Découvrez les "vrais" résultats des élections régionales, abstention comprise

  • Par rapport au nombre total d'électeurs inscrits, les scores des nouveaux présidents de région élus ne sont guère glorieux.
    Par rapport au nombre total d'électeurs inscrits, les scores des nouveaux présidents de région élus ne sont guère glorieux. Archives CP
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Moins de 15% pour Pécresse, 16,8% pour Bertrand, un "large" 20,9 % pour Carole... Le «vrai» score des vainqueurs, abstention comprise.

En rapportant les suffrages exprimés aux nombre total d’inscrits, la principale conséquence de cette abstention record saute aux yeux : aucun des présidents de régions n’est « bien» élu . Et pourtant, les mentions "largement" élu ou réélu, "haut la main" voire "plébiscit" résument encore les commentaires de ces "victoires" électorales.

S'il est bien un vrai vainqueur dans la quasi-totalité de ces élections, c'est sans conteste l'abstention.  Qui récolte donc, sur ces deux tours, les deux tiers des suffrages... non exprimés (66,7 % au premier tour, 65,7 % au second). 

Le Parisien a donc recalculé les scores des présidents de régions élus lors de ces élections, non en fonction des suffrages exprimés, mais en fonction du nombre d'inscrits. Du coup, les "éclatantes victoires" deviennent quelque peu bien ternes.

Pour la région Occitanie, Carole Delga l'emporte ainsi avec... 20,9 % des voix  électeurs de la région. Voilà de quoi relativiser. Néanmoins, ce score est plutôt honorable au vu de ceux obtenus par ses collègues présidents de région, ce dimanche. Mme Delga réalise ainsi la deuxième "perf'" en France, derrière la Corse, seule région française toutefois où l'abstention était minoritaire.

Tous les autres élus sont derrière. Xavier Bertrand, probable futur candidat à la présidentielle, a été élu avec 16,7 % des voix potentielles dans les Hauts-de-France, son probable adversaire à droite Laurent Wauquiez fait à peine mieux en Auvergne-Rhône-Alpes avec 17,8 % d'électeurs qui ont, en fait, voté pour lui. Quant à Valérie Pécresse, sa réélection en Île-de-France s'est faite avec moins de 15 % des voix. En Bretagne, terrain d'une rare "quinquangulaire" au second tour, la liste du candidat de gauche Loïg Chesnais-Girard n'a remporté la mise qu'avec le concours d'à peine un électeur breton sur dix...

Juridiquement, il n'y a rien à dire, ces élections plus qu'à minima sont tout à fait légales. Pourtant cette abstention record, si elle perdure dans d'autres élections, finira à l'avenir par poser question quant à la légitimité et surtout la représentativité de ces "mal élus"...