La SPA Rodez face à la recrudescence des abandons d’animaux

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    La SPA Rodez face à la recrudescence des abandons d’animaux
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Centre Presse / Rachid Benarab

Il fut un temps, pas si lointain, où l’abandon des animaux était, pour les bénévoles de la SPA (Société protectrice des animaux), une préoccupation, principalement saisonnière.

« Les abandons de chiens et de chats se déroulaient souvent l’été, au moment des départs en vacances, avant juillet et surtout avant août », se souvient Jean-Pierre Blanc, presque nostalgique. Le reste de l’année, ajoute le directeur du refuge animalier de Sainte-Radegonde, « On était plutôt tranquille. On avait le temps de retrouver un toit à nos pensionnaires à quatre pattes, et surtout de nouveaux maîtres débordants d’amour pour eux. »

Mais ça, c’était avant. Car, depuis quelque temps, c’est à un tout autre phénomène que sont confrontés, un peu partout, les défenseurs de la cause animale. « Maintenant, pour les abandons, il n’y a plus vraiment de période, observe le directeur de la SPA avec amertume. C’est comme si l’été durait 365 jours par an. Car, même si le nombre d’abandons continue à s’amplifier à l’approche des vacances, on constate à présent que les animaux sont abandonnés n’importe quand. »

L’autre fait nouveau, c’est que les animaux abandonnés sont désormais presque toujours pucés, donc identifiés. « On peut donc facilement retrouver leurs maîtres, s’indigne Jean-Pierre Blanc. Bien sûr, on les appelle on les gronde un peu et on les invite à venir chercher leur animal de compagnie...

Le souci, c’est qu’il est très souvent retrouvé attaché à un arbre, une semaine plus tard. Ou bien à l’autre bout du pays. Ou même à l’étranger », ajoute-t-il en racontant l’histoire de Flash. « Il a été abandonné une première fois à Rodez, retrouvé, puis restitué à son maître, explique le directeur Blanc en caressant le dit chien. À peine dix jours plus tard, Flash est retrouvé, errant, sur une plage de Barcelone. Il aurait dû nous dire franchement qu’il ne voulait plus de lui, mais il a préféré le reprendre pour le jeter à l’étranger. Il pensait certainement en avoir fini avec lui », analyse celui qui est à la tête du refuge ruthénois depuis plus de 25 ans.

Heureusement pour Flash, le stratagème n’a pas fonctionné. Alors, comme pour tous les autres maîtres indélicats à qui il a à faire, Jean-Pierre Blanc lui a finalement adressé un courrier en recommandé avant d’aller déposer plainte auprès des forces de l’ordre et de se constituer partie civile au nom de la SPA.

« L’abandon est considéré comme un délit, prévient le directeur. C’est de la maltraitance. » Un délit que les magistrats ruthénois n’hésitent pas à réprimer sévèrement, pour le plus grand plaisir des défenseurs de la cause animale. Arrivé presque au maximum de ses capacités d’accueil, le refuge ruthénois, héberge actuellement une trentaine de chiens et presque autant de chats.

Des animaux que les bénévoles - ils sont une centaine à se relayer au sein de la SPA de Rodez - prennent en charge quotidiennement. « Il faut les nourrir, les sortir, nettoyer leur espace, les caresser aussi. Bref, s’en occuper quoi. Jusqu’à ce qu’un nouveau maître prenne le relais. »

« Même si l’adoption est notre principal objectif, avant de placer un animal, je discute toujours un bon moment avec les futurs adoptants, détaille le directeur. Je veux connaître leur motivation, l’environnement familial, pour qui est l’animal, etc. Tout ce qu’il faut savoir pour assurer le succès de l’adoption, tant du côté des maîtres que de l’animal. Il s’agit de ne pas le retrouver, quelques mois plus tard, attaché à un arbre. » Ce qui n’arrivera certainement plus jamais au border collie (photo) âgé de 4 ans, qu’un jeune couple installé dans le Nord-Aveyron, souhaite adopter.

La SPA, pour assurer le quotidien de ses nombreux pensionnaires, compte toujours sur le soutien des défenseurs de la cause animale pour fournir de leur temps en devenant bénévole au refuge. Mais le refuge a aussi un grand besoin de litière pour chats, des croquettes, des couvertures, ou encore, de l’argent pour financer les soins de santé de ses adorables pensionnaires à quatre pattes.

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