La Salvetat-Peyralès : Le monument aux morts remonte le temps

  • Le poilu de La Salvetat.
    Le poilu de La Salvetat.
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Centre Presse / Paulo Dos Santos

Certaines interrogations subsistent encore, pas loin de cent ans après la première guerre mondiale, et devraient rester sans réponses, faute de documents. Les monuments aux morts de Pradials et de Blauzac ne livreront jamais leurs secrets enfouis dans des mémoires aujourd’hui disparues.

En revanche, celui situé au cœur de La Salvetat-Peyralès, lieu de la commémoration du 11-Novembre organisée ce dimanche (à partir de 11 h 30), s’est « confié » notamment à Jean-Paul Tranier. L’ancien secrétaire de mairie a exhumé de nombreux documents pour réaliser une enquête historique poussée. Même s’il regrette de ne pas pouvoir expliquer pourquoi la commune compte trois monuments.

C’est en décembre 1921 que le conseil municipal présidé par Casimir Rouziès adopte le projet de l’installation d’un monument aux morts au sein du bourg. Le sculpteur parisien Charles-Henri Pourquet (sa signature est bien visible) est choisi pour réaliser le soldat en fonte. La facture s’élève à 14 200 francs dont 8 000 francs pour la commune, 544 francs de l’État et 5 656 francs apportés par souscription volontaire. Jean-Paul Tranier a ainsi retrouvé 162 personnes natives de La Salvetat qui ont participé au conflit.

Ils sont seulement 150 gravés sur le monument. « On oublie trop souvent ceux qui sont revenus blesser et qui sont décédés peu de temps après. Ils mériteraient d’y être également », met en exergue Jean-Paul Tranier.

Le monument aux morts a été inauguré le 1er mai 1922 en présence du général Castelnau, du président du conseil de préfecture M. Béraldy, des deux députés MM. Roques et Coucoureux et, enfin, de l’inspecteur primaire M. Chaumont.

Ce dernier était là, par ailleurs, pour... inaugurer l’école publique. Sur le mémorial, le sculpteur a réalisé, entre autres, un poilu écrasant un aigle (l’emblème de l’Allemagne), un rameau d’olivier (paix et victoire) ainsi qu’une croix - « normalement, il n’y en a pas sur un monument commémoratif ». Dans ses recherches, Jean-Paul Tranier a ainsi relevé que deux familles avaient perdu trois enfants et quatorze autres deux. Si la quasi-totalité des appelés a été tuée durant les combats, deux soldats n’ont pas survécu à un accident de train (à Saint-Michel-de-Maurienne pour la pire tragédie ferroviaire française avec près de 500 victimes) et à un tir d’un collègue.

Enfin, le monument a été reculé de quelques mètres dans les années 1980 quand André Calvignac était maire. Et le soldat a été repeint il y a deux-trois ans.

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