«Brainstorming» et «apéro convivial» pour les députés REM réunis en séminaire
Appels à l’« audace », exercices de « team-building », apéro convivial : les députés de la République en marche, réunis en séminaire jusqu’à mardi, veulent « construire une culture commune » pour « repartir sur de bonnes bases », à une semaine de la rentrée parlementaire.
Après un « mot d’accueil » de leur chef de file, Richard Ferrand, qui les a exhortés à « l’audace », alors que le contexte social et politique s’est tendu depuis l’été, place à des exercices d’esprit « start-up ».
En cercle, du plus jeune au plus âgé, ils ont fait « un petit jeu », a rapporté l’un d’eux. Marchant un peu au hasard, ils devaient s’arrêter avec la musique et répondre à des questions du type : « Qu’est-ce qui nous motive ? ».
Journée de « coworking »
Quelque 290 élus se sont inscrits pour ce séminaire à huis clos jusqu’à mardi aux Docks d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), selon une source parlementaire, sur les 313 membres du groupe depuis le départ de M’jid El Guerrab, mis en examen pour « violences volontaires avec arme ». Le président de l’Assemblée, François de Rugy (REM), présent, ne s’est pas exprimé devant la presse à l’arrivée, ni Manuel Valls (apparenté REM).
Encadrés de formateurs extérieurs, choisis par le pôle formation du groupe, et après un « gros travail en amont » selon Laurent Pietraszewski, lui-même ex-spécialiste des ressources humaines, les élus avaient répondu à un questionnaire sur leurs attentes pour cette journée de « coworking ».
Ils se sont retrouvés en plus petits groupes pour d’autres ateliers « dans un état d’esprit très start-up », a tweeté Marie Guévenoux, photo à l’appui.
« On a eu ce matin une séance de brainstorming, pour réfléchir au type de député on voulait être, à ce qui nous avait gêné, ce dont on était fier. Des choses quasiment intimes », a-t-elle ensuite expliqué, se réjouissant que tous aient « à peu près le même ressenti ».
« L’idée, c’est à travers des petits exercices, de créer de la cohésion, pas de manière du tout artificielle, mais à travers des choses un peu différentes, de se côtoyer, de discuter, de rigoler », selon l’un des porte-parole du groupe, Hervé Berville.
Après cette étape pour « mieux partager les richesses que chacun porte en lui », la journée de mardi vise à « travailler de manière approfondie sur les grands textes » de rentrée, dont la loi antiterroriste et le budget, selon M. Ferrand.
L’adoption des lois « ne suffit pas, il faut aussi de la promotion », a notamment souligné Sacha Houlié, vice-président de l’Assemblée.
Réfutant tout couac en session extraordinaire au sein du groupe, qu’un premier séminaire en juin n’avait pas permis d’éviter, M. Ferrand a assuré que tout irait « encore mieux » après ces journées.
À ceux qui lui ont reproché sa discrétion avant l’été, l’élu, qui compte rester à son poste, a rétorqué qu’il ne fallait « pas confondre être présent au travail et être absent dans les médias ».
Présidente de la commission de Lois, Yaël Braun-Pivet n’a également rien vu « quoi que ce soit de problématique » dans la dernière session, Olivia Grégoire jugeant cela « loin derrière » et l’état d’esprit pas à « panser les plaies ».
« Toujours en phase d’apprentissage »
Plusieurs députés ont toutefois assuré avoir planché sur le règlement de l’Assemblée durant la pause estivale, même si « le livre est assez épais », comme l’a observé Bruno Fuchs (apparenté MoDem).
Certains reconnaissaient être « toujours en phase d’apprentissage », telle Laetitia Avia, Xavier Roseren prédisant un nouveau départ « sur des bonnes bases » après de « petits calages ».
Plusieurs membres du gouvernement, dont Édouard Philippe, devaient participer à un dîner précédé d’un « apéritif des territoires ». Chaque député avait été invité à apporter des spécialités : tomme de 9 kilos pour une élue, « Jésus » de Lyon pour Bruno Bonnell, Ricard pour Aurore Bergé, bières amiénoises pour Barbara Pompili...
Le Premier ministre devait aussi faire un passage mardi à la journée parlementaire MoDem, dont le chef de file Marc Fesneau a assuré sur LCP être « pleinement entendu, pleinement en dialogue avec les collègues de REM ».