Conseil municipal d’Espalion : Jean-Michel Verdu déchu, le pôle touristique débattu

  • Jean-Michel Verdu a voté sans succès lundi soir pour garder son poste d’adjoint.
    Jean-Michel Verdu a voté sans succès lundi soir pour garder son poste d’adjoint.
Publié le
Centre Presse / Olivier Courtil

Vingt-deux élus étaient présents lundi soir au conseil municipal. Le clairon avait bien sonné (ou les oreilles tirées) pour que la séance reportée jeudi dernier, ait bien lieu. D’autant que de nombreux points étaient à l’ordre du jour, à commencer par le transfert des budgets annexes en intercommunalité.

Sur la forme, Jean-Michel Verdu, fut le premier à s’exprimer : « Il faut deux délibérations. Je suis pour le transfert des dettes à l’intercommunalité mais je suis contre une salle polyvalente à 262 500 € qui apparaît pour la première fois. C’est le lapin qui sort du chapeau ». Éric Picard, maire, acquiesce pour dénommer une nouvelle décision modificative et précise : « Il n’y a pas de projet. Ces recettes proviennent de la vente des Loustics, ce sont des réserves ». Dont acte. Cette décision fut adoptée avec cinq votes contre, dont celui de Christine Vernerey qui avait dû donner procuration à David Delpérié (lire ci-contre).

La démarche environnementale votée sur « Zéro phyto en Aubrac » fut l’occasion pour David Delpérié de rappeler que celle-ci émane « d’une action au départ pour le Parc naturel régional de l’Aubrac ». Allusion au vote défavorable du conseil municipal pour adhérer au futur parc qui laisse des traces, encore davantage en fin de soirée... Avant cela, Jean-Michel Verdu, décidément héraut d’un soir, a voté contre la subvention de 23 600 € au CCAS demandant « le rapport d’activités, les comptes pour justifier du montant des subventions ».

Mais c’est le vote du projet de restructuration du pôle touristique « Aux portes des monts d’Aubrac » pour un coût de plus d’un million d’euros qui a mis le feu aux poudres. « Dans un esprit constructif, je me vois mal voter contre ces travaux mais il y a là quatre points à délibérer et non un seul. Nous n’avons pas les éléments en notre possession, c’est grave de ne pas être informé pour prendre une décision, c’est anti-démocratique ». Pour Jean-Michel Verdu, « c’est un dossier très lourd qui engage la Ville. Premier point, on n’a pas eu pleinement l’information, on n’a pas de budget prévisionnel, quels sont les chiffres ? Deuxième point, quel est le statut juridique ? Troisième point, se pose le problème de l’aimante pour les travaux d’étanchéité ».

David Delpérié renchérit en interpellant l’ensemble des conseillers : « Avez-vous les éléments ? C’est un chèque en blanc ». En réponse, Pierre Plagnard dit avoir « un élément de confiance, on a un cabinet de référence, sérieux sur des sujets de ce genre ». Christine Vernerey et Jean-Michel Verdu votent contre, l’équipe Delpérié s’abstient. Enfin est venu le point « du retrait de délégations à un adjoint au maire », tel était le libellé. S’agissant donc de Jean-Michel Verdu, Éric Picard s’explique : « Un article est paru dans la presse le 9 novembre en faveur du PNR alors que la majorité a voté contre. Je considère pour moi que la décision est importante car la durée est de 15 ans. Nous sommes engagés pour l’économie et la jeunesse, ce ne sont pas les orientations du parc. Je lui ai retiré ses délégations ».

Chaque élu de l’opposition mais aussi Jean-Michel Verdu créant de fait une troisième voie d’opposition, ont pris tour à tour la parole. « J’ai voté pour le PNR, j’aurais pu écrire l’article, il a exprimé ses raisons, je trouve que c’est léger » (Girbal). « Quelles sont les erreurs ? Où est la liberté de penser ? C’est une censure et le culte du chef » (Ruffat). « Dans cet article, il n’a attaqué personne. On a le droit de dire ce que l’on pense » (Ausseil). « On bafoue la liberté d’expression et on pratique le double langage » (Delpérié). À la demande de M. Ruffat, le vote se fait à bulletin secret : avec 16 votes contre le maintien du poste d’adjoint, sept pour et une abstention, le sort de M. Verdu fut scellé. Cinq minutes plus tard, ce dernier pouvait se rendre à la séance du conseil communautaire qui se tenait le même soir...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?