Rodez peut-il déjà rêver de Ligue 2 ?

  • Le coach ruthénois Laurent Peyrelade félicite son double buteur Jérémy Mellot, samedi. Les sang et or peuvent être heureux. Jean-Louis Bories
    Le coach ruthénois Laurent Peyrelade félicite son double buteur Jérémy Mellot, samedi. Les sang et or peuvent être heureux. Jean-Louis Bories
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Centre Presse / Aurélien Parayre

Avec trois nuls et cinq victoires au compteur - la dernière enregistrée samedi devant les caméras de Foot + et aux dépens de Lyon Duchère à Paul-Lignon -, le Rodez Aveyron football est seul leader de la 3e division française. Historique. Toujours invaincu au quart du parcours alors qu’il est promu à ce niveau, il a de surcroît déjà affronté beaucoup de gros bras du championnat et dispose d’un match en plus à jouer. Doit-il d’ores et déjà faire évoluer son objectif de maintien vers celui de la montée en Ligue 2 ?

L’exemple amiénois

à ceux qui renverraient le Raf à son statut d’équipe promue pour lui signifier une impossibilité à jouer la montée en L2, l’argument de réponse se trouve 800 km plus au nord : à Amiens. En effet, les hommes de Christophe Pélissier sont passés, lors des deux dernières années, du National à la L1. Deux accessions successives donc, avec une ossature de joueurs qui n’a que très peu évoluée entre-temps. Tiens, tiens...

Défense de fer, projet de jeu béton

Seule équipe invaincue et partageant le titre de meilleure défense avec le Red Star (5 buts encaissés en 8 matches), le onze ruthénois est d’une solidité à toutes épreuves. Les défenseurs sont monstrueux, leurs performances XXL. Daillet, Bardy, mais aussi Sanaia ou Poujol, et évidemment les latéraux Mellot et Chougrani enchaînent les prestations de grande classe. En 4-4-2 comme en 3-5-2, ça ne passe pas. Ou alors, dans le but, Basilio fait ce qu’il faut. Mieux, défendre est un objectif commun à tous dans cette équipe. La base même de son projet. Un projet de jeu qui a le don d’être clair et suivi à la lettre à chaque fois. Pourquoi ça changerait ?

Osmose et dynamique

D’autant qu’il ne date pas d’hier. L’incroyable saison dernière ponctuée par l’accession a déjà été bâtie sur cela. Un bloc bas qui se projette vite vers l’avant et marque beaucoup (deuxième meilleure attaque). Avec une ambition collective supérieure aux prétentions individuelles. Et une solidarité sans faille. Souvent verbalisée et invoquée dans le monde du foot, mais que trop rarement réelle, la véritable osmose du groupe ruthénois joue à plein dans ses performances. Et permet à la dynamique de perdurer malgré des rotations qui laissent souvent des gars en tribunes.

Limites inconnues

Enfin, à deux ou trois exceptions près, les Ruthénois découvrent ce championnat de National 1. Et si d’aucuns craignaient que la marche soit trop haute, Boissier, Da Silva, Mellot ou encore Bardy montrent qu’ils sont largement au niveau. Inversant même l’interrogation. Puisqu’on ne sait désormais plus où sont leurs limites intrinsèques.

L’exemple concarnois

Partis comme des fusées à l’été 2016, les promus concarnois ont même été sacrés champions d’automne l’an passé en National. Surfant totalement sur la dynamique de la montée, ils ont pourtant terminé au final... onzièmes ! Ils ont été contraints de partager un fauteuil de leader qu’ils n’avaient pas quitté avant lors de la 20e journée, avec 35 points. Et 14 matches plus tard, ils s’étaient inclinés à neuf reprises...

Longueur et gros budgets

Voilà, l’écueil principal pour le Raf : durer. Car ce n’est pas aussi simple de rester en tête en National qu’en CFA (Rodez l’avait prise à la 8e journée pour ne plus la lâcher la saison dernière). En cause ? Les longs déplacements, notamment. D’autant que les Aveyronnais, disposant d’un budget de 1,8 ME, ne peuvent pas se permettre des conditions de voyages à hauteur de celles des écuries professionnelles. Et les différences de moyens avec les poids lourds de la poule (Laval, 8,4 ME, Red Star, 7,5 ME ou Grenoble, 3,6 ME...) vont forcément se voir au fur et à mesure de l’avancée dans ce championnat si énergivore.

Trop tôt à découvert

Si très gênant jusque-là, le piège tactique que tend le club du piton à chacun de ses adversaires va forcément pâtir de son succès. Les adversaires vont se méfier davantage et trouver des solutions. Rodez se retrouve ainsi bien trop tôt à découvert. Sans compter l’énergie qu’il va y laisser s’il se prend au jeu et l’influx gaspillé à regarder vers le haut.

Surrégime, manque d’expérience

D’autant qu’on ne peut pas occulter la possibilité que ce début de saison tonitruant des Aveyronnais s’explique par le fait que chacun des joueurs soit actuellement à 120 % de son potentiel. Possible sur deux mois, pas sur dix. Surtout, l’expérience du très haut niveau fait défaut à cette formation dans laquelle seul Poujol a déjà connu véritablement le professionnalisme. Une donnée capitale quand on sait que la lumière - médiatique - accompagne le succès. Et qu’elle est bien souvent escortée par des sollicitations extra-sportives et un chant des sirènes entêtant.

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