Auzits. L’Apaba sur le terrain pour promouvoir le bio et le local en Aveyron

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  • Tous attentifs aux explications de Chrystelle Audo, qui raconte son quotidien de maraîchère bio à Auzits.
    Tous attentifs aux explications de Chrystelle Audo, qui raconte son quotidien de maraîchère bio à Auzits. CPA
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Rachid Benarab

L’Apaba et la chambre d’agriculture ont proposé à une trentaine de pros de la restauration collective de découvrir le quotidien d’une exploitation bio d’Auzits, pour les sensibiliser et leur donner toutes les cartes pour qu’ils développent des menus bio dans leur cantine.

Est-il possible de servir davantage de produits locaux et bio locaux dans les assiettes des Aveyronnais mangeant à la cantine ? À l’Apaba (Association de promotion de l’agriculture biologique en Aveyron), même si l’on est conscient du "sacré défi à relever", on répond oui sans hésiter. Car, au fil des saisons qui passent, les promoteurs du bio sentent bien que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les produits bio ou le cas échéant, vers les produits locaux. "Pas à chaque fois, mais dès que c’est possible", confesse une mère soucieuse de préserver la santé de ses enfants mais aussi celle de la planète. "C’est une aberration de vouloir manger des tomates ou des fraises en plein hiver. Surtout lorsqu’on sait qu’elles ont souvent dû parcourir des milliers de kilomètres pour arriver dans nos assiettes. Et qu’en plus elles n’ont aucun goût !"

Rencontres à la ferme

De la santé des siens à celle des écoliers déjeunant à la cantine où elle officie, il n’y a qu’un pas. Un petit pas qu’elle aimerait bien franchir. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle participe, aux côtés d’une trentaine d’autres cuisiniers, gestionnaires, élus et agriculteurs, à la visite d’une exploitation maraîchère bio à Auzits. Orchestrée par l’Apaba et la chambre d’agriculture, cette rencontre entre professionnels de la restauration collective et productrice à la ferme était destinée à sensibiliser les premiers au travail des seconds. À travers cette action, les promoteurs du bio espèrent aussi inciter ces professionnels à développer des menus bio et locaux à la cantine de leurs établissements. "En rencontrant ces producteurs et en échangeant avec eux sur leur manière de travailler, les avantages, les contraintes, etc. on sera plus aptes à se lancer", estime l’un des participants. Première des trois visites d’exploitations programmées dans l’ouest et le centre du département, la rencontre organisée mercredi, au Jardins de la Borie, à Auzits, fait suite aux visites qui se sont déjà déroulées dans le Sud-Aveyron. "À chaque fois, elles ont connu le même succès", sourit la cheville ouvrière de ce rendez-vous.

Nouveaux débouchés

Debout devant ses serres où poussent déjà de nombreux légumes, Chrystelle Audo, l’hôte de la journée, raconte son quotidien de maraîchère bio aux Jardins de la Borie. "Avec l’installation de nombreux producteurs bio, les marchés de plein-vent ont rapidement été saturés, explique-t-elle. Il a donc fallu trouver d’autres débouchés".

Fournir la restauration collective en est un. D’autant qu’avec l’entrée en vigueur de la loi Egalim (20 % de produits biologiques dans les cantines d’ici 2022), s’ajoute le souhait de la Région visant à fournir 40 % de produits locaux dont 20 % de bio dans toutes les assiettes des lycéens d’occitanie. De quoi garantir du travail pour Chrystelle Audo et ses homologues producteurs bio.

À la tête de l’exploitation depuis 2008, elle y cultive une trentaine de variétés de légumes sur les 8 000 m2 de terre en plein champ et les 900 m2 sous serres de son exploitation.

Jardins bio de l’Aveyron

Des journées rythmées par le travail de la terre, mais aussi "les commandes à préparer et les clients à livrer. L’été, on ne compte pas les heures", confesse-t-elle en évoquant parfois "des semaines de 100 heures". Pour ne pas "mettre tous ses œufs dans le même panier", Chrystelle Audo qui travaille désormais avec cinq structures collectives, a néanmoins souhaité conserver un marché de plein-vent. De plus, comme une dizaine d’autres maraîchers du département, l’Auzitaine est également adhérente de la jeune association Jardins bio de l’Aveyron. Ensemble, ils travaillent presque à la manière d’une coopérative, planifient tout avant, s’entendent aussi sur les produits à fournir et gèrent les excédents. Après un an d’existence, les maraîchers adhérents (ils reversent 10 % de leur chiffre d’affaires à l’association), ont déjà harmonisé leurs tarifs et réfléchissent maintenant à la mise en place d’une plateforme de dépôt. "C’est la prochaine étape", conclut Chrystelle Audo dans un sourire.

Au lycée Beauregard de Villefranche, le bio et le local sont de tous les repas

Bio convaincus, ils le sont déjà. Josiane Pradels et Patrick Arjac, respectivement gestionnaire et responsable de la restauration au lycée Beauregard à Villefranche-de-Rouergue étaient également de la visite, mercredi. Depuis la rentrée scolaire de septembre dernier, leur établissement est passé au 100 % bio ou local. "Avant, c’était de temps en temps", précise Patrick Arjac. Également confronté à des soucis d’approvisionnements, le duo villefranchois espère bien aussi trouver un nouveau fournisseur. "Pour la viande bio, il y a toujours de l’offre. Pour les produits de maraîchage c’est plus compliqué, notamment pendant les périodes creuses", analyse celui qui doit prévoir de quoi préparer 300 couverts/jour. "Cela demande juste un peu plus d’organisation. Et l’implication de toute l’équipe pédagogique pour sensibiliser les élèves à la question du gaspillage alimentaires, ajoute sa collègue. Car c’est en économisant sur ce poste que l’on arrivera à financer le surcoût lié au bio. La dépense pour l’établissement est passée de 3,80 € par jour pour les trois repas (petit-déj, déjeuner, dîner) à 4,30 € Ce n’est pas si excessif et puis c’est beaucoup plus valorisant de travailler des produits bruts et de savoir qu’en plus on contribue à conserver une campagne vivante."

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