Les menaces de la loi Egalim 2 inquiètent les marchés aux bestiaux de l'Aveyron

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  • Ce mardi matin à Laissac, directeurs des marchés, sénateurs et négociants  réunis pour aborder la loi Egalim 2.
    Ce mardi matin à Laissac, directeurs des marchés, sénateurs et négociants réunis pour aborder la loi Egalim 2. Centre Presse - C.C.
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La nouvelle loi Egalim se veut favorable aux éleveurs mais des risques demeurent sur les prix et surtout sur les marchés où se font les cotations. Les sénateurs sont appelés à la rescousse. 

De Laissac, Réquista, Villeneuve ou Baraqueville, l'inquiétude est la même chez les directeurs de marchés de bétail vif : la loi Egalim 2, actuellement en examen, ne va-t-elle pas ruiner l'avenir des rendez-vous hebdomadaires entre éleveurs et négociants? 

La question est en tout cas posée et la recherche d'une nouvelle formulation des exigences de la loi, suggérée aux parlementaires. Le Sénat se penchera sur le texte à adopter le 21 septembre, les deux sénateurs aveyronnais ont donc été invités à écouter les professionnels à ce sujet. La réunion a eu lieu ce mardi matin au marché de Laissac, où le maire David Minerva a reçu Jean-Claude Anglars et Alain Marc aux côtés des responsables des marchés de Réquista (le maire, Michel Causse), Villeneuve (Dominique Rigal), Baraqueville  (Vincent Albouy et Mme Gombert), en présence de quelques négociants. 

Les risques de la contractualisation entre vendeur et acheteur

En cause, Egalim 2 qui, entre autres dispositions, se propose d'accorder une plus juste rémunération aux agriculteurs dans leurs relations commerciales avec les industriels et la grande distribution. Tout irait pour le mieux si la loi n'assortissait pas cette juste rémunération à une contractualisation écrite et pluriannuelle avec ces acheteurs. En d'autres termes, l'éleveur est invité à avoir un client déterminé à l'avance qui lui garantit le paiement d'un volume dont il a lui même convenu du prix à l'avance. 

Dans un tel contexte, plus besoin de marché, les transactions sont effectuées en amont par contrat. "Or, c'est la cotation  des marchés qui fixe les prix. Sans marchés pas de prix, comment cela peut-il fonctionner si ce n'est que ce prix ne sera fixé que par le seul acheteur avec lequel l'éleveur a contractualisé", relèvent les directeurs de marchés aveyronnais. Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls à s'inquiéter, "tous les autres sites de France font la même démarche auprès des parlementaires, assure Marion Donars codirectrice de la Fédération des marchés de bétail vif.

"Sans marchés, comment tenir un prix correct aux éleveurs?"

"Cela fait des années que l'on met en concurrence nos acheteurs, c'est comme cela que l'on tient les prix et cela fonctionne bien contrairement à un tunnel de prix qui serait revu à la baisse, explique-t-elle. On sait déjà que la loi sera détournée par les grands groupes qui feront valoir leurs propres besoins". Et ce alors que l'offre se réduit et que la consommation est stable, voire à la hausse, ce qui est favorable, côté prix,  aux éleveurs. "Mais sans marché, comment tenir un prix correct aux producteurs?",  lancent les professionnels. 

Les sénateurs Jean-Claude Anglars et Alain Marc, très au fait de l'agriculture aveyronnaise, ont promis de pousser des amendements à la loi "pour que la liberté de commercer soit maintenue". Ils auront le soutien d'Arnaud Viala : le président du Département, ancien député, "suit de près le dossier", assure-t-il et compte aborder le sujet en commission mixte paritaire entre le Sénat et l'Assemblée des départements de France (ADF). 

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