Le parc naturel régional de l’Aubrac se fera finalement sans Espalion

Que ce soit au syndicat mixte de préfiguration du parc naturel régional (PNR) de l’Aubrac ou à Espalion, ce n’est ni un coup de théâtre ni un coup dur porté au devenir de chacun. Il n’en demeure pas moins que le refus d’Espalion par son conseil municipal (17 contre, deux abstentions et 7 pour) d’adhérer au futur PNR interpelle quand on sait, encore avec l’actualité de la déviation d’Espalion, combien la cité des peintres avec ses 4 500 habitants est souvent citée comme la porte d’entrée du Nord-Aveyron, voire même la capitale !

« Espalion a jugé que ce n’était pas dans son intérêt, nous prenons acte. Cela n’est pas préjudiciable », déclare André Valadier, président du syndicat mixte, ravi de constater que plus de 90 % des communes sollicitées pour intégrer le futur PNR ont répondu favorablement. Toutefois, il rappelle l’historique concernant Espalion : « Il faut savoir, qu’au départ, Espalion n’était pas ressorti dans l’étude du périmètre. C’est à la demande des élus de l’époque qui souhaitaient intégrer le parc, que j’avais parlé du cœur et du corps de l’Aubrac avec son squelette pour faire entrer Espalion ».

Éric Picard, maire d’Espalion, explique sa « position personnelle » sur le fait que « la commune représente 14 % de la population du futur parc alors que sa représentativité aurait été de 1,8 % » d’où le « manque de démocratie » évoquée dans nos colonnes.

Il est bon de préciser que ce refus n’interdit pas d’obtenir des aides financières européennes du programme Leader à travers le Groupe action local (Gal) Aubrac, Lot, Causse présidé par Simone Anglade (lire ci-dessous). Ce fond est certes animé par le PNR mais dépasse les frontières du futur PNR... Ce qui n’est pas sans confusion. Tout comme des communes ont voté favorablement alors que leur intercommunalité a voté contre, voire même n’a pas organisé de vote comme c’est le cas du Comtal-Lot-Truyère. C’est aussi le cas par exemple de Saint-Geniez. La cité marmotte a décidé d’adhérer au parc, pas son intercommunalité.

« L’idée de parc effraie certains mais il faut être vigilant sur l’urbanisme et le monde agricole. Il ne faut pas oublier la différence entre un parc national et un parc naturel régional qui a moins de contraintes. Nous serons l’entrée sud du futur PNR dont le label a une résonance nationale », dit enthousiaste Marc Bories, tout en comprenant le refus de son intercommunalité de ne pas y adhérer, du fait que certaines communes sont déjà en PNR avec celui des Grands Causses.

Un doublon qui ne l’est pas pour Arnaud David, directeur du syndicat mixte, regrettant cette position comme il trouve dommageable le choix d’Espalion : « C’est regrettable pour Espalion de ne pas s’emparer de cet outil de développement. C’est dommage aussi avec les intercommunalités car nous aurions pu mener des actions communes. On va aller par exemple au Salon de l’agriculture sur le tourisme mais comment va-t-on faire avec ceux qui n’y sont pas alors qu’on joue sur la complémentarité. Parler d’une seule voix fait toujours peur ».

Pour finir sur une note optimiste alors que la date limite des votes est fixée à aujourd’hui, il met en avant les 62 communes qui ont répondu favorablement (sur 68) dont 14 communes associées comme Saint-Chély-d’Apcher, La Canourgue, Mur-de-Barrez ce qui rééquilibre l’absence d’Espalion en terme démographique. Et la cité des peintres pourrait, à l’avenir, ne pas attendre la fin de la durée de la charte, soit 15 ans, pour changer d’avis et s’engager dans le PNR.

Un décret datant de l’an dernier le permet mais n’a pas encore été publié. Cela doit passer par le vote d’un nouveau conseil municipal. D’ici là, la déviation aura été achevée et le parc créé...