Le village de Conques ambitionne de devenir Grand site de France

  • Le magnifique tympan de l’abbatiale Sainte-Foy attire, chaque année, des centaines
    Le magnifique tympan de l’abbatiale Sainte-Foy attire, chaque année, des centaines
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Centre Presse / Joel Born

Malgré le ciel gris de ce mercredi de septembre, les rues du village de Conques restent particulièrement animées. Des groupes de retraités, de lycéens ou bien encore de motards ont remplacé la clientèle habituellement familiale de la période estivale. Tandis que de jeunes pèlerins quittent la place de l’Abbaye, sac au dos, quelques dizaines de touristes découvrent le tympan de l’abbatiale, une merveille de l’art roman. Évoquant la renommée internationale du village, l’une des guides annonce une fréquentation annuelle de l’ordre de 600 000 visiteurs, dont 30 000 pèlerins. Des touristes qui viennent du monde entier.

L’une des volontés de la municipalité de Conques-en-Rouergue consiste, on le sait, à améliorer l’accueil et la sécurité des milliers de touristes et pèlerins qui visitent chaque année ce haut lieu de l’art roman.

Dans le cadre de l’appel à projets « Plan Massif », plusieurs dossiers conquois ont été retenus. Ainsi, après l’installation de deux écocompteurs destinés à mieux quantifier le flot des pèlerins deux toilettes sèches vont être aménagées - une en amont du hameau de Saint-Marcel, l’autre sur les hauteurs de Noailhac, à environ 3 km du bourg - pour un investissement de 60 000 € hors taxes ; ainsi que trois nouvelles aires de pique-nique (15 000 € HT), deux sur la commune de Conques, l’une sur le chemin Sénergues-Saint-Marcel, à hauteur des toilettes sèches. Autre dossier conséquent, la sécurisation de la traversée du GR65, dans le faubourg de Conques, la vitesse sur la Départementale 901 et l’accès au pont romain constituant deux points noirs, en période de forte fréquentation touristique.

L’objectif est de ralentir les véhicules à hauteur du carrefour, situé au bas du village et d’aménager une traversée pour les marcheurs dans le prolongement du GR65 et du pont romain. Dans le cadre de cet aménagement, dont le coût est estimé à 50 000 € (HT), l’accès vers le village de Conques par la RD42 devrait être mis en sens unique. La création de nouvelles aires de stationnement, avec paiement automatique, est également en cours de réflexion, ce qui pourrait bien provoquer quelques nouvelles polémiques...

La commune souhaite valoriser le tympan de l’abbatiale Sainte-Foy (notre édition du 25 août) par un éclairage polychrome. Ce spectacle visuel (sans son) permettra au public de redécouvrir les polychromies originelles du XIIe siècle. Cette lecture revisitée du tympan sera donnée, gratuitement, tous les soirs, à la tombée de la nuit. Elle agrémentera la présentation du tympan par les moines de l’abbaye et la visite des tribunes de l’abbatiale, avec le mini concert d’orgue. L’illumination polychrome du tympan devrait être opérationnelle à Pâques 2018, pour un coût estimatif de l’ordre de 140 000 € HT.

Les élus conquois ont également décidé de franchir le pas du numérique, à travers un parcours de visite numérique sur tablettes. Ce parcours multimédia, composé d’un commentaire audio et d’éléments additionnels (photos, vidéos) permettra au public de mieux découvrir et comprendre l’abbatiale dans son ensemble, les vitraux de Soulages et le trésor de Sainte-Foy.

Dans un premier temps, ce parcours sera présenté en trois ou quatre langues, avec une version grand public. Une version familiale, intégrant des jeux pour les plus jeunes, complétera cet ensemble (le service sera payant), qui devrait être opérationnel la saison prochaine.

Viendra, viendra pas ? La venue de Nicolas Hulot à Conques était initialement prévue le 22 septembre. Avant qu’il ne soit nommé ministre de la Transition écologique et solidaire. Depuis, les choses ont évidemment changé et sa venue a été reportée à une date ultérieure. « Mais il viendra, d’ici quelques semaines », assure le maire de Conques-en-Rouergue, Bernard Lefebvre.

En attendant la visite du médiatique ministre d’état, élus, techniciens et acteurs du tourisme peaufinent le dossier de Grand site d’Occitanie, appelé à suppléer le Grand site Midi-Pyrénées. Dans la foulée, et comme son voisin lotois de Rocamadour ou la cité de Carcassonne, Conques envisage d’instruire un dossier Grand site de France. Si le Languedoc-Roussillon comprend plusieurs Grands sites de France avec la Camargue, le Pont du Gard, le Canigou et Saint-Guilhem-le-Désert, l’ancienne région Midi-Pyrénées n’en compte aucun. Ce classement est conditionné par un cahier des charges particulièrement contraignant, incluant notamment un périmètre de protection autour du site de Conques particulièrement important. Ce qui risque de poser des problèmes d’emprise foncière. « Le dossier Grand site d’Occitanie constitue un bon galop d’essai, souligne Bernard Lefebvre. La procédure des Grands sites de France est une procédure longue. Nous l’avons enclenchée et nous avons arrêté le périmètre. J’attends la visite de l’inspecteur régional pour qu’il donne son avis et l’on se dirige vers la création d’un syndicat mixte. »

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