Mazars, Blanc, Viala... Qui sont les nouveaux députés de l’Aveyron ?

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Publié le
Centre Presse

Il a mené sa campagne comme une plaidoirie avec la force de conviction, la maîtrise du dossier et le souci du détail qui anime l’avocat au barreau de l’Aveyron. Le jury populaire l’a suivi, le voilà sur les bancs de l’Assemblée nationale. Stéphane Mazars sait porter les coups, il sait aussi et surtout les encaisser. Et de biens plus douloureux que n’en impose le débat politique : la mort emporte sa mère la semaine dernière. « Il aurait tant voulu qu’elle le voit député », souffle un de ses proches. Une victoire au goût amer, donc, et un destin au parfum cruel : son père décédait il y a cinq ans à quelques jours du premier tour des législatives de 2012 où il était déjà candidat.

Parcours de fond

Car Stéphane Mazars n’a pas pris goût à la politique, comme tant d’autres, avec la vague macroniste. Dès 2008, il accepte la proposition du socialiste Christian Teyssèdre qui veut nourrir sa liste municipale de représentants de la société civile. Teyssèdre maire, il sera (et l’est encore) son adjoint aux sports. En fait, c’est chez les radicaux de gauche que Stéphane Mazars fait vivre les « valeurs d’humanisme et de justice » qu’il a chevillées au corps. Et c’est Anne-Marie Escoffier, candidate PRG aux sénatoriales qui se rapproche de lui pour en faire son suppléant. élue, la sénatrice est appelée en juin 2012 au gouvernement comme ministre déléguée à la Décentralisation. Et voilà Stéphane Mazars sénateur le mois suivant. Il rendra son fauteuil à Mme Escoffier, en mai 2014 quand elle cessera d’être ministre.

Une belle revanche pour celui qui, quelques semaines plus tôt, quittait la campagne des législatives au premier tour. Candidat PRG, soutenu par le Modem et... l’ancien député UDF Jean Briane, il appelle à voter au second tour pour la socialiste Monique Herment-Bultel. Cette navigation contrôlée fait de lui un « centre gauche assumé » qui va sur les bancs du Sénat faire à l’époque ses armes législatives, cornaqué par son président de groupe - et qui va devenir son ami - le Cantalien Jacques Mézard, aujourd’hui ministre de l’Agriculture. Les grandeurs et servitudes du rôle d’élu national ne font pas peur à ce bourreau de travail. Mieux encore, il y prend goût. Sa candidature à ces législatives 2017 tombait sous le sens, son engagement à la République en Marche s’imposait comme une évidence.

Le goût des autres

L’endurance est une vertu en politique. Et un atout pour ce coureur de fond impénitent. Stéphane Mazars court les marathons ici et ailleurs, tombe celui de Londres en 2 h 50, sans marcher sur les pieds de personne : « Le sport, c’est d’abord du lien social », insiste-t-il. Le goût des autres doit faire ménage avec le dépassement de soi. Jeune, Stéphane Mazars nourrissait des ambitions mesurées. C’était d’abord le foot dans l’équipe Laguiole-Huparlac, les copains de Saint-Matthieu, la quiétude d’une famille aimante à l’ombre de l’épicerie familiale. Il se rêvait infirmier, le voilà avocat, somme toute c’est bien aider son prochain qui guide le collégien laguiolais quand il descend à Rodez préparer un bac médico-social. Il n’en gardera que l’essentiel : la rencontre avec celle qui deviendra sa femme, Anna, d’Espalion. Mais une attirance bien différente le pousse, allez savoir pourquoi, à quitter la blouse pour la robe. Il s’inscrit alors à la fac de droit de Montpellier pour exercer dans les prétoires, à Millau d’abord, à Rodez ensuite.

Le parcours de Stéphane Mazars est ainsi jalonné de destins, comme tout un chacun. Celui qui se dessine aujourd’hui est de bien défendre son territoire dans la représentation nationale. Le coureur de fond veut la jouer collectif, c’est au côté de son équipe, à commencer par sa suppléante Pauline Cestrières, 40 ans, agricultrice à Saint-Amans-des-Cots, qu’il veut construire le dialogue avec les Aveyronnais pour mieux plaider leur cause.

(Texte : Christophe Cathala, photo : José Antonio Torres)

C’est avec un œil tout neuf - et « une petite appréhension aussi » - qu’Anne Blanc s’apprête à rejoindre l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Pourtant, et paradoxalement, parmi les nouvelles têtes souvent issues de la société civile et portées par la République en Marche, cette mère de quatre enfants va se poser comme une cumularde et aura du mal à incarner la « politique autrement » issue du macronisme, à tout le moins sur le Ségala, composante de cette 2e circonscription de l’Aveyron.

Maire de Naucelle depuis 2001, conseillère départementale du canton, et présidente de la communauté de communes du Pays ségali, Anne Blanc a déjà entendu maintes fois la remarque, mais il lui en faut plus pour la toucher. « Je n’ai jamais été guidée par une ambition politique », se défend-elle, bien consciente qu’elle aura du mal à en convaincre certains, surtout sur le Ségala. « J’ai des détracteurs, évidemment », souffle-t-elle en souriant. « J’ai pris quand ça s’est présenté...», poursuit celle que le dynamisme et la volonté d’aller de l’avant ont naturellement portée en tête d’une liste municipale marquée par le renouveau - déjà ! - en 2001, à 35 ans, pour succéder à Edmond Issac.

« On était un certain nombre à vouloir faire bouger les choses à Naucelle. Mais il fallait aussi proposer », lâche-t-elle pour expliquer cet engagement sans calcul. « C’était spontané... un peu de l’inconscience... Si j’avais pensé être élue, je n’y serais certainement pas allée », rigole-t-elle avec le recul. Propulsée maire, l’infirmière native de Baraqueville surpasse ses craintes et ses appréhensions et se jette dans la fosse où, dit-elle, elle gagnera « le respect et le soutien » d’élus autrement plus chevronnés.

La « gifle » de 2014

Il faut croire aussi qu’elle a gagné en crédibilité auprès de la population puisqu’elle est réélue en 2008, prend aussi les rênes de la communauté de communes, avant de se représenter devant les Naucellois en 2014. Si elle conserve la mairie, ce n’est qu’avec quelques voix d’avance sur Vincent Sudres : « J’ai gagné mais j’ai pris une gifle », consent-elle sans détour. « Il y avait beaucoup d’éléments à prendre en compte mais j’ai pris ça comme un signal ». Sa proximité, son engagement, et surtout son « sens de l’intérêt général (sic) » lui ont permis de retrouver une certaine assise électorale sur le secteur, comme en atteste un an plus tard une élection plus nette au niveau du nouveau canton. Qu’elle ait été plébiscitée par la partie naucelloise ne lui a pas échappé, mais Anne Blanc a pu mesurer dans l’intervalle la responsabilité et une certaine obligation de résultats qui accompagne tout exécutif local.

Sur un fil

Élue dimanche soir, Anne Blanc, si elle mesure le poids de la vague Macron, s’apprête désormais à représenter - « à défendre ! » - un territoire nouveau pour elle mais dont la campagne lui a permis de mesurer les contours et les attentes. C’est vrai pour le Villefranchois, ça l’est aussi et surtout pour le Bassin. « C’est une entité que je commence à sentir », explique-t-elle. Les sujets ne manquent pas et Anne Blanc couleur Macron sait qu’elle est attendue au tournant, et que son soutien au gouvernement sera à rapprocher des sujets locaux. « Malgré les sollicitations, et hormis la carte du PRG (Parti radical de gauche, NDLR) que j’ai prise sur une année, je n’ai jamais souhaité rejoindre un parti, justement pour conserver ma liberté d’expression. »

Aujourd’hui, si elle se fait forte de porter la voix de la ruralité au plus haut niveau - « les modes de vie sont tellement plus compatibles ici avec l’idée que je me fais de l’être humain » -, Anne Blanc mesure qu’elle va devoir marcher sur un fil. « Il faut remettre les gens en mode espérance », assène-t-elle toutefois, persuadée que le Macronisme est aujourd’hui la meilleure recette pour y parvenir.

« Je suis assez candide...», conclut-elle dans un sourire. Ce doit être l’expérience...

(Texte : Pascal Laversenne, photo : José Antonio Torres)

« Dans cette circonscription, on ne fait jamais comme les autres ». Cette phrase, trahissant une certaine déception, est celle de Jean-Louis Austruy. Il l’a lancée dimanche soir, prenant acte de la victoire de son concurrent, le député sortant Arnaud Viala. Qui pourrait dire le contraire dans ce territoire qui abrite le Larzac, terre de luttes par excellence ? De là à avancer qu’Arnaud Viala est un rebelle, il y a un pas. Celui qui fut longtemps appelé le jeune élu, quand il entra au conseil général en 2004, il avait alors tout juste trente ans, a plutôt l’âme d’un fidèle. Une fidélité vouée à son territoire, le Lévezou, et à la droite, sa famille politique.

2008, année charnière

En 2009, dans un entretien à Centre Presse, il reconnaissait susciter une certaine jalousie par son envie de gravir les échelons de la vie politique. Il faut dire que c’était au sortir d’une année 2008 qui le vit sauter plusieurs marches. Cette année-là, il fut en effet à plusieurs reprises à la une des journaux. Assez loin du temps où il pilotait le syndicat d’initiative Pareloup-Lévezou, avec la fraîcheur de ses 25 ans. En 2008, il a accédé au fauteuil de maire de son village de Vezins, après avoir bousculé Claude Sellier, et, dans la foulée, fut à deux doigts prendre le conseil départemental. Dans une primaire à droite à quelques heures du choix de la succession de Jean Puech au perron du Département, Arnaud Viala s’était incliné de deux voix derrière Jean-Claude Luche. Qui devint donc le président du Conseil départemental. Le jeune député avait donc fait parler de lui.

À ses « jaloux », Arnaud Viala a toujours répondu la même chose : « J’ai choisi la politique pour mener mon envie de défendre au mieux mon territoire ». Un Lévezou qu’il connaît comme sa poche, dans lequel pas un projet ne lui échappe des yeux, depuis son village de Vezins, ou plus précisément du bourg de La Clau où il habite. Mais Arnaud Viala a toujours vu au-delà des lacs. Agrégé d’anglais, il présida longtemps aux destinées de l’antenne ruthénoise de l’université Champollion. En développant notamment plusieurs filières et lui donnant une véritable assise dans le paysage universitaire. « Un plus pour notre territoire » se réjouissait-il. Il fut également à la présidence d’Aveyron Expansion, lui offrant une vision d’ensemble de l’économie du département, comme on voit l’Aveyron se découvrir depuis le Mont-Seigne.

De quoi lui donner aussi le goût d’aller voir plus haut à l’heure de l’élection d’Alain Marc au Sénat, laissant libre le fauteuil de député dans la troisième circonscription en 2015. Pas vraiment gêné par le socialiste Pierre Pantanella dans son ascension, Arnaud Viala a rapidement pris ses marques dans le palais Bourbon en septembre 2015. Député travailleur et fourmillant d’idées, il se fait fort de le mettre en avant toute son activité de député. Multipliant notamment les conférences de presse dans sa permanence de Millau pour dresser des points d’étapes sur les dossiers en cours.

Avec cette réélection, Arnaud Viala a franchi une nouvelle marche dans son ascension politique. Car dans les rangs de la famille « Les Républicains », cette victoire sur la vague Macron lui confère en quelque sorte un nouveau statut. Au milieu des 125 autres membres de sa famille qu’il va retrouver sur les bancs de l’assemblée nationale, il a d’ailleurs décidé de faire entendre sa voix. « Je l’ai dit depuis un petit moment, notre famille doit se remettre en question. C’est la première chose que je dirai lorsque je vais la retrouver » glissait-il, dimanche soir. Après avoir à plusieurs reprises lancé qu’il ne souhaitait pas être dans une opposition systématique au gouvernement.

Dit comme cela, venant d’un jeune député âgé de 43 ans, on croirait entendre l’accent rebelle du Sud-Aveyron... Et allez savoir où tout cela le mènera.

(Texte : Philippe Routhe, photo : Eva Tissot, ML)

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