Usine Bosch : 17 M€ d’investissements gelés, les syndicats inquiets

  • L’intersyndicale déplore le gel des investissements prévus sur le site d’Onet-le-Château.
    L’intersyndicale déplore le gel des investissements prévus sur le site d’Onet-le-Château.
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Centre Presse / Philippe Henry

L’annonce faite à l’issue de la rencontre, la semaine dernière, avec les responsables de la division diesel du groupe Bosch a suscité « l’inquiétude » de l’intersyndicale. Mardi, ses représentants ont tenu à faire front commun après le gel des investissements sur le site d’Onet-le-Château, prévus initialement en juin 2017 et déjà repoussés. Ce sont 17 millions d’euros qui devaient être employés dans l’installation de deux lignes d’injecteurs dernière génération. « Cette annonce assombrit l’avenir de notre usine et ne nous permet par d’avoir une visibilité pour cette fin d’année et au-delà de deux à trois ans sur notre survie », déplore les membres de l’intersyndicale. Pour Yannick Anglarès, représentant CGT, il est primordial de « cesser la diabolisation du diesel ». « Cette campagne va nous conduire à une catastrophe industrielle comme la crise de la sidérurgie dans les années quatre-vingt », clame-t-il.

Depuis 2013, le marché du diesel en France est passé de 73 % à 47 %. Une baisse qui entraîne logiquement une diminution des commandes (près de 70 000 pièces de moins en avril). D’ailleurs, les 28 mars, les 3, 17 et 24 avril derniers, quelque 600 à 650 salariés avaient subi quatre journées d’arrêt prélevées sur le compteur temps collectif (des jours de RTT imposés par la direction de l’usine) mis en place dans le cadre de l’accord sur la compétitivité de 2013. « Nos inquiétudes sont que ces jours d’arrêts se multiplient dans les semaines à venir, confie Yannick Anglarès. Sauf que ce compteur n’est pas extensible. Si on arrive au bout, ce sera du chômage partiel. » Pour autant, « les hommes politiques locaux ont pris pleinement conscience des enjeux, estime les syndicats. Ce sont plus 1 000 emplois qui sont en jeu, sans compter les 10 000 personnes qui en vivent dans le département ». Plus largement, « il est clair que rien n’a été mis en place pour faire face à une baisse aussi rapide des ventes de moteurs diesel », déplore Julien Rul, représentant du syndicat Sud. « Tout n’est pas sombre, soufflent-ils. Mais notre rôle est de tirer la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard. »

Pasquesoone : « la baisse du diesel a été comme une douche froide »

« En l’espace de quelques mois, les commandes ont grandement diminué. Aujourd’hui, nous sommes en surcapacité de production. Et face à cette baisse, investir n’a pas de sens », explique Olivier Pasquesoone, directeur de l’usine Bosch d’Onet-le-Château. « Nous sommes actuellement en pleine réflexion pour y faire face. Il est clair que cette baisse des ventes de diesel a été une douche froide. Nous essayons de voir comment mettre en place plus de flexibilité ». Et le directeur de l’usine d’évoquer la possibilité d’ajuster le nombre « d’intérimaires restant », soit une vingtaine aujourd’hui.

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