Les aînés Decazevillois formés à l’usage des tablettes tactiles : « Une réussite »

Assise chez elle, Josette, 78 ans, attend Marion Balmes, en service civique, avec impatience. Deux fois par semaine, cette jeune fille lui rend visite durant une heure pour lui apprendre à manipuler une tablette, et pas n’importe laquelle.

Ensemble, elles manipulent des tablettes dont le programme thérapeutique établi par la société Anisen est spécialement adapté pour les personnes âgées. Des applications leur permettent ainsi de stimuler leurs capacités cognitives et de travailler sur leur estime de soi.

Elles s’adonnent ainsi à des jeux, des blind tests, effectuent des exercices pour faire travailler leurs articulations.

« Jusqu’à maintenant, je me disais que ça me ferait perdre mon temps ces tablettes. C’est une amie qui m’a conseillé ces cours », explique Josette qui envisage sérieusement d’en acheter une.

« Ma fille aînée est chef de projet en informatique. Je vais pouvoir en discuter avec elle et surtout pouvoir communiquer avec mon petit-fils qui est à l’étranger », s’enthousiasme Josette.

« Même si au début, il y a des appréhensions, ces personnes se sentent vite en confiance car il y a une transmission, et des deux côtés. Au niveau de la dextérité, en quelques semaines déjà, elles se sont améliorées », explique Marion. « Il faut les rassurer, qu’elles se sentent en confiance ».

Parfois une chanson leur rappellera un souvenir. Elles ne tardent pas à se confier. Laura et Marion, les deux jeunes engagées en service civique, se rendent 24 heures par semaine chez douze personnes du Bassin. « Il y en a qui ne sortent pas beaucoup. Elles voient ces cours comme un soutien moral », explique Laura Pujol.

Le dispositif « Cividom » avec ses programmes adaptés et le lien avec les jeunes du service civique, proposé par l’association FACE, est unique en région Occitanie. L’expérimentation qui a débuté en février devrait durer six mois.

La société Anisen sur Toulouse qui met à disposition ses tablettes espère ainsi répondre « aux besoins des personnes en perte d’autonomie » mais aussi « favoriser le lien intergénérationnel ».

« L’objectif était de trouver des solutions pour prévenir et lutter contre l’isolement, détecter des signes de fragilité et préserver les capacités des personnes âgées », souligne Romain Soula, responsable du développement d’Anisen, société basée à Labège, près de Toulouse.

« L’expérimentation est une réussite pour le CCAS puisqu’elle va être renouvelée dans d’autres départements », s’enthousiasme Romain. « Les personnes ont réellement apprécié le contact avec les services civiques ». L’entreprise Anisen propose ce dispositif d’animation dans des EHPAD et se développe en Occitanie mais également en Nouvelle Aquitaine.