La Salvetat-Peyralès : Au délice paysan, un travail de longue haleine valorisé en circuits courts

  • Une double réussite pour Stéphan Cros et Aurélie Suard dont la recette s'appelle la qualité.
    Une double réussite pour Stéphan Cros et Aurélie Suard dont la recette s'appelle la qualité. Repro CPA - laeti.m
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Rui Dos Santos

Aurélie Suard a créé cette société à La Salvetat-Peyralès, en avril 2018. Elle commercialise ainsi les produits (bovins et porcs) issus de la ferme familiale de son compagnon Stéphan Cros, associé avec son frère Fabrice dans le Gaec des Acacias. Une initiative locale qui permet de retrouver de la viande bio dans les rayons de magasins de la région.

Il y a des Aveyronnais qui montent à la capitale. Les exemples ne manquent pas. Et puis, il y a des Parisiens qui mettent le cap au sud. C’est moins fréquent mais ça arrive. Aurélie Suard peut témoigner. Francilienne de naissance, dans le 93 précisément, cette (bientôt) quadra a posé ses valises au Gaec des Acacias, situé à La croix de Mouly, sur la commune de La Salvetat-Peyralès. Elle a fait ses études d’ingénieur agronome à Toulouse, avec la production animale comme spécialité, et c’est à l’occasion d’un stage à Laguiole qu’elle a découvert l’Aveyron. Elle ne l’a plus quitté depuis et, après diverses expériences durant quinze ans en tant que salariée, les battements de son cœur l’ont encouragée à donner naissance, en avril 2018, Au délice paysan, une société qui commercialise les produits (la viande bovine et porcine) issus de la ferme familiale engagée en agriculture biologique.

 

Le Gaec des Acacias est géré par son compagnon Stéphan Cros et son frère Fabrice. Depuis plusieurs générations, ils ont fait le choix d’élever des vaches limousines (une race à viande, une centaine de mères aujourd’hui) et ils vendent le fruit de nombreuses années de sélection. « Les efforts faits pour produire des animaux de qualité nécessitaient une autre forme de mise en marché », souligne Aurélie Suard. C’est cette réflexion qui a été le déclencheur pour lancer sa SARL, dont le chiffre d’affaires, moins de deux ans après sa création, est déjà de 150 000 €. Elle se souvient : « On s’est jeté à l’eau, ça a plu très vite ». Afin de s’adapter à « des habitudes de consommation qui ont changé », elle a abandonné les colis de dix kilos pour « des choses davantage dans l’air du temps », soit des colis de trois kilos. Commercialisés sur le site internet marchand audelicepaysan.fr mais également dans des épiceries fines, des Amap (assocciations pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou des magasins de producteurs. « C’est tout un travail de filières courtes qui est à mettre en avant, se réjouit la gérante. L’exploitation des animaux a lieu à La Salvetat-Peyralès, l’abattage se passe à Villefranche-de-Rouergue et la distribution est faite en local, à proximité ».
Le bouche à oreille a fait son œuvre, tant et si bien que la clientèle a formulé « une demande forte » : « Aurélie, tu n’aurais pas du bon cochon ? ». Aurélie Suard étant une femme de défis, avec des arguments pour convaincre son compagnon, les bâtiments et les bois du Gaec des Acacias ont accueilli trois, puis dix, et aujourd’hui une vingtaine de truies. « Le cochon a pris le dessus sur le bœuf ! », assure l’intéressée. Une double réussite dont la recette s’appelle la qualité.

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