes pour un chantier participatif... mais aussi et expérimental.

La petite troupe était composée de l’équipe rivière de Rodez Agglomération, l’AAPPMA locale, le SIAV2A, l’Agence de l’eau Adour-Garonne et la CATZH (Cellule d’assistance technique des zones humides). Ensemble, ils ont procédé à l’arrachage manuel de la totalité de la jussie, qui recouvrait avant leur venue la moitié du plan d’eau. « La jussie prend la place d’à peu près tout. Elle fait de l’ombre à la flore et les plantes n’arrivent plus à se développer du fait de l’ombre. La faune n’a plus de place, la jussie mange tout l’oxygène et amène une situation d’anoxie », résume Chloé Fournel.

Repérée en 2012

Originaire d’Amérique, la jussie est repérée pour la première fois dans le département en 2012, sur le Causse noir. Le syndicat mixte de la Diège signale sa présence en 2014 et aujourd’hui, huit sites sont concernés sur le seul bassin-versant dont le SIAV2A a la charge, sept sur la Serène et un sur l’Alzou. Mardi 18 octobre, l’équipe de 14 personnes a sorti du plan d’eau une petite dizaine de « rouleaux » de jussie longs de 20 mètres. Une moitié a été évacuée mais l’autre est encore sur les berges en attendant le renfort d’une pelle mécanique, attendue dans les prochains jours.

« Avec son fort pouvoir colonisateur, sa dissémination (par le courant ou les animaux) présenterait de nombreux risques, d’ordre économique pour les usages agricole ou touristique, mais aussi environnemental en empêchant le développement équilibré des espèces de faune et de flore locale », affirme la spécialiste. « À ce jour, les retours d’expérience de lutte sur le territoire national sont peu probants, l’éradication étant rarement atteinte, et les gestionnaires devant se contenter le plus souvent... d’empêcher la colonisation de nouveaux sites ». Les parties prenantes n’attendent désormais plus que la fin de l’hiver avant de tirer toute conclusion quant à l’utilité de leur démarche

SIAV2A : 05 65 63 58 21

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