Alex Bellegarde, 9 ans, et le monde arctique comme terrain de jeu

Nólsoy, archipel des Îles Féroé. Il faut imaginer une petite île, tout juste 9 kilomètres de long, dans l’océan Atlantique nord entre la Norvège et l’Islande. Tout juste 250 habitants et quelques scooters, des maisons de pêcheurs colorés qui font face à la mer, et des séchoirs à viande et poissons pour passer l’hiver.

C’est dans cette carte postale "du bout du monde", "déposé en hélicoptère par un jour de tempête", qu’Alex a fêté ses 9 ans le 21 juin dernier. Parti en janvier pour un tour du monde avec ses parents, ceux-ci se sont trouvés contraints, par la pandémie et le confinement exigé par le gouvernement danois, de s’installer plus longtemps que prévu dans l’archipel des Féroé.

S’il est né à Perpignan et a grandi à cheval entre France et Espagne, Alex et sa maman, Alix, ont récemment installé leur base arrière à Rodelle, avant de partir pour la grande aventure. "Avant, je n’avais jamais voyagé, commence Alex. Alors quand on m’a dit qu’on partait pour un tour du monde, j’étais fou de joie. J’avais hâte de voir chaque jour de nouvelles choses."

Des baleines sous la fenêtre

Passionné "de paléontologie, de minéraux et d’animaux", Alex a troqué l’école – qu’il suit désormais à distance – pour une vie de curiosités. Sa chambre, la seule avec "vue sur mer", lui donne à voir des baleines, des dauphins, des phoques et "des milliers d’oiseaux", tous les matins.

Plongé dans le "jour permanent" depuis quatre mois, Alex se prépare désormais à tomber dans la "nuit permanente" d’ici fin octobre, quand la petite famille reprendra le périple : direction l’Islande et ses aurores boréales.Il faut dire qu’avec une maman cheffe cuisinière – qui s’apprête à accoucher d’un petit frère – et Antonin, un beau-papa chercheur anthropologue, le "petit aventurier" grandit au milieu d’un champ d’études.

"Le bon côté, c’est que nous sommes toujours au restaurant, raconte l’enfant. Je finis toujours dans les cuisines ou les arrière-cuisines, parfois même dans les laboratoires des chefs, dans les potagers ou dans l’atelier du boucher. Je pars à la pêche, je vais chercher les œufs…"

Plus tard, il sera "rechercheur"

Celui qui dit lui-même "avoir une oreille partout", et particulièrement dans les discussions "de grands", enivre son monde d’une imagination débordante : "Toute la journée, j’invente des histoires et des personnages. Il y en a partout autour de moi."

Si bien que depuis six mois, il partage son carnet de voyage et ses drôles d’histoires sur les ondes de Radio Saint-Affrique. L’émission, intitulée "Le tour du monde d’Alex" et diffusée tous les quinze jours, revient en ce début de mois d’octobre pour sa deuxième saison. De l’écriture au montage, Alex se régale à penser à ceux qui l’écoutent sur les sujets qu’il aime : la nature, l’écologie, "le plastique aussi". Pour ses copains de classe, restés à Perpignan, son émission est devenue une carte postale, à laquelle ils répondent régulièrement.

Avant les retrouvailles dans la cour de récré, Alex aimerait "visiter le Canada, l’Amérique latine, l’Océanie, L’Asie… Tous les continents en fait. Madagascar aussi, et le Japon parce que j’aime beaucoup les sushis. Je voudrais tout savoir de leur culture, faire comme Antonin. Ça s’appelle comment ton travail déjà ?…. Rechercheur ? C’est un bon job ça."