Présidentielle: pour la 1ère fois, la droite organise une primaire

  • Francois Fillon, Alain Juppé et Niolas Sarkozy lors du second débat télévisé des candidats à la primaire de la droite et du centre le 3 novembre 2016 à Paris
    Francois Fillon, Alain Juppé et Niolas Sarkozy lors du second débat télévisé des candidats à la primaire de la droite et du centre le 3 novembre 2016 à Paris POOL/AFP/Archives - Eric FEFERBERG
  • Nicolas Sarkozy et Alain Juppé le 15 octobre 2016 à Nice Nicolas Sarkozy et Alain Juppé le 15 octobre 2016 à Nice
    Nicolas Sarkozy et Alain Juppé le 15 octobre 2016 à Nice AFP/Archives - VALERY HACHE
  • François Fillon en meeting le 9 novembre 2016 à Lille
    François Fillon en meeting le 9 novembre 2016 à Lille AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
  • Alain Juppé en meeting le 9 novembre 2016 à Bordeaux
    Alain Juppé en meeting le 9 novembre 2016 à Bordeaux AFP/Archives - GEORGES GOBET
  • Anne Levade, présidente de la Haute Autorité pour la primaire, le 21 septembre 2016 à Paris
    Anne Levade, présidente de la Haute Autorité pour la primaire, le 21 septembre 2016 à Paris AFP - Eric FEFERBERG
Publié le
Centre Presse Aveyron

Pour la première fois, la droite organise les 20 et 27 novembre une primaire, avec sept candidats dont un ancien président et deux anciens Premiers ministres, pour choisir son représentant à la présidentielle de 2017, en affichant une certitude: ravir le pouvoir aux socialistes.

Marquée par l'élection surprise aux Etats-Unis du milliardaire populiste Donald Trump, cette compétition, inédite à droite, met aux prises sept candidats, dont six issus du parti Les Républicains.

L'organisation d'une primaire n'allait pas de soi dans une famille politique encore imprégnée de la figure tutélaire du Général De Gaulle, pour qui la présidentielle était "la rencontre entre un homme et le peuple de France". Mais après le succès populaire de la primaire de la gauche en 2011 et la défaite de Sarkozy, elle s'est imposée à droite.

Selon les sondages, les deux finalistes de cette primaire "de la droite et du centre" seraient M. Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac (1995-1997) et actuel maire de Bordeaux, et l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy (2007-2012). François Fillon arriverait en troisième position.

Mais l'ex-Premier ministre de Sarkozy, dont le programme fouillé, le style tout en sobriété et les performances lors des débats télévisés sont salués, pourrait créer la surprise.

Selon un sondage Odoxa publié vendredi, il gagne une dizaine de points, à 20%, et talonne désormais Sarkozy (26%).

Les mêmes sondages prédisent unanimement la victoire de Juppé au soir du 27 novembre, une hypothèse que réfutent les sarkozystes, pour qui ces études méconnaissent la réalité du corps électoral de cette primaire.

Savoir qui viendra voter est en effet la grande inconnue du scrutin.

Dans le cas où seuls les sympathisants LR iraient, Sarkozy, qui reste le préféré dans son parti, pourrait remporter la mise. Un corps électoral élargi aux centristes ferait pencher la balance vers le maire de Bordeaux, qui a reçu le soutien de François Bayrou, président du MoDem et bête noire de Sarkozy et de Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI. A moins que Fillon joue le trouble-fête.

- Psychodrame de 2012 -

Selon un reproche récurrent des sarkozystes, qu'Alain Juppé veuille gagner avec l'aide des centristes, et même d'une partie de la gauche, l'amènerait, selon eux, à exercer une "alternance molle", quand leur propre champion conduirait au contraire la "véritable alternance" avec le quinquennat "désastreux" de François Hollande.

"Je suis le seul qui peux battre largement Marine Le Pen", présidente du FN, au second tour de la présidentielle, réplique Juppé, un argument réitéré avec force par ses soutiens depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.

La droite espère être en mesure de réunir au moins trois millions de personnes. Il y a plusieurs raisons objectives à cela: faire au moins aussi bien que la gauche en 2011, conforter la crédibilité du gagnant qui serait élu sur une large assise.

La troisième raison est d'ordre pécuniaire et vitale pour un parti aux finances exsangues: chaque électeur versera deux euros à chaque tour, en plus de signer une charte lui demandant de s'engager à "respecter les valeurs républicaines de la droite et du centre".

La somme récoltée permettra aussi à LR de récupérer l'avance globale de 5 millions d'euros accordée aux candidats pour les aider à faire campagne (qui s'ajoute à leurs fonds propres, constitués des dons de leurs partisans). L'éventuel solde sera réservé au gagnant pour la campagne présidentielle.

Tous les électeurs régulièrement inscrits sur les listes électorales peuvent voter dans l'un des 10.228 bureaux de vote partout en France. Les Français de l'étranger, qui se sont pré-inscrits, voteront par voie électronique.

Pour éviter le psychodrame de la guerre Fillon-Copé de 2012, l'opération est supervisée par une Haute Autorité "strictement indépendante de tout parti politique" et placée sous la direction de la juriste Anne Levade. Côté politique, y est adjointe une "Commission nationale d'organisation", dirigée par le député LR Thierry Solère.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?