Aveyron : Enedis et GRDF envisagent de couper le courant dans l’usine occupée par les Sam de Viviez

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    Les salariés ont maintenu une activité sur le site. Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Responsables de la gestion après la liquidation et la cessation d’activité, les mandataires judiciaires ont écrit aux salariés pour les prévenir que le courant pouvait être coupé par Enedis et GRDF à tout moment, entraînant un risque pour les machines, mais aussi pour les salariés.

Enedis et GRDF peuvent-ils couper le courant sur le site de l’usine Sam de Viviez, actuellement occupé ? C’est possible. C’est en tout cas ce qu’ont annoncé les mandataires de justice aux représentants du personnel de l’usine lors du CSE qui a eu lieu vendredi. Ils ont doublé cette intervention d’un courrier, que l’ensemble des salariés de la fonderie devraient recevoir en début de semaine.

Dans celui-ci, ils retracent tout le parcours judiciaire de l’entreprise et affichent nommément les responsables de la situation en rappelant les "manquements de deux acteurs majeurs, à savoir l’actionnaire chinois Jing Jang, qui a démontré son incapacité à investir et à piloter l’activité de la Sam et le client unique Renault qui n’a pas payé les pièces aux prix, qui n’a pas confié les volumes nécessaires et qui a aussi fait le choix de produire ailleurs à l’étranger dans un pays à bas coût. Et c’est précisément sur ces derniers points, dans le cadre de la mission qui nous est confiée, que nous tenons à mener ce combat, à vos côtés, afin que la justice nous dise qui est le(s) responsable(s) afin qu’il(s) soi (en) t condamné(s) à la réparation des préjudices causés."

D’ailleurs, cette semaine, ils ont écrit au PDG de Renault, Luca de Meo, pour "obtenir le versement d’une juste indemnisation. Nous avons solennellement demandé par courrier du 11 janvier, de prendre position d’ici au 17 janvier prochain".

Une facture estimée à environ 300 000 € par mois

Autant de points pour rappeler aux salariés le rôle compliqué des mandataires judiciaires. "Notre mission est de récupérer cet argent (celui du à la société, NDLR) et de préserver vos droits quitte à intenter des actions en justice. Dans le même temps, avec toutes les parties prenantes, locales et nationales, nous sommes et serons au cœur des recherches de nouveaux projets de reprise, la justice ayant acté la disparition, non pas de l’ensemble industriel, mais de la société SAM au sens juridique et administratif."

Pour autant, les mandataires, qui sont aussi les responsables juridiques des lieux, ne cachent pas leur inquiétude vis-à-vis de l’occupation de l’usine par les salariés depuis presque deux mois maintenant. "Cette mobilisation impose le respect et la considération de tous, reprennent-ils. C’est un symbole qui vous a permis de communiquer et vous a permis d’être entendus. Cependant, et c’est une de nos missions, nous tenons à vous faire part des potentiels risques que cela engendre. Les fours de fusion et certains fours de maintien sont chargés depuis le 19 octobre. Les consommations de gaz et d’électricité sont très importantes. Enedis et GRDF nous ont respectivement avisés de coupures imminentes."

En effet, selon nos informations, la facture s’élèverait à 300 000 € par mois. Une somme importante que personne n’est en mesure de payer. Et une coupure représente un risque de dégradation des machines, mais elle pourrait aussi, si elle n’est pas anticipée, mettre en danger les salariés qui occupent les lieux, voire les riverains de l’usine. Autant d’arguments qui poussent les responsables à demander la fin de l’occupation des lieux. "Nous ne voudrions pas que votre combat légitime et digne jusque-là puisse être perçu comme négatif en cas d’accident sous occupation du site et que votre réputation en soit entachée auprès de futurs employeurs, écrivent-ils. Nous serons à vos côtés afin que vous obteniez gain de cause dans le combat indemnitaire que vous menez, mais le temps de l’occupation doit laisser la place à l’action judiciaire."

 

David Gistau : "Nous protégeons l’outil de production"

La situation présentée par les mandataires judiciaires n’est pas méconnue des salariés et notamment des représentants syndicaux, qui ont pu échanger au sujet de l’occupation, mais aussi du danger d’une coupure de courant lors du CSE de vendredi.

Cependant ils ne veulent pas croire qu’Enedis et GRDF prendront la décision d’intervenir. "S’ils coupent l’électricité et le gaz, ils détruisent l’outil de travail et notamment le four de fusion, prévient David Gistau, délégué syndical. Alors que chacun dit vouloir travailler sur la reprise du site et d’une activité, ce serait totalement incohérent. C’est également en contradiction avec les 1 M€ qui ont été investis en 2021 sur le four de fusion."

Et le syndicaliste de rappeler que les 18 élus du personnel sont toujours salariés de l’usine. Pour eux, la procédure de licenciement n’a démarré que lors du CSE de vendredi et devrait prendre plusieurs semaines, pour respecter les étapes légales. "Nous sommes toujours salariés de l’entreprise et nous avons légitimité à y rester, reprend David Gistau. Nous avons une nouvelle fois redit hier que nous faisons ça pour protéger l’outil de production et favoriser l’émergence d’un projet alternatif."

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