Saison terminée pour le rugby amateur : les réactions des dirigeants aveyronnais

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    C'est fini pour cette saison. Archives Centre Presse - Jean-Louis Bories
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Romain Gruffaz

La fédération a annoncé hier que les compétitions disputées par les amateurs, suspendues depuis l’automne, ne reprendraient finalement pas.

C’était évoqué depuis un moment par les acteurs de l’ovalie, c’est désormais officiel. Le bureau fédéral de la fédération française de rugby (FFR) a décidé, à l’issue de la réunion qu’il a tenue hier, de mettre un terme aux championnats fédéraux (masculins et féminins). À l’arrêt depuis la fin du mois d’octobre et la mise en place du deuxième confinement, la saison 2020-2021 connaît donc la même issue que la précédente, qui avait subi, elle, les conséquences du premier confinement.

"Ce n’est pas une décision qui nous fait plaisir mais elle est sage, a réagi Gérard Fourquet, président du comité départemental. Cela faisait deux ou trois semaines qu’on savait qu’une décision allait être prise et on se doutait que s’il n’y avait pas d’amélioration notable sur le plan sanitaire, on allait tout droit vers une saison blanche. Le couvre-feu posait déjà problème pour s’entraîner alors avec un potentiel confinement le week-end en plus, je ne vois pas ce que l’on pouvait faire. Il y aura des gens qui râleront, qui diront qu’ils avaient la possibilité de monter d’une division et que ce n’est pas juste, mais il y a des choses bien plus graves actuellement quand on voit le nombre de personnes hospitalisées, de décès, ou les mutations du virus. C’est difficile mais il faut vivre avec ça et avoir à l’esprit que nous ne sommes pas des professionnels du rugby. D’ailleurs, quand on voit que même pour ceux qui le sont, comme en équipe de France, c’est très compliqué… (un foyer a été identifié au sein du quinze tricolore et a provoqué le report de la rencontre du tournoi des VI nations qui était prévue demain, face aux Écossais, NDLR) "

Entraînements maintenus

Dans le communiqué qu’elle a publié hier à la mi-journée, la FFR a indiqué que "les montées et descentes pour tous les niveaux (sauf dérogation du ministère en charge des Sports)" étaient "figées" et souligné que cette fin des championnats ne signifiait cependant pas l’arrêt de la pratique cette saison.

"Les entraînements devront être maintenus et favorisés en stade 3 jusqu’à nouvel ordre, permettant la continuité de la pratique de l’ensemble de nos licenciés dans les conditions sanitaires imposées par les autorités", peut-on ainsi lire. L’instance a par ailleurs affirmé sa "volonté forte de favoriser la reprise de la pratique au plus tôt, d’ici au début de l’été", en précisant que cette reprise restait "possible par le biais de rencontres amicales et de plateaux".

Fourquet : "Essayer de faire une fin de saison"

"Quelque part, l’indécision qui régnait jusqu’à présent et qui était source de stress n’existe plus. Maintenant, les choses sont claires et on va pouvoir se projeter sur la suite. L’idée est de voir si avec le retour des beaux jours, on va pouvoir refaire des choses au printemps. Il y a des projets qui existent, avec des matches amicaux ou du rugby en effectifs réduits, à cinq ou à sept, mais encore faut-il que les joueurs puissent s’entraîner un peu avant, pendant les trois ou quatre semaines précédentes. Il faut essayer de faire une fin de saison, un peu festive qui plus est, qui permettrait aux gens, des plus petits aux plus grands, de retrouver les terrains", a confié Gérard Fourquet, déjà tourné vers l’exercice 2021-2022 et rassuré, par ailleurs, par le nombre de licenciés enregistrés dans l’Aveyron cette saison : "Chez les joueurs, il est en très légère hausse, de trois ou quatre unités. La débandade tant redoutée n’a pas eu lieu, mais plusieurs responsables de clubs m’ont confié leur inquiétude au sujet d’une future baisse du nombre de licenciés chez les dirigeants".

Des dirigeants de clubs guère surpris

Francis Bayol, co-président de LSA (Fédérale 2)

"Si en décembre, je gardais espoir d’une possible reprise au printemps, depuis quelque temps, je me doutais bien que cette décision allait arriver. Par ailleurs, je ne suis pas sûr que même avec un protocole strict, tout le monde ait envie de jouer. Pour ce qui est de la reprise, je ne sais pas comment elle va se passer. Les gars en ont marre et se tournent vers le vélo ou la course à pied. Je ne suis pas sûr que lorsque l’on pourra reprendre les entraînements, tout le monde répondra présent. Il faudrait que l’on puisse faire quelque chose en mai ou en juin sinon ce sera difficile. La motivation s’en va et on peut le comprendre."

 

Patrice Arguel, co-président de Millau (Fédérale 2)

"Je m’attendais plus ou moins à cette décision. Ce n’est pas génial même si ç’a au moins le mérite de clarifier les choses. On se demande comment, notamment chez les jeunes et chez les seniors, on va pouvoir mobiliser tout le monde pour la saison prochaine. J’ai peur que les joueurs en fin de carrière ou certains jeunes qui devaient arriver chez les seniors arrêtent. Il faut maintenant se réunir pour voir ce que l’on peut organiser en mai-juin, si la situation sanitaire évolue favorablement. On peut penser à des matches amicaux entre équipes aveyronnaises mais pour ça, il faudra que l’on ait de nouveau droit aux contacts."

 

Patrick Malpel, co-président de Decazeville (Fédérale 3)

"On ne va pas se mentir, on s’y attendait un peu. On aurait aimé reprendre la saison mais il faut avant tout penser, je crois, à endiguer cette pandémie et à repartir sur des bases saines. Pour ce qui est du club, on peut dire que c’est dommage car cela fait deux saisons que l’on est en passe de jouer les phases finales et deux saisons que le championnat s’arrête avant son terme. En ville, les gens m’arrêtent, me demandent quand on pourra retourner à Camille-Guibert. Ils sont comme nous, dirigeants, coaches, joueurs : ils piaffent d’impatience de retrouver la compétition et ses sensations. Maintenant, on rentre donc, plus rapidement que prévu, dans la phase de préparation de la saison prochaine, avec beaucoup d’interrogations : économiques, par rapport aux partenaires, et sportives, par rapport au futur effectif."

 

Patrick Galtier, président de Saint-Affrique (Fédérale 3)

"Ce n’est pas une surprise. Si je veux voir le côté positif des choses, je me dis que ça va nous permettre de faire deux saisons en Fédérale 3. Ce qui me gêne un peu, en revanche, est qu’il y a l’un des deux Argentins que l’on avait recrutés, et qui se sont parfaitement intégrés, qui est déjà reparti au pays. Il se plaisait ici, dans son travail, mais le fait de ne pas jouer lui pesait. L’autre, en revanche, continue à travailler et à s’entraîner pour le moment. Globalement, il faut espérer qu’après un an sans jouer, les joueurs auront envie de reprendre parce que lorsque votre copine vous a eu pour elle tout le temps, lui dire qu’on va de nouveau être absent certains soirs et les week-ends… Ma crainte est encore plus accentuée chez les jeunes, qui en ont marre de se contenter de s’entraîner."


S.C., P.J. et R.G.
 

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