Politique : la droite aveyronnaise est-elle constructive ?

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    Politique : la droite aveyronnaise est-elle constructive ?
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Centre Presse / Christophe Cathala

La question peut sembler inopportune aux élus, de quelque bord qu’ils soient : rares sont ceux en effet qui goûtent peu le sens du dialogue et le partage des idées. Mais à droite, cette notion a pris depuis plusieurs mois une autre saveur. D’abord les Constructifs qui, adhérents chez Les Républicains, ont choisi de se rapprocher de la majorité gouvernementale. La plupart d’entre eux ont été exclus de leur parti d’origine. Au point de vouloir construire leur propre mouvement, baptisé Agir, qui ratisse large chez les élus de la droite et du centre.

Qu’en est-il en Aveyron ? Peu d’élus à ce jour se sont prononcés sur leur intérêt à rejoindre ce mouvement qui s’est donné pour viatique de « défendre les idées libérales, sociales, européennes, humanistes et réformistes de la droite et du centre ».

Au centre précisément, le président du conseil départemental Jean-François Galliard, dans la mouvance de l’UDI, avoue partager ces valeurs consignées dans les objectifs du mouvement. Sans chercher à y adhérer pour autant. « Je n’y vois surtout qu’une division de la droite portée par ceux qui ne sont pas d’accord avec la politique que veut mener Wauquiez. Et qui veulent marquer leur différence. Tout cela est hors de mon cercle. Cela dit, il y a de la place, Agir ou non, pour un mouvement entre Macron et Les Républicains. Attendons donc de voir ce qu’ils vont faire. Et attendons aussi de voir ce que dira Alain Juppé à ce sujet...»

La prudence habite aussi le sénateur Jean-Claude Luche. Membre du groupe d’union centriste au Sénat, est-il ouvert au mouvement Agir ? « Wait and see, j’attends de voir. De toute façon, je ne démarre pas au quart de tour avec ce genre de choses car ce n’est pas la politique politicienne qui fera avancer notre pays ».

Attendre de voir, c’est aussi le parti pris du député LR Arnaud Viala. « Je suis constructif dans l’âme et j’ai toujours exercé mon action dans la plus totale liberté. On peut appartenir à un groupe politique sans avoir à tout voter. Quelle est donc la plus-value de ce mouvement Agir ? Quel sera le contenu ? ». Arnaud Viala, qui « n’a jamais été tenté de rejoindre Macron », préfère travailler au bénéfice de sa famille politique. Quitte à ruer peut-être dans les brancards. « Les Républicains en Aveyron ont besoin de se régénérer, prévient le député. Notre famille politique doit veiller de plus à ne pas s’enfermer et faire venir des jeunes ».

Réformer LR ? André At n’y songe pas. Le vice-président du conseil départemental, maire de Crespin, Gaulliste de toujours, compte sur Laurent Wauquiez pour faire avancer Les Républicains. Le reste, n’est que tentative de divisions. « J’aime les positions claires. Avec ces constructifs, on n’a que de vagues idées de leur projet, on ne fait pas un parti avec cela. Il faut rester droit dans ses bottes et dans son camp quoi qu’il advienne. Si les centristes sont chez Macron, eh bien qu’ils y restent...» Et de conclure : « On veut faire croire aux Français qu’il faut faire une union nationale. Mais on est ni en guerre, ni à la Libération... Et cela risque fort de conduire les citoyens, un jour, vers les extrêmes ». Fermez le ban.