RN 88 : la liaison Baraqueville-La Mothe peut-elle être ouverte cet été ?

Incontestablement, il faut du temps pour ouvrir une route à la circulation quand on a l'impression que tout est achevé. Ce fut le cas avec le barreau de Saint-Mayme (liaison Rodez-Causse comtal) inauguré le 21 janvier dernier, presque deux mois après l'achèvement complet des travaux. Désormais, c'est le tronçon entre La Mothe et Baraqueville, le dernier de la liaison entre Rodez et le Tarn par la RN88, qui en prend le chemin. 

D'évidence, il ne reste plus grand-chose à faire sur ce dernier maillon de sept kilomètres, au terme des trois années de terrassement qui ont suivi la réalisation de cinq ouvrages d'art de franchissement. Les bandes de roulement (enrobés) sont achevées, prêtes à accueillir le trafic routier, il ne resterait donc que des broutilles, la signalisation pour l'essentiel. Mais le diable se logeant dans les détails, ces finitions peuvent prendre un temps redoutable...

Des finitions achevées dès cet été 

Marquages au sol, signalisation verticale, barrières de sécurité et axe de délimitation central restent donc à accomplir sur ce tronçon. "Ce n'est pas du travail que les intempéries empêcheraient de faire", relève André At, vice-président du conseil départemental, en charge des routes notamment. Du coup, "je ne voudrais pas m'avancer mais je pense que la route pourrait ouvrir au cours des vacances de cet été 2022", ajoute l'élu.

Et pourtant, André At s'avance car du côté de l'Etat, maître d'ouvrage,  calme les ardeurs en annonçant, sans fixer de date, une ouverture attendue plutôt pour la fin 2022, voire le début 2023... La préfecture ne confirme ni d'infirme ce délai, mais déjà Valérie Michel-Moreaux, lors de sa prise de fonction au cours de l'été 2020, évoquait une ouverture en janvier 2023, quand sa prédécesseure, Catherine de la Robertie, parlait d'un achèvement complet à l'été 2022 quelques semaines auparavant... 

Calendrier contrarié

Il est vrai que les travaux entre La Mothe et Baraqueville avaient été les premiers à reprendre, au niveau national, de suite après le premier confinement début juin 2020. Les effondrements géologiques ont certes impacté le calendrier (mais aussi le budget avec 15M€ de dépassements), mais tout a rapidement été résorbé, les entreprises mettant les bouchées doubles dans l'avancée des travaux, dès la fin 2020.

"Rien ne semble justifier aujourd'hui un nouveau retard, plaide André At. Et ce ne sont pas les travaux restants qui vont générer des coûts importants" susceptibles d'entraîner une nouvelle attente de crédits de l'Etat. Il n'en demeure pas moins que si le chantier est en bonne voie d'achèvement, il faudrait encore patienter douze mois pour pouvoir relier en quatre voies Rodez au département du Tarn. Espérons que les élus, André At en tête, aient raison de penser que l'on peut mieux faire.