Le Sud-Aveyron, un modèle national de transition écologique

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  • L’installation de panneaux solaire permet la production d’énergie sur le territoire et de réduire l’empreinte écologique.
    L’installation de panneaux solaire permet la production d’énergie sur le territoire et de réduire l’empreinte écologique. Midi Libre - EVA TISSOT
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De mercredi à vendredi Millau et le Parc naturel régional des grands causses accueillent les Rencontres nationales énergie et territoires ruraux : vers des territoires à énergie positive. 600 congressistes viendront observer la dynamique du territoire en la matière.

En fin de semaine, près de 600 experts de la transition écologique sont attendus en Aveyron. Millau, à l’initiative du Parc naturel régional (PNR) des grands causses accueille, de mercredi à vendredi, les 11es Rencontres nationales énergie et territoires ruraux : vers des territoires à énergie positive (Tepos).

Une reconnaissance pour les Sud-Aveyron, qui travaille, depuis de nombreuses années déjà, à réduire l’empreinte du territoire que ce soit en termes de consommation énergétique que de rejet de carbone. Si tout le département, à travers, les différents PCAET (Plan climat air-énergie territorial) ou dérivés, est engagé, à des horizons plus ou moins longs, dans des projets d’atténuation du changement climatique, via le développement les énergies renouvelables et maîtriser la consommation d’énergie, le PNR des grands causses, qui couvre la totalité du territoire du Sud-Aveyron, fait figure d’exemple au niveau national. Parce qu’après des premières initiatives il y a une vingtaine d’années, la structure a lancé un programme concret il y a dix ans maintenant, encore accentué en 2015.

Trois jours de conférences, tables rondes, ateliers et visites

Pendant trois jours, le congrès va réunir, à Millau, près de 600 personnes, venues de la France entière. Une belle opportunité pour la cité du gant, qui voit là une occasion en or de prolonger un peu la saison touristique de ses hôtels et de ses restaurants qui devront loger et nourrir tout ce petit monde. Ce rendez-vous tombe d’ailleurs en même temps qu’un autre congrès, du CNRS, qui regroupe moins de monde mais qui a aussi choisi la sous-préfecture pour se réunir.

Le Parc naturel régional des grands causses et le Cler, le réseau pour la transition énergétique (anciennement Comité de liaison pour les énergies renouvelables), qui coorganisent ces 11es Rencontres nationales Tepos ont concocté un programme très chargé avec des conférences, des tables rondes et des ateliers, mais aussi des déplacements sur le terrain. Les trois jours, des visites seront organisées, au départ de Millau, pour les professionnels qui se verront proposer de découvrir la chaufferie bois à Saint-Affrique, mais aussi un parc photovoltaïque, des microcentrales hydroélectriques ou encore les actions spécifiques de rénovation énergétiques dans les copropriétés. Vendredi, des sorties de découvertes du territoire, plus ludiques, sont aussi proposées en option aux participants : Via ferrata, trottinette tout-terrain, vélo, visite à la ferme ou historique…

À noter que les organisateurs de ce rendez-vous ont souhaité y associer plusieurs entreprises privées, comme la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM), mais aussi Société des caves (roquefort), ou encore Sévigné Travaux publics, qui ont toutes engagé elles aussi des démarches de transition qui doivent, à terme, être bénéfiques pour le territoire.Une table ronde mettra aussi en valeur le lien qu’a tissé le PNRavec elles pour expliquer que l’environnement n’est pas uniquement l’affaire des structures publiques, mais bien l’engagement global d’un territoire.


Renseignements : https://cler.org/inscrivez-vous-aux-rencontres-tepos-2021/

Un objectif plus qu'une réalité

Mais qu’y a-t-il concrètement derrière la notion de territoire à énergie positive ? "Pour le moment, c’est davantage un objectif qu’une réalité", prévient Florent Tarrisse, le directeur du PNR. Car si le département est moteur sur la production d’électricité grâce notamment à ses barrages, ses éoliennes et ses parcs photovoltaïques, il ne le sera jamais pour les énergies que sont le pétrole et le gaz.

Pour le Sud-Aveyron, cela n’empêche pas le territoire d’être ambitieux. Le nouveau PCAET, validé fin 2019 après une longue phase de consultation et concertation a lancé une politique ambitieuse de réduction de la consommation d’énergie. De 1575 GWh annuels en 2017 (pour 929 produits), le territoire voudrait passer à 735 GWh (-53 %) d’ici à 2050 et en produire 2 470 (+266 %).

Mieux, en 2022, les nombreux programmes lancés (politique de mobilité, accompagnement des privés comme des collectivités publiques quand la rénovation énergétique, installation de réseaux de chaleur bois…) devraient permettre l’équilibre énergétique.

Faire tache d'huile

Dans le reste de l’Aveyron, des démarches similaires sont engagées, à des niveaux plus ou moins avancés et ambitieux. Le tout jeune Parc naturel de l’Aubrac a entamé une démarche similaire en se lançant dans la rédaction d’un Programme de transition énergétique et climatique qui doit aboutir à des objectifs chiffrés cette année.

À des échelles plus petites, de communautés de communes, comme celle de l’Ouest-Aveyron a aussi embrayé le mouvement avec forcément un regard sur ce qu’il se fait dans le Sud. Le même que va avoir la France entière, pendant trois jours cette semaine, à Millau.

"Le Parc des grands causses est un exemple au niveau national"

Le rendez-vous, programmé à Millau mercredi, jeudi et vendredi prochain est coorganisé par le Parc naturel régional des Grands causses et le Cler, le réseau pour la transition énergétique (anciennement Comité de liaison pour les énergies renouvelables). Yannick Régnier, a participé à toutes les rencontres nationales énergie et territoires ruraux depuis leur création, en 2011 et a vu l’évolution dans l’implication des territoires sur le sujet et animera une table ronde sur le sujet.

Quels sont les enjeux de ce rendez-vous ?

Ces rencontres réunissent des acteurs nationaux, des collectivités locales, des associations, des coopératives, des bureaux d’études et des acteurs privés engagés dans la transition écologique. L’engagement pour un territoire à énergie positive consiste à œuvrer à la transition écologique jusqu’au 100 % renouvelable. C’est une ambition politique qui réuni les gens présents lors de ces rencontres. Elles sont l’occasion de retrouvailles entre tous les acteurs de ce réseau qu’on anime tout au long de l’année depuis 2011, mais nous avons aussi la volonté d’en faire un rendez-vous ouvert sur l’extérieur.

L’objectif est de proposer un moment de partage d’expérience ?

L’événement est construit pour faire du pair à pair. On fait témoigner des acteurs territoriaux qui mènent des actions qui peuvent inspirer d’autres territoires. Nous ne sommes pas que sur de la théorie, mais sur la mise en valeur d’actions concrètes. C’est une particularité historique de notre réseau. C’est aussi pour cela que l’audience et la notoriété est croissante. Il y a un intérêt croissant pour la transition écologique dans les territoires. De plus en plus de gens veulent agir.

Le Parc naturel régional des Grands causses accueille ce rendez-vous. Quel regard portez-vous sur son engagement sur le sujet depuis plusieurs années ?

Chaque année, nous organisons cet évènement dans un territoire différent. Le PNR a fait une candidature. Même si ce n’est pas forcément une désignation ultra-compétitive, les territoires ne se positionnent pas par hasard. Il se trouve qu’on a identifié le PNR comme un territoire pilote dans l’ambition politique, mais aussi dans le niveau d’atteinte de résultat. Il fait aujourd’hui figure d’exemple au niveau national avec une démarche engagée depuis 20 ans et depuis 10 ans une stratégie très structurante avec plan climat. Depuis 2015, il a mis en place une démarche énergétique avec un programme concret et une efficacité réelle.

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