Le Grand Nord comme objectif pour le Flavinois Théo Bonnefous

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  • Titulaire d’un BTS en gestion et protection de la nature, Théo Bonnefous est un photographe aventurier. "Depuis 2018, c’est devenu toute ma vie", reconnaît-il.
    Titulaire d’un BTS en gestion et protection de la nature, Théo Bonnefous est un photographe aventurier. "Depuis 2018, c’est devenu toute ma vie", reconnaît-il.
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Olivier Courtil

Cet aventurier photographe de 21 ans est parti sur les traces du spécialiste animalier Vincent Munier, originaire d’Epinal, à la rencontre de la faune d’Europe septentrionale : loups gris, bœufs musqués, renards polaires, voire ours. Récit...

Indispensable. L’ouvrage de Sylvain Tesson, intitulé "La panthère des neiges", illustré par le photographe aventurier animalier, natif d’Epinal, Vincent Munier, donne une bouffée d’oxygène, un souffle sur la beaté du monde. Certains diront une parenthèse enchantée. Loin du chaos, grandeur nature.

Après avoir bivouaqué l’hiver 2020 sur l’Aubrac, donnant naissance, avec son ami vidéaste ruthénois Rémy Attanasio, au court-métrage "Au cœur du brame", Théo Bonnefous a marché sur les pas de son maître à penser. Le jeune Flavinois de 21 ans s’en est allé photographier cette fois la faune d’Europe du Nord. Histoire aussi de mettre en pratique tout ce qu’il a appris lors de son BTS en gestion et protection de la nature suivi à Toulouse.

"Début octobre, je me suis décidé à réaliser un road trip photographique dans le nord du Vieux Continent avec un ami photographe suisse", explique celui à qui "la passion donne des ailes pour expérimenter". "Depuis 2018, c’est devenu toute ma vie, confirme-t-il. Mon objectif est de développer le cinéma animalier". Lors de son périple septentrional, tel Jack London avec "L’appel de la forêt", son but était de passer plusieurs semaines d’expéditions dans la toundra norvégienne, les vieilles forêts suédoises et les vallées du sud de la Pologne.

Sur le plateau du Dovrefjell, en Norvège, connu des photographes pour son biotope typique des plateaux de la toundra nordique et ses conditions climatiques extrêmes, ils ont rapidement trouvé les bœufs musqués. "On pouvait passer du beau temps à la tempête de neige en seulement quelques heures, notamment la nuit, n’a pas oublié Théo Bonnefous. Après quelques heures de réflexion, nous avons décidé de nous focaliser totalement sur le renard polaire, espèce présente sur le plateau depuis de nombreuses années mais dont les populations sont en chute libre à cause du manque de lemmings". Après plusieurs semaines à arpenter le plateau et les montagnes, ils n’avaient toujours pas croisé la route du moindre spécimen. "Nous avons alors décidé de nous rapprocher de la population locale, poursuit l’Aveyronnais. Nous avons ainsi appris qu’il n’y avait pas eu de reproduction sur le plateau cette année à cause du manque de lemmings".

Les deux potes ont alors essayé de monter quelques jours au nord de la Norvège jusqu’aux îles Lofoten afin de réaliser des images d’aurores boréales et de croiser peut-être la route du renard polaire. Quelques jours après, ils se sont rendus sur la petite île de Smola, toujours en Norvège, rejoindre un ami guide avec lequel ils ont passé plusieurs jours avec les pygargues à queue blanche. Après avoir bien arpenté les plateaux norvégiens, ils ont été dans les vieilles forêts suédoises du parc national de Fulufjallet, où ils ont vite trouvé les mésangeais imitateurs et les petites chevêchettes d’Europe. Théo Bonnefous a alors rendu visite à son ami ingénieur forestier Sebastian Kirppu avec lequel il a arpenté les plus vieilles et intéressantes forêts suédoises.

Le loup lui est apparu...

"Après cet arrêt en Suède, nous sommes passés en Pologne, un des pays les plus intéressants en Europe afin d’observer les prédateurs dans leur milieu naturel", se réjouit encore, avec du recul, le jeune Flavinois. Après six jours d’attente et aucune rencontre avec les grands prédateurs, lui et son ami helvétique ont décidé de traverser la forêt de nuit afin de rejoindre une nouvelle zone reculée à quelques kilomètres du camp de base. Aux alentours de 4 h 30, ils ont pris place dans leur tente affût totalement camouflée.

"Après quatre heures de patience, nous commencions à désespérer, sachant que nous devions lever le camp et rentrer en France dans la soirée", se souvient-il. Une fois sortis de l’affût, ils ont décidé de jumeler les champs au loin afin de voir s’il n’y avait pas quelques bisons. Et puis, dans les jumelles, après quelques secondes, ils se sont rendu compte qu’il s’agissait d’une meute de six loups à environ 500 mètres d’eux. "Cela a été une joie d’observer pour la première fois le loup gris dans son milieu naturel, glisse, très ému, Théo Bonnefous. Après quelques minutes figées et d’observation aux jumelles, nous nous sommes installés pour quelques heures".

Il revit ces instants très rares : "Après plusieurs heures, ils se sont rapprochés petit à petit et ont repéré notre présence, qui, à notre grand étonnement, ne les a pas dérangés. Ils savaient parfaitement que nous étions là à quelques mètres d’eux. J’ai alors passé le moment naturaliste le plus intense de ma vie, un moment incroyable où on en oublie presque d’appuyer sur le déclencheur de l’appareil photo. Incroyable et indescriptible,ce moment a duré une dizaine de minutes et puis les loups ont alors disparu dans l’épaisse forêt, nous laissant les plus beaux souvenirs dont on peut rêver".

Le loup est donc apparu à Théo Bonnefous comme la panthère des neiges à Vincent Munier dont le film vient de sortir au cinéma. Pour le Flavinois, retour cet hiver sur le plateau de l’Aubrac, pour de nouvelles beautés. Indispensable.

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