Mur-de-Barrez : un motif futile à l’origine de la mort du cafetier

  • La cour d’assises clôt les débats demain.
    La cour d’assises clôt les débats demain.
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Centre Presse / Philippe Henry

Plus de cinq ans après les faits, la parole est parfois confuse, les souvenirs souvent flous. Hier, la première journée consacrée au procès de Yoann Girbal, devant la cour d’assises de l’Aveyron, a vu défiler de nombreux témoins présents le jour du drame qui a conduit à la mort de Gérard Quenet. Leurs déclarations ont été bien souvent trop vagues pour éclairer franchement le dossier.

Néanmoins, les jurés ont appris que le 17 novembre 2012 vers 15 h 30, au café O’Guardian’s à Mur-de-Barrez, l’accusé rentre dans le bar avec des amis. D’après les témoignages, Gérard Quenet, la victime et patron de l’établissement, invective Yoann Girbal. La tension monte entre les deux hommes. Pour quelle raison ? Une dizaine de jours avant les faits, l’accusé aujourd’hui âgé de 29 ans, avait déplacé la voiture du patron de bar parce qu’elle le gênait pour bouger la sienne.

« Les clés étaient sur le volant, je l’ai simplement reculé de quelques mètres, raconte Yoann Girbal, d’une voix calme et posée. Il est arrivé juste après et m’a simplement demandé pourquoi je bougeais la voiture. Cela a duré deux secondes. Il n’y avait pas d’histoire pour moi. »

Sauf que Gérard Quenet n’en reste pas là. « J’ai dit bonjour à tout le monde dans le bar, se souvient l’accusé. Puis je suis allé voir le patron qui a refusé de me serrer la main. » « Il m’a insulté alors que je n’avais jamais eu d’histoires particulières avec lui, poursuit Yoann Girbal. Il a fait le tour du bar et est venu tête contre tête. Il m’a encore insulté. Il m’a reproché cette histoire de voiture. »

L’accusé lâche alors : « Tu as de la chance que j’ai un bras dans le plâtre... » Gérard Quenet assène un coup-de-poing ou une gifle, selon les témoignages, à Yoann Girbal. Les personnes présentent s’interposent entre les deux hommes. Yoann Girbal réplique. Là encore, les versions divergent. L’accusé clame « n’avoir pas voulu faire de mal », simplement se « défendre par peur d’un autre coup qui pouvait arriver ». Reste que Gérard Quenet reçoit un coup à la tempe et s’écroule, inconscient. Sa tête heurte violemment le sol. Le patron du bar met plusieurs secondes avant de se relever. « Il est tombé droit comme un I, décrit un témoin, ses bras étaient droits, le long du corps. Il ne bougeait plus. »

Celui-ci quitte l’établissement peu après 19 heures. Il n’appelle les secours qu’à ce moment-là qui, face à l’urgence, l’évacuent à la clinique des Cèdres, près de Toulouse où il décédera peu après. Décrit comme un « garçon sérieux », « sans particularité » par les psychiatres et psychologues l’ayant examiné ainsi que ses proches, Yoann Girbal était toutefois fumeur occasionnel de cannabis. Il avait d’ailleurs fumé avec un ami quelques heures avant cette tragique journée du 17 novembre 2012. Aucuns faits de violences ne sont venus entacher son casier judiciaire. L’audience reprend ce matin avec, entre autre, le rapport du médecin légiste qui a autopsié Gérard Quenet. Peut-être apportera-t-il plus d’éléments quant aux causes de son décès.

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