Interception au péage de Millau : le douanier veut l’arrêter, il fonce au risque de le tuer

  • Les faits se sont produits le 2 mars au péage de l’A 75 après le viaduc de Millau.
    Les faits se sont produits le 2 mars au péage de l’A 75 après le viaduc de Millau.
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Centre Presse Aveyron

Toute la question que le tribunal présidé par Sylvie Rouanne avait à trancher vendredi après-midi, était de savoir si le conducteur d’un véhicule avait vraiment eu l’intention de renverser le douanier  qui voulait l’arrêter au péage de l’A 75 à Brocuéjouls le 2 mars dernier. Le prévenu insiste : il a tourné le volant dans la direction opposée au douanier. Ce dernier défend le contraire. Et assure au tribunal qu’il a dû faire un écart et qu’il a bien eu la frayeur de sa vie, sans pour autant avoir eu la tentation de faire un usage légitime de son arme de service.

On a donc frôlé le drame. Rien pourtant ne prédisposait ce prévenu de 38 ans à un tel exercice : condamné certes à 11 reprises depuis 1997 (vols, stups, violences...), il s’était « rangé » des voitures si l’on peut dire. Car il en a volé une du côté de Montpellier quelques heures avant de refuser d’obtempérer devant le douanier. Et d’expliquer au tribunal qu’en pleine nuit, il n’avait pas trouvé d’hôtel et qu’il avait décidé de rentrer chez lui à Clermont-Ferrand avec un copain, qui lui a donné un petit coup de main au passage pour s’emparer d’un véhicule dormant dans une rue.

Ayant franchi le viaduc de Millau, le conducteur et son passager n’ont pas voulu céder aux injonctions du douanier précisément parce qu’ils avaient volé la voiture. Ils ont tellement foncé pour échapper à leur arrestation qu’ils ont quitté la route un ou deux kilomètres plus loin : fuyant alors à pied, ils ont été rattrapés par les gendarmes.

Tous les faits sont reconnus, sauf la volonté de nuire physiquement au douanier auquel le conducteur a présenté aussitôt ses excuses. « Il a même au cours de sa garde à vue demandé les bandes video des caméras de surveillance pour prouver qu’il disait la vérité et a voulu éviter le douanier », a plaidé Me Galandrin. Manque de bol la video est occultée par la présence d’un semi-remorque. Le casier du prévenu plaide mal pour lui et le substitut du procureur, Antoine Wolff, est convaincu qu’« il a sciemment eu un comportement dangereux pour les autres ». Et de réclamer neuf mois ferme avec mandat de dépôt à l’audience.

Le tribunal tranche : huit mois de prison aménageables, sans mandat de dépôt. Son copain, dont le rôle dans cette histoire reste au second plan, hérite de 100 jours amende à 5 €.

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