Aveyron : L’enseignement diocésain annule un spectacle « lié au lobby LGBT »

La compagnie toulousaine L’An 01 arrivera-t-elle à se produire dans les établissements privés en Aveyron ? Rien n’est moins sûr après l’annulation surprise de sept représentations programmées de son spectacle « X, Y et moi ? » dans les jours à venir un peu partout dans le département. Des dates fixées à l’avance, en prévision du festival Nov’Ado #4, chapeauté notamment par la MJC de Rodez.

La troupe originaire de la ville rose, qui a déjà présenté le même spectacle ailleurs en région, a en effet reçu un courrier lui interdisant de se produire dans les collèges et lycées de l’enseignement catholique, et ce jusqu’au 1er décembre. Une lettre signée du sceau de Claude Bauquis, directeur de ce même enseignement en Aveyron et dans le Lot.

Dans un communiqué posté sur leur page Facebook mercredi soir, la compagnie fait part de son étonnement suite à ce revirement de situation plus qu’étonnant. Elle attribue l’annulation de dernière minute à une « publication parue sur Internet via riposte-catholique.fr qui assimile le spectacle à du lobby LGBT ». La genèse de l’article provenant toujours selon la troupe toulousaine par le fait d’« avoir été programmé par le festival des fiertés en juin dernier à Toulouse. Une photo du spectacle avec les comédiens et les comédiennes et le logo du festival récupéré sur Internet circule sur les réseaux sociaux faisant croire que le festival serait l’auteur de ce spectacle. »

Il n’en est rien. Créé en novembre 2016, « X, Y et moi ? » allie une heure de spectacle et une heure supplémentaire de débat avec le public. L’œuvre, qui bénéficie notamment du soutien de la mairie de Toulouse et de l’aide à la création du département de la Haute-Garonne, affiche déjà une cinquantaine de représentations à son compteur. Sans avoir créé, nulle part ailleurs, de polémique.

La MJC de Rodez, dans une lettre de soutien à L’An 01, s’indigne, elle aussi, de cette « publication diffamante et mensongère ». « Nous nous indignons qu’aujourd’hui, sur des sujets de société, le débat puisse encore être confisqué par des esprits malveillants, obscurantistes dont la volonté est d’atteindre à la liberté d’expression (...)». La compagnie, de son côté, ne souhaite pas en rester là. Elle envisage des recours pour faire casser ces annulations, avec l’appui de la maison des jeunes ruthénoise.