Boxe : Romani Monaselidze, surdoué ruthénois

Le Hurricane boxing club de Rodez ne se contente pas d’organiser, d’ailleurs de main de maître, des galas d’envergure internationale à l’Amphithéâtre... Le club présidé par Dominique Ferrand brille aussi sur les rings, mettant un point d’honneur à développer la formation avec des jeunes à la hauteur des espoirs placés en eux et des attentes de l’encadrement.

La dernière pépite s’appelle Romani Monaselidze. Originaire de Géorgie, il était passé une première fois par Rodez en 2011. Il avait 10 ans et s’était essayé à la boxe anglaise durant deux saisons. Parti avec ses parents sous d’autres cieux, il est revenu à la rentrée 2017 et n’a pas tardé à signer une nouvelle licence avec le Hurricane boxing club de Rodez.

Les (bons) résultats ne se sont pas faits attendre et le jeune de 16 ans a clôturé l’année avec un titre de champion des Pyrénées en cadet 2^e année décroché à Albi chez les moins de 60 kilos. Il a ainsi mis fin à près d’un quart de siècle de vaches maigres puisque le dernier titre acquis par un Ruthénois à l’échelon régional remonte à 1993. La ceinture avait alors été remportée par un certain... Mohamed El Yaacoubi.

Qui n’est autre que l’actuel entraîneur de Romani Monaselidze. A l’époque, il n’avait pas pu défendre ses chances pour le titre national car il n’avait pas encore la nationalité française.

Son poulain peut, lui, y prétendre. Il vient d’ailleurs de franchir avec brio les phases finales des interrégionaux ce week-end à Vénissieux où il a gagné son billet pour la demi-finale du championnat de France en février à La Pommeraye.

Romani Monaselidze est invaincu après quinze combats, dont trois gagnés avant la limite. « Il a des capacités physiques hors normes et une très bonne technique, analyse Mohamed El Yaacoubi. Il est en avance par rapport à son âge car il a déjà atteint le haut niveau. C’est un gamin qu’il faut parfois freiner car il ne pense qu’à la boxe ». Et le responsable technique du Hurricane de poursuivre : « Je l’encourage à trouver un équilibre car il ne faut pas qu’il néglige le collège. Il présente un parcours atypique, il est très respectueux, affichant beaucoup d’humilité, toujours à l’écoute, travailleur ».

Peut-il être sacré champion de France ? L’entraîneur ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs : « Il est au-dessus. J’ai vu boxer ses adversaires potentiels et ils sont tous dans ses cordes. La balle est maintenant entre ses gants. Le mental va être prépondérant et j’ai confiance en lui ».