Incendie du Bowling du Rouergue à Onet : "C'est une vraie catastrophe"

Il est presque 3 heures ce lundi matin quand un violent incendie se déclare au Bowling du Rouergue, à Onet-le-Château, fermé à cette heure de la nuit.Jean-Pierre Bastide, le gérant,  et son épouse Amandine qui résident tout près de l'établissement sont réveillés par les aboiements de leur chien, ouvrent leur fenêtre et voient des flammes qui lèchent la toiture au niveau des cuisines. Ils donnent l'alerte.

Les sapeurs-pompiers arrivés sur les lieux devront fracturer le lourd portail métallique pour accéder au parking. Un important dispositif est mis en place par le lieutenant-colonel Jimmy Gaubert, directeur adjoint du Sdis : une cinquantaine de soldats du feu sont mobilisés, venus de plusieurs centres de secours des environs de Rodez.

Mais les flammes vont vite et vont dévorer en moins de trois heures la salle de restaurant, le bar, la salle de jeux et les pistes de bowling. Dans l'hôtel mitoyen, les deux seuls clients sont rapidement évacués. L'un d'eux, sous traitement médical,  sera admis au centre hospitalier de Rodez pour des examens de contrôle. 

Peu à peu au fil de la nuit, parents et proches de la famille Bastide arrivent sur les lieux, pour entourer Sandra et Jean-Pierre, les enfants de Gilbert Bastide, figure emblématique de cet établissement dont il assure la notoriété depuis 40 ans. Lui, est en Espagne et décide de rentrer à Onet dès qu'il apprend la nouvelle. Sa venue était attendue ce matin sur place. 

Consternation générale, l'avenir de cinquante salariés en jeu

Émotion, stupéfaction et consternation se lisent sur tous les visages. Le maire d'Onet-le-Château, Jean-Philippe Kéroslian est arrivé au Bowling vers 3 h 30. Il est lui aussi abasourdi. " C'est une vraie catastrophe. Le Bowling est un établissement magnifique tenu par une famille formidable, qui a toujours eu la volonté de travailler de manière parfaite et qui force le respect... C'est une entreprise de cinquante salariés, ce sont cinquante emplois qui risquent de disparaître aujourd'hui", lâche-t-il.

Des salariés qui, au fil des heures,  rejoignent le site. Certains sont en pleurs, tous se groupent autour de la famille Bastide, silencieux et impuissants. Les pompiers tentent de contenir la progression des flammes, alimentées par tout le bois composant la charpente et le décor de l'établissement. Vers 5 heures, un PC de commandement est installé sur le parking du Bowling.

Le directeur de cabinet de la préfecture, Rémi Ménassi, le commandant de police Michel Rohr et le lieutenant-colonel Gaubert font le point. Il faut protéger l'hôtel, mais aussi un gros transformateur électrique, mitoyen du Bowling, qui alimente tout le quartier. Mais le rayonnement du foyer impacte les combles de l'hôtel qui commencent à prendre feu. Deux grandes échelles sont déployées pour inonder la toiture, le feu finira ainsi par être sous contrôle vers 7 heures. 

Il est trop tôt ce matin pour connaître les causes précises de ce sinistre, l'enquête de la police s'annonce complexe en regard de la rapidité et de la violence de cet incendie qui a détruit le Bowling du Rouergue, véritable institution qui rayonnait depuis plus de trente ans, bien au-delà de l'Aveyron.