Grand Rodez. En 1999, le District cédait sa place à la Communauté d’agglomération

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  • L’agglomération ruthénoise compte aujourd’hui près de 56 000 habitants.  
    L’agglomération ruthénoise compte aujourd’hui près de 56 000 habitants.   Repro CPA
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Joël Born

Créé en 1964, le District du Grand Rodez est devenu Communauté d’agglomération il y a tout juste 20 ans. L’occasion de se pencher sur 55 ans de politique communautaire.

Beaucoup parlent encore du Grand Rodez, bien que le conseil communautaire ait décidé d’abandonner cette appellation, la jugeant trop pédante, en 2015, pour la transformer en Rodez Agglomération. Voilà pour la forme. Pour le fond, l’on retiendra que l’intercommunalité ruthénoise a vu le jour le 25 août 1964, alors sous la forme d’un District, lequel est devenu Communauté d’agglomération, en 1999. Il y a de cela vingt ans. L’âge de la raison, dit-on. Un anniversaire que les élus grands ruthénois ont discrètement célébré mardi 17 décembre (notre édition de jeudi).

Un demi-siècle de coopération

La coopération intercommunale au sein de l’agglomération ruthénoise a donc plus d’un demi-siècle d’existence. En 1964, lors de la création du District, Bertrand de Lapanouse était alors maire de Rodez. Mais c’est sous l’impulsion de Roland Boscary-Monsservin, qui lui succéda en 1965, après avoir été maire d’Onet-le-Château pendant 12 ans (de 1953 à 1965), que l’agglomération ruthénoise, jusque-là passablement endormie, a commencé à prendre son essor. On doit notamment à l’ancien ministre de l’Agriculture (encore un en Aveyron !) d’avoir signé le contrat des villes moyennes. Un déclic. La construction de l’aéroport de Rodez-Marcillac (devenu Rodez Aveyron) fut aussi l’un des éléments fondateurs. En 1972, deux essais de contractualisation sont lancés dans deux villes, qui se soldent, du point de vue des services du ministère de l’Équipement par un échec (Angoulême) et une réussite (Rodez). Le « dossier d’intention » de la ville de Rodez est dès lors présenté comme « exemplaire » par Olivier Guichard en février 1973 et justifie la généralisation de la procédure contractuelle, par laquelle l’État s’engage, aux côtés des villes sur une liste d’aménagements précis et spécifiques à réaliser. Cela étant et comme le rappelle Loïc Vadelorge, dans Les villes moyennes ont une histoire, « nombre de communes élues aux contrats de villes moyennes au milieu des années 1970 (Angoulême, Rodez, Saint-Omer, Autun, Dieppe, Annecy, etc.) perdent des habitants entre le recensement de 1975 et celui de 1982, justifiant une mise en sommeil des aides jusqu’au retour d’une croissance démographique (années 1990) qui engendrera à la fois une relance de la politique des villes moyennes et simultanément de la recherche géographique. »

Le dynamisme de l’Agglo

Si l’agglomération ruthénoise a gagné 20 000 habitants en un demi-siècle (35 398 habitants en 1968, contre 55 345 en 2016), ce développement a principalement bénéficié aux communes alentour, notamment Onet-le-Château, dont la population a quasiment triplé, alors que Rodez n’a toujours pas repassé le cap des 25 000 habitants (la population de Rodez a culminé à 25 550 habitants en 1975) et ce malgré la considérable extension de la ville dans le quartier de Bourran. Premier bassin d’emploi aveyronnais, avec une économie qui repose à près de 80 % sur le tertiaire et un faible taux de chômage, Rodez Agglomération s’est affirmé comme un espace de vie dynamique, qui a pris une place centrale au cœur du triangle dessiné par les métropoles régionales de Clermont-Ferrand, Toulouse et Montpellier. Mais c’est aussi, quelque part, l’arbre qui cache le reste de la forêt aveyronnaise, l’agglomération ruthénoise vampirisant une bonne partie de l’économie départementale. Dans tous les cas, c’est au sein de l’assemblée communautaire que les principaux projets structurants sont désormais validés, l’Agglo étant devenue le cœur décisionnaire du territoire.

 

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